CES 2018 : Gamestream veut conquérir le monde avec ses jeux vidéo en très haut débit

Cette jeune entreprise espère trouver des partenaires techniques et commerciaux pour déployer à l'échelle mondiale sa technologie de streaming de jeux vidéo.

Dubai, l'Indonésie, Las Vegas. Pour ses débuts commerciaux, Gamestream a vu grand. Cette jeune entreprise de 15 salariés établie à Ludres (Meurthe-et-Moselle) a mis au point une solution pour la diffusion, sur les téléviseurs, des jeux vidéo fournis par les plus grands éditeurs mondiaux. Les opérateurs Telkom Indonesia et Etisalat (Dubai), avec lesquels Gamestream vient de signer des contrats, vendront les jeux en ligne par packs de 20 unités (8 dollars) ou 40 unités (15 dollars). « Nous arrivons avec la bonne offre, au bon moment », soutient Ivan Lebeau, président de cette jeune entreprise dérivée de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) de Nancy.

Un deuxième service, fondé sur une technologie similaire, a été mis au point à destination des hôtels et bateaux de croisière. Le partenariat conclu fin 2017 avec Accor prévoit la mise en place de l'offre Gamestream dans les chambres portant l'enseigne Novotel, après un test concluant effectué à Lisbonne, puis dans les hôtels Mercure. Les clients pourront, s'ils le souhaitent, se distraire en ligne avec les best-sellers du moment (« WRC Championship », « F1 2017 », « Pro Evolution Soccer 2018 »...).

« Le contenu est la clé du succès. Nous permettons aux éditeurs de jeux de toucher des marchés émergents et les jeunes clients de nos partenaires hôteliers », résume Ivan Lebeau.

Pour jouer avec Gamestream, on s'affranchit de la console parfois présente dans les lobbies des hôtels : les seuls équipements nécessaires sont un téléviseur HD, sa manette de jeu et une bonne connexion en fibre optique. Le modèle économique est comparable à celui d'une chaîne payante avec son pay-per-view. Une offre comparable est à l'étude à destination du secteur hospitalier.

Le chiffre d'affaires de Gamestream est resté insignifiant en 2017. Il devrait décoller en 2018, à 3 millions d'euros, avant de tripler en 2019. La mise au point de la solution de streaming a mobilisé deux années d'investissement, autofinancé. Une première série de levée de fonds auprès de six business angels a apporté 400.000 euros. Bpifrance et le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) ont fourni des financements et des avances remboursables. Une ouverture du capital plus significative (3 millions d'euros) est en cours.

Débit insuffisant

Présente dans la délégation du Grand Est au CES 2018, Gamestream entend contacter les hôteliers de Las Vegas, la capitale mondiale du divertissement, pour amorcer sa diffusion aux États-Unis. Des partenariats techniques avec des fabricants de serveurs et des hébergeurs seront également recherchés. Très active à l'export, l'équipe de Gamestream n'entend pas négliger le marché français, mais l'infrastructure nécessaire fait encore défaut sur une partie du territoire. Pour offrir un débit fluide et un affichage satisfaisant des images, l'application Gamestream requiert un débit de 8 mégabits par seconde. « Nous attendons encore le déploiement de la fibre, de la 4G+ et de la 5G, qui vont démocratiser l'accès au très haut débit », reconnaît Ivan Lebeau.

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Elles y seront aussi...

La délégation régionale du Grand Est présentera également, entre autres, Levels3D, implanté à Rosières-près-Troyes (Aube). Son application MyCaptR permet de numériser une pièce en trois minutes. Le scan délivre un modèle en trois dimensions. Vivoka, une entreprise messine qui a mis au point un « majordome connecté » baptisé Zac, sera aussi du voyage au CES. Son boîtier compact, à commande vocale, est doté d'une intelligence artificielle conçue pour optimiser le confort, la sécurité et la consommation d'énergie de l'habitat.

Autre pépite prometteuse, Fizimed, jeune entreprise hébergée depuis 2017 par l'incubateur Semia à Strasbourg, a mis au point un dispositif médical connecté pour la rééducation du périnée, notamment après les accouchements. « C'est un sujet tabou », reconnaît Emeline Hahn, à la tête de cette équipe de quatre salariés, qui prévoyait de soigner les blessures des ligaments croisés du genou avant de réorienter son offre vers l'incontinence urinaire.

« Notre offre correspond à une demande insistante des kinésithérapeutes, qui constatent l'absence de matériel destiné à la rééducation à domicile », explique la jeune fondatrice.

Une première série de 200 appareils, baptisés Emy, sera livrée début 2018. L'objectif annuel s'établit à 5.000 ventes pour cette première année, grâce en partie à sa présence au CES de Las Vegas.

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