Le prêt hypothécaire pour financer la dépendance ?

Un cabinet met en avant ce crédit encore peu utilisé pour concilier les intérêts du public et du privé face au problème du financement de la dépendance.
Copyright Reuters

La prise en charge de la dépendance des personnes âgées occupe déjà tous les esprits. C'est que le nombre de personnes de plus de 75 ans ne cesse de croître en France : 5 millions aujourd'hui, 8 millions d'ici 2030. D'où le lancement, au début du mois de février, de consultations par la ministre des Solidarités et de la cohésion sociale Roselyne Bachelot afin de définir un modèle à la fois performant et non déficitaire, mêlant prise en charge publique et privée.

Face à ce défi, le secteur privé aussi se range en ordre de bataille. Assureurs et groupes de protection mutualiste multiplient depuis plusieurs mois les lancements de contrats individuels, les options dans les contrats de prévoyance et d'épargne, et les contrats collectifs (voir notre dossier dans « La Tribune » du 25 février 2011). Une solution qui reprendrait la logique des dépenses santé : prise en charge d'une partie des coûts par la Sécu et contrat privé pour assurer le remboursement.

Mais Optimind, société de conseil en actuariat et gestion des risques, a réfléchi à une solution plus originale - et a priori moins coûteuse - pour le particulier. Elle consiste à s'appuyer sur un crédit viager hypothécaire pour être en mesure de financer soi même ses vieux jours.

Partant du constat que les personnes âgées n'ont pas de capital à proprement dit mais sont en revanche propriétaires de leurs biens, Optimind milite pour la généralisation de ce prêt bancaire, qui permet d'emprunter en échange d'une hypothèque sur le bien immobilier. D'autant que l'hypothèque peut ne porter que sur une partie du bien, monétisé en fonction du degré de dépendance et de l'âge. Au décès, le bien est revendu et le prêt remboursé. Si le montant de la vente dépasse celui du prêt, les héritiers empochent la différence.

Protéger la valeur du bien

L'idée est judicieuse, à un détail près. Pionnier en la matière, le Crédit Foncier propose ce type de prêt (Foncier Réversimmo) assorti d'un taux global (TEG) d'environ 10 % par an ! Exceptionnellement élevé, ce taux relfète le risque que le bien perde de sa valeur entre le moment de l'hypothèque et le remboursement de celle-ci. « C'est là que l'État devrait intervenir, aux côtés des réassureurs, pour combler l'écart entre la valeur au moment de la souscription et celle au moment du remboursement », estime-t-on chez Optimind.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.