Tour d'Europe des systèmes bancaires (10/10) : les banques françaises, premières de la classe

La Tribune avec David Benamou, président d'Axiom AI, vous proposent chaque jour de découvrir le système bancaire d'un des 10 pays européens étudiés. En France, le système bancaire est réputé être l'un des plus solides au monde. Le modèle de banque universelle et la diversité des activités des grandes banques leur ont permis de limiter les dégâts pendant la crise.
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Le système bancaire français a l'honneur d'être considéré, par les agences de notation, comme l'un des plus solides au monde et le plus solide en Europe. Cette distinction s'explique par sa structure et son organisation.

Par sa taille, il est le deuxième en Europe, derrière le système allemand, et est tout aussi « national » que ce dernier (90% des établissements en France sont de nationalité française). Il est plus concentré (les 5 grands établissements possèdent 47% des actifs), mais cela est compensé par le fait que le pays est moins bancarisé, que les dépôts représentent près de 150% des prêts (100% en Allemagne), que la rentabilité est bien meilleure et que le secteur privé représente l'essentiel du marché bancaire, aux côtés du secteur mutualiste.

Solidité des grands établissements français

Car, en réalité, la solidité du système français est celle de ses grands établissements : BNPP, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE, Crédit Mutuel et HSBC France (ex CCF). Ces grandes banques ont un portefeuille d'activité particulièrement diversifié, international, regroupant des activités de banque de détail peu cycliques, un portefeuille de banque d'investissement plus cyclique, de la gestion de portefeuille, et, souvent, une activité d'assurance. La force du modèle bancaire française repose ainsi sur l'universalité des activités et la diversification associée.

Il n'est donc pas surprenant que la crise ait moins touché la France que d'autres pays européens : selon les derniers chiffres d'Eurostat, la France a tiré des plans d'aide un bénéfice cumulé d'environ 3 milliards d'euros et les garanties octroyées (75 milliards d'euros) l'ont été, pour l'essentiel, à des établissements solides et en contrepartie d'un collatéral abondant.

Quelques chiffres illustrent cette situation : fin 2010, les grandes banques françaises avaient un ratio de Tier 1 moyen qui s'établissait à 10,7%, largement au-delà du minimum règlementaire, et une rentabilité des fonds propres de 7,1%. Elles ne recouraient (avant l'arbitrage LTRO) à la BCE qu'à hauteur de 6 milliards d'euros.

Une activité de prêt essentiellement domestique

Le succès du système français s'explique aussi par le caractère domestique de son activité de prêt : seuls 10% des prêts sont octroyés à des non-résidents. Les banques connaissent donc très bien leurs clients et le portefeuille est de bonne qualité, avec des ratios de NPL très faibles et un taux de couverture élevé (132% fin 2010). Les banques françaises bénéficient aussi de la rigidité du marché du travail français : cela leur permet de prêter aux particuliers sur la base de leurs salaires, revenus très stables, plutôt que sur la base de la valeur des biens immobiliers, forcément plus volatile.

Une forte exposition aux marchés de capitaux

La principale fragilité du secteur provient de l'exposition des banques aux marchés de capitaux, par le biais des activités de BFI, dont elles tirent une part substantielle de leurs profits. La crise de l'été 2011 a montré que les banques pouvaient souffrir en cas de crise de confiance généralisée, car leurs activités de BFI ne peuvent être uniquement financées par les dépôts ou le repo de titres sûrs, mais nécessite également le financement auprès d'investisseurs institutionnels.

Les banques françaises ont bien progressé dans leurs stratégies de deleveraging, elles ont passé les stress tests EBA avec succès et paraissent aujourd'hui parmi les mieux armées pour assurer la transition vers Bâle III. Seul le traitement des conglomérats de bancassurance reste, pour certaines d'entre elles, un sujet épineux de discussion avec les régulateurs.

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Commentaires 17
à écrit le 01/02/2013 à 15:40
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Les actionnaires de bnp, ca, groupama, natixis, dexia, sg partagent sûrement l euphorie de l auteur, tant il est vrai que le vivant réduit à sa part minérale est solide. SVP des articles de journalistes financiers indépendants plutôt que des pi...

à écrit le 01/02/2013 à 13:57
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-ô miroir de la vanité, ne suis-je pas le meilleur banquier, le premier de la classe? -Oui grand banquier, CA affiche des résultats historiques, Natixis n'est pas au tapis, l'action SG au plus haut, Dexia ressuscitera et tu as les plus beaux boutons ...

le 01/02/2013 à 15:16
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Quel est le rapport entre la valeur d'un actif comptable et le risque systémique?

à écrit le 01/02/2013 à 12:25
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Mais comment La Tribune peut laisser ce Mr Benamou écrire de telles inepties ??? Est-ce un article publicitaire, dont l'auteur paie pour sa publication afin de faire en meme temps de la pub pour sa société ??? La vérité est que nos banques sont très ...

le 01/02/2013 à 13:38
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Jeter un oeil à la définition du ratio Tier 1 afin de poster ce genre de commentaire...

le 01/02/2013 à 13:40
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Vos chiffres sont totalement farfelus! BPCE avait en juin dernier un ratio de solvabilité de 11,2%, pour BNP c'est 10,9%. De quels ratios parlez-vous? T1, Core T1, solvabilité?? Bâle 2? Bâle 2,5 ou Bâle III?? De toute façon je n'ai jamais vu une banq...

le 01/02/2013 à 13:45
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Les FP se raportent aux engagements consolidés par pondération de la note risque sous-jacente à chaque engagement, pas à la taille de bilan vous racontez absolument n'importe quoi et vous inventez des ratios au passage. Consultez les rapports annuels...

le 01/02/2013 à 14:26
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Paulo Revoyez ou voyez un peu mieux la définition du (des) ratio de solvabilité et du tier 1 avant de taper sur le clavier. Difficile de répondre sur des arguments de café de commerce. Mais lisez un peu, réfléchissez, et vous comprendrez la teneur de...

le 01/02/2013 à 17:03
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Amicalement, voila pour vous aider à mieux comprendre : http://chevallier.biz/2012/12/leverage-des-banques-systemiques-mondiales-3%C2%B0-trimestre-2012-2/

à écrit le 01/02/2013 à 12:16
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Mais non l'auteur de l'article s'est trompé elles sont les meilleures du monde à l'image du camambert et du Beaufort, du lait de vache et de la bouze des Limousines !

à écrit le 01/02/2013 à 10:36
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du CA qui sont publiés ce matin contredisent totalement cet article chauvin.

le 01/02/2013 à 11:14
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Vous mélangez tout.. les résultats publiés ce matin n'impactent pas la solvabilité de la banque, le goodwill n'ayant pas d'impact sur les fonds propres. c'est d'ailleurs écrit en toutes lettres dans l'article pour ceux qui n'entendent rien à la compt...

à écrit le 01/02/2013 à 8:54
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Rien ne justifie que les banques deviennent grosses au point d'être systémiques : le coût de leur ressource, l'argent, ne dépend pas de leur taille mais de la qualité de leurs bilans. Par conséquent, les laisser grossir comme l'ont fait les gouvernem...

le 01/02/2013 à 10:11
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Toujours le même copier-coller Asimon, changez de disque..

le 01/02/2013 à 16:13
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Non : je l'aime trop

à écrit le 01/02/2013 à 8:17
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pour une fois que l'on peut faire cocorico!

le 01/02/2013 à 13:48
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On fait normalement cocorico les pieds dans la merde. En effet, contrairement à ce que dit l'article elles ont bien les pieds dans la merde, mais pour le moment c'est les français qui paient !

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