5 conseils pour protéger son entreprise des effets de l’inflation

Nouveaux modes de consommation, pénuries, incertitude généralisée, conflits mondiaux : le « monde d’après » est loin d’être rose et s’accompagne d’une inflation systémique. Malgré la complexité de la tâche, il existe des méthodes pour amortir voire parer aux effets de cette crise sur les comptes de votre entreprise en 2023.
(Crédits : Shutterstock)

La pandémie de Covid-19 a drastiquement bouleversé les pratiques sociales et l'économie mondiale. Perturbation des chaînes d'approvisionnement du fait d'une demande plus importante que l'offre dans de nombreux secteurs, développement du télétravail, pénurie de main d'œuvre et de matières premières : en quelques mois, le monde a changé sans que les entreprises aient eu le temps de s'adapter.

Experts en problématiques de contrôle de gestion et trésorerie chez Cegid, Thomas Rubio et Bruno Grange ont analysé les principaux leviers d'action des directions financières face à l'inflation afin d'en dégager cinq conseils pratiques permettant d'anticiper et d'amortir ses effets.

Suivre de près ses coûts de revient

La vigilance est de mise ! Tout particulièrement en période de fluctuation des prix et afin d'être certain de rentrer dans ses frais, une entreprise doit être en mesure de connaître précisément ses coûts de revient et d'avoir une clé de répartition des coûts. Cette clé de répartition a pour objectif d'inclure dans le coût de revient d'un bien ou d'un service l'ensemble des coûts supportés par l'entreprise, y compris les coûts indirects et administratifs.  Des solutions de gestion comptable peuvent permettre au contrôleur de gestion de générer automatiquement ces clés de répartition, à partir de métriques renseignées (chiffre d'affaires, m², masse salariale...).

« Les entreprises ont souvent le réflexe de geler des projets ou d'adopter des logiciels en réaction à un problème de rentabilité, alors que ces outils permettent d'optimiser la rentabilité d'opérations : leur usage préventif aurait été bien plus impactant », souligne Thomas Rubio.

Réactualiser encore plus régulièrement ses prévisions

Qu'ils concernent les taux d'intérêts, les matières premières ou les énergies, les prix fluctuent désormais d'une semaine sur l'autre de manière parfois significative : l'inflation actuelle n'est pas figée et son évolution est imprévisible à long terme. Les équipes financières doivent donc s'adapter à ces nouvelles contraintes à court terme, s'organiser pour être en mesure de mettre rapidement à jour leurs données et augmenter la fréquence de réactualisation des prévisions budgétaires et de trésorerie. Le besoin accru de simulations prenant en compte différentes hypothèses (inflation de telle matière première, cours de devise, décalage d'un paiement) est l'illustration de cette volonté des directions financières de pouvoir anticiper malgré tout.

Piloter efficacement ses achats

L'accès à certains composants et matières premières est désormais complexe lorsqu'il n'est pas également plus coûteux. Sécuriser vos approvisionnements grâce à des contrats garantissant les prix de vos achats sur une plus longue période vous assurera une relative quiétude commerciale. La substitution de certains achats et la diversification de fournisseurs peuvent également renforcer votre chaîne d'approvisionnement, comme l'explique Bruno Grange : « Le risque de défaillance des fournisseurs était déjà important lors de la crise des subprimes. En diversifiant ses sources d'approvisionnement sans rogner sur la qualité, l'entreprise assure la pérennité de son activité, même en période difficile. »

Les bons comptes font les bons amis : ne sous-estimez pas le côté humain des relations avec vos fournisseurs ! Les régler en temps et en heure grâce à des outils proposant la mise en place de campagnes automatisables de règlement pourrait participer à votre bon approvisionnement en période de pénurie.

Optimiser ses processus

La digitalisation et l'automatisation des opérations augmentent significativement la productivité de l'entreprise en diminuant ses coûts, tout en protégeant ses marges sans répercuter la totalité de l'inflation sur les prix de vente. L'entrée de cash étant essentielle en cette période, il est conseillé de maximiser les opérations de recouvrement : une solution d'automatisation de la relance est idéale pour une surveillance renforcée des encaissements et des alertes, dès le dépassement de la date d'échéance.

Un service d'affacturage peut également être envisagé en cas de besoin urgent de trésorerie. A l'inverse, le reverse factoring des entreprises cash-rich peut participer à la fiabilisation des relations fournisseurs, en les réglant de manière anticipée lorsque la situation le permet.

« Pensez également à la dématérialisation des factures, à la décentralisation des saisies de demandes de déplacement et notes de frais ou à l'automatisation dans la production des états comptables et financiers. D'une manière générale, supprimer le papier et automatiser les tâches à faible valeur ajoutée ne peut être que bénéfique pour l'entreprise », ajoute Bruno Grange.

Questionner la stratégie d'entreprise

Il n'est jamais trop tard pour se remettre en question. La période d'inflation actuelle est probablement en train de bousculer votre modèle économique, ce qui n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Explorez de nouveaux marchés qui favoriseront votre croissance organique ou externe, simulez des cessions ou des acquisitions, réorientez vos activités : il est essentiel de continuer à se projeter pour surmonter un présent instable.

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