Le marché de l’emploi des cadres bat son plein

Une étude réalisée conjointement par l’Apec et Pôle Emploi met en exergue la bonne santé de l’emploi des cadres, avec un taux de chômage de 4,1 %, nettement en dessous des 7,9 % de moyenne nationale. La situation entraîne des difficultés de recrutement de cadres dans pratiquement tous les secteurs économiques.
(Crédits : DR)

Des cadres en position de force sur un marché confronté à une pénurie de talents

Les entreprises sont aujourd'hui confrontées à de fortes tensions de recrutement en raison d'une pénurie généralisée de main-d'œuvre dans de nombreux métiers et dans toutes les catégories socioprofessionnelles, notamment les cadres. Il peut alors sembler surprenant de constater qu'en juin 2022, 485 000 cadres étaient à la recherche d'un emploi, dont 36 % sont sans activité depuis plus d'un an (chômage de longue durée).

Toutefois, les auteurs de l'étude relativisent ces chiffres. D'une part, ils soulignent que « 51 % des cadres inscrits auprès de Pôle Emploi retrouvent un emploi dans les six mois, quand ce pourcentage n'est que de 43 % pour les autres catégories de salariés ». D'autre part, « 78 % d'entre eux touchent une indemnité chômage (contre 69 % pour l'ensemble des demandeurs d'emploi) plus élevée que la moyenne, à environ 2 200 € ».

Les professionnels du recrutement expliquent ainsi qu'« étant en position de force sur un marché porteur, les cadres n'hésitent pas à démissionner ou à négocier une rupture conventionnelle pour s'envoler vers de nouveaux horizons et obtenir un salaire plus attractif ». Certains changent même régulièrement d'employeur et de poste afin d'améliorer continuellement leurs conditions, selon une tendance appelée le « job hopping ».

Seuls les seniors peinent à rester en emploi ou à se réinsérer en raison de la perception des dirigeants :

  •          santé fragile,
  •          manque de mobilité,
  •          salaires plus élevés en raison de l'expérience et l'ancienneté,
  •          difficultés avec l'informatique et les nouvelles technologies,
  •          problèmes d'adaptation avec les jeunes
  •          ...

En conséquence, 71 % des seniors cadres sont en chômage de longue durée, et 62 % d'entre eux n'ont toujours pas retrouvé de travail après un an. L'emploi des seniors constitue un enjeu majeur à court et moyen terme pour les pouvoirs publics et les experts du RH.

Des perspectives d'emploi toujours élevées pour les cadres en 2023

L'emploi des cadres devrait rester dynamique en 2023. 14 % des entreprises interrogées par l'Apec prévoient en effet au moins un recrutement dans cette catégorie d'ici fin mars 2023 (+2 points depuis septembre et +4 points depuis juin 2022). Cette annonce surprend ces professionnels, compte tenu de la faible croissance économique (0,2 %) prévue par l'Insee sur les deux premiers trimestres de cette année.

L'association a livré une sélection des métiers où les intentions d'embauche des cadres sont les plus importantes (+ de 1 000 annonces) ou en forte augmentation (+35 % au moins) d'après les d'offres d'emploi publiées sur son site en 2022. La liste des métiers porteurs pour les cadres en 2023 comprend : les acheteurs, les business developers, les chargés de recrutement, les comptables, les contrôleurs de gestion, les développeurs, les directeurs de magasins, les gestionnaires de paie, les ingénieurs process/mécanique/qualité/systèmes/spécialisés en performance énergétique, les technico-commerciaux...

La Qualité de vie au travail (QVT), un critère de choix d'une entreprise pour les cadres

Afin d'attirer les cadres, ou les garder dans le salariat, les entreprises doivent répondre à des exigences qui ont évolué en pleine révolution sur le marché du travail en France. D'après une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), après le salaire, « la QVT est un critère essentiel de choix d'une entreprise ».

Depuis la crise sanitaire, le télétravail est un élément essentiel du bien-être. 70 % des sondés affirment que « cette forme d'organisation a une influence positive sur leur bien-être » et 53 % d'entre eux se disent peu enthousiastes à intégrer une entreprise qui n'autorise pas le télétravail (chiffre en progression de 6 points par rapport à 2021).

Un tiers des entreprises sont désormais convaincus que « ne pas proposer de télétravail représente un obstacle à l'embauche de cadres » (+11 points sur un an). La proportion de grandes entreprises qui prennent conscience de ce phénomène est plus élevée (64 %) que les PME et TPE (33 % et 32 % respectivement). Sur le site internet de l'Apec, les possibilités de télétravail sont affichées dans 25 % des offres d'emplois, contre 5 % en début 2021. Plus d'un cadre sur quatre négocie le nombre de jours de travail à distance au cours de leurs entretiens.

Il reste à résoudre les questions de charge excessive de travail, de flexibilité, de convivialité et de maintien du lien social, même sans se rendre au bureau.

Le portage salarial, la voie pour l'autonomie des cadres

En alternative à un emploi salarié classique, de nombreux cadres en activité ou en demande d'emploi se lancent en indépendants. Surtout depuis la pandémie de Covid-19, ils sont en quête de sens dans le travail, mais également d'autonomie. Le portage salarial leur apporte tout cela, et même plus.

En effet, en signant un contrat de travail avec une société spécialisée pour « porter » leurs missions, ils obtiennent le statut de salarié et bénéficient d'une sécurité sociale complète, à l'instar des salariés classiques. Pour autant, ils ne sont soumis à aucun lien de subordination : ils sont totalement libres dans le choix de leurs clients, la fixation de leurs tarifs, la gestion de leur temps.

Par exemple, devenir salarié porté chez ITG vous permet de vous décharger de toutes les obligations administratives. En effet, la société de portage se charge de la facturation des honoraires du salarié porté et du recouvrement, puis verse un salaire à ce dernier après déduction des différents frais. Elle offre également un accompagnement personnalisé à ses collaborateurs, peut éventuellement leur proposer des missions, des ateliers de formation, ainsi que l'accès à son réseau de consultants.

Le salarié gagne un temps précieux sur le volet administratif, temps qu'il peut consacrer à la réalisation de ses missions, à la gestion de son portefeuille client (dont il reste propriétaire), ainsi qu'à la prospection, sans oublier le développement de ses compétences.

Ses seules obligations sont la remise de rapports de missions et la mise à jour de son compte d'activité, qui sert de base au calcul de son chiffre d'affaires, et par déduction, de sa rémunération nette. Enfin, pour son propre bénéfice et celui de la société de portage, il doit décrocher continuellement de nouvelles missions, en activant son propre réseau, en passant par des plateformes de mise en relation avec les entreprises et en travaillant son personal branding.

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