« Le smartphone est l’outil-clé en termes d’inclusion et de développement socio-économique de l’Afrique »

ME. MOBILE ECOSYSTEMS a créé une plateforme innovante, mobile et sécurisée, accessible depuis son smartphone. Destinée aux marchés africains, elle permet à ses utilisateurs de se connecter à un ensemble de services essentiels, parmi lesquels les services financiers. Les explications de Christian Massoji, PDG et fondateur.

Comment expliquez-vous la dynamique actuelle des start-up et fintech qui se créent sur le continent africain ?

L'Afrique est aujourd'hui l'un des continents les plus actifs en matière d'entrepreneuriat. De nombreuses start-up se sont créées ces dernières années, dont près de la moitié est spécialisée dans les services financiers. Cela s'explique aisément. Le continent reste très largement sous-bancarisé. Dans le même temps, l'Afrique s'urbanise et possède une population dont les 2/3 ont moins de 25 ans. Ces derniers ont une réelle appétence pour les nouvelles technologies. De plus, l'Afrique connaît une croissance exponentielle du taux d'équipement en mobile. Pour pallier la non-bancarisation, le smartphone est désormais l'outil-clé en termes d'inclusion et de développement socio-économique de l'Afrique.

Dans ce contexte, que proposez-vous concrètement ?

Nous mettons les besoins de l'utilisateur au cœur de notre stratégie, c'est pourquoi notre écosystème s'appelle ME. Nous avons créé une plateforme mobile et sécurisée. Il s'agit d'une super-app, un agrégateur tout en un, une solution prête à l'emploi, accessible depuis son smartphone. Avec ce dernier, l'utilisateur va avoir accès à un ensemble de services, comme la banque en ligne et l'accès au micro-crédit, si essentiels à l'Afrique. Mais ce n'est pas tout. D'autres  besoins du quotidien essentiels, par exemple dans le domaine de la santé, de l'agritech, et même des outils de formalisation pour les micro-entreprises, pourront également être accessibles via notre plateforme.

D'où l'importance de la question de l'identification numérique...

Effectivement, tout cela suppose la mise en place de process simplifiés et automatisés d'identification numérique, élément qui est au cœur de notre proposition, avec, en corollaire, un total respect de la confidentialité des données personnelles. En la matière, nous avons choisi de nous aligner sur les normes européennes, donc sur les exigences en matière de RGPD, qui sont les plus élevées au monde. Tout cela est, bien entendu, proposé à un coût accessible au plus grand nombre.

Qu'en est-il du lancement concret de la solution ?

Nous sommes en phase de lancement du pilote de notre offre commerciale en Afrique. Pour ce faire, nous avons sélectionné un certain nombre de territoires. Il s'agit du Sénégal, de la République Démocratique du Congo et du Rwanda. J'ajouterai que les diasporas africaines occupent également une place de choix dans notre projet. Celles-ci sont actives dans le domaine du support économique aux familles. Via notre système, elles pourront mieux contrôler l'argent envoyé en Afrique et son utilisation. Plus les flux sont traçables, plus l'efficacité économique peut être assurée. C'est ainsi que l'on va permettre l'accélération du développement en Afrique. Le numérique va permettre d'assurer la transition d'une économie informelle vers des usages formels, en conformité avec un système financier régulé. C'est ce nouveau modèle disruptif d'accès à l'inclusion financière grâce au digital, qui ouvrira la voie à une amélioration rapide des conditions socio-économiques pour le prochain milliard en Afrique.

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