Bâtiment : les matériaux biosourcés sont de plus en plus utilisés

Comment les constructeurs du secteur de l’immobilier s’emparent des enjeux environnementaux ? Réponses avec Emmanuel Le Coz, directeur général de Minco, société spécialisée dans la fabrication de produits durables à destination du secteur du bâtiment.

Loi climat, objectif zéro artificialisation, RE2020, comment se positionnent les acteurs du bâtiment sur les enjeux environnementaux ?

Nous sommes effectivement dans un moment qui, somme toute, se caractérise par sa complexité. Un exemple : le consommateur exprime certaines attentes. Ainsi, 70 % des Français aspirent à devenir propriétaires d'une maison individuelle, des attentes qui contredisent l'objectif du  « zéro artificialisation nette » à 2050 fixé par la loi climat et résilience. L'impact climatique de nos activités est indéniable. Pouvoirs publics, citoyens et entreprises doivent donc se mobiliser. Rappelons que les filières du bâtiment sont des filières traditionnelles qui travaillent les mêmes matériaux depuis plus de cent ans, notamment le béton, l'acier et l'aluminium qui sont impactant pour l'environnement. Toutefois, un virage est en train d'être pris. Les enjeux environnementaux poussent les grands donneurs d'ordre à faire évoluer l'utilisation des matériaux en se tournant davantage vers les matériaux biosourcés ou recyclés, même s'ils, par exemple, ne vont pas totalement remplacer le béton, ni l'acier.

Minco est l'inventeur de la fenêtre hybride. Concrètement, en quoi ce produit répond aux enjeux environnementaux ?

Cette fenêtre est dite hybride, car elle utilise deux matériaux, le bois à 80 %, matériau biosourcé, et l'aluminium à 20 % qui vient protéger cette fenêtre en bois des intempéries extérieures. Nous offrons, de plus, un large éventail de personnalisation à travers le choix des couleurs. L'impact environnemental positif d'un tel produit est aujourd'hui vérifié et certifié : 61 KG CO2 eq/UF (m²), soit 90 kilos de CO2 pour la fabrication d'une fenêtre hybride moyenne de 1,5 m² contre le double pour une fenêtre métallique traditionnelle.

Aujourd'hui, ces fenêtres équipent quels types de bâtiments ?

Nous vendons uniquement aux professionnels. Nos fenêtres équipent aujourd'hui des maisons individuelles, de l'habitat collectif, mais également de l'immobilier tertiaire. Nous sommes présents sur un marché de niche, puisque nos fenêtres hybrides représentent aujourd'hui 3 % du marché. Il s'agit, toutefois, d'un produit qui est en train de se démocratiser. On le trouve, par exemple, de plus en plus dans les écoles.

Quelle place tient la R&D au sein de l'entreprise ?

Nous sommes présents sur des produits de prescription. Nous nous devons d'être en permanence en veille et en recherche sur les tendances du marché de demain. Mais nous sommes également en capacité d'influencer le marché. L'innovation fait partie de notre ADN. Notre bureau R&D se nourrit également des réflexions de nos clients et de nos équipes commerciales sur le terrain. Nous lançons a minima tous les ans, trois à quatre nouveaux produits.

Parallèlement au développement de produits éco-compatibles, avez-vous enclenché une politique RSE en interne ?

Nous conduisons une politique RSE, sans toutefois l'afficher de manière ostensible. A titre d'illustration, nous avons monté, Gaïa, un collectif de salariés. Sa dernière action en date a été de planter 4 000 arbres sur un terrain privé (qui ne nous appartient pas) situé à 30 mn de l'entreprise. C'est une bonne manière de donner du sens à nos activités, tout en veillant à approvisionner la filière (dans un horizon d'une centaine d'années) en matériau biosourcé.



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