L'Aquitaine se positionne comme leader européen des drones civils

Surveillance des incendies de forêts, des gazoducs, oléoducs, détection de la pollution marine : le marché des drones civils est en plein essor. Un marché, qui se chiffre en milliards d'euros. Et dans ce secteur, la région dispose de nombreux atouts pour s'imposer au niveau international.
En 2012, Thalès a décerné le prix de l'Innovation à cette PME, qui a mis au point avec l'Inria un système permettant de faire voler des drones avec des données vidéo, sans avionique. © Aerodrones

Si l'on en croit une étude récente du cabinet américain Teal Group le marché des drones devrait doubler au cours de la prochaine décennie pour atteindre 8,7 milliards de dollars, avec notamment une envolée des drones civils. La réglementation évolue. La France a promulgué en avril dernier la première loi autorisant le survol du territoire sous conditions. L'Aquitaine a semble-t-il une longueur d'avance.
Ainsi, la première zone européenne d'essais en vol pour les applications civiles des drones a été installée sur le camp militaire de Souge, à Martignas (Gironde). Elle est aussi la terre d'accueil du salon international dédié aux drones, « UAV Show Europe ». Surtout, en juillet 2010, le Conseil régional a créé avec le groupe Thales le cluster « Aetos, qui rassemble des grandes entreprises, des PME et des laboratoires de recherche pour structurer les « pépites » du secteur. Objectif : « Devenir leader européen », avance Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine.

Prix de l'Innovation décerné par Thales

Parmi les « pépites » régionales, il y a notamment Fly'n'Sense, fabricant de mini-drones, première entreprise à avoir obtenu en juin l'agrément de la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) pour effectuer des opérations aériennes, et Aérodrones, leader européen des stations sol pour les drones, installé à Bidart (Pyrénées-Atlantiques). « Je ne connais pas une PME du secteur créée en même temps que nous en 2006 qui existe encore aujourd'hui », lance Hubert Forgeot, son directeur.
Aérodrones intervient comme intégrateur et « customise » ses produits, afin qu'ils répondent à des problématiques métiers avec des capteurs de performance. « Les drones sont vendus avec des systèmes de commande basiques ne répondant pas aux besoins des secteurs ». Ses produits sont connus dans le monde entier. En 2012, Thalès a décerné le prix de l'Innovation à cette PME, qui a mis au point avec l'Inria un système permettant de faire voler des drones avec des données vidéo, sans avionique.
La société compte aujourd'hui 11 salariés et est leader européen des stations-sol pour les aéronefs sans pilotes. Ses clients sont pour la plupart dans le civil (Total, GDF-Suez, Air Marine, etc.), même si la start-up a travaillé pour le ministère de la Défense. Elle réalise 50% de son activité sur le marché des avions de surveillance. Leurs systèmes permettent d'analyser la charge utile et traite les informations en temps réel.

Un marché en devenir

A 31 ans, Hubert Forgeot vient de recevoir un nouveau prix sur un projet transfrontalier entre l'Aquitaine et le pays basque espagnol pour les drones de surveillance maritime, destinés à lutter contre la pollution. En 2012, Aerodrones a réalisé 1,9 million d'euros de chiffre d'affaires et enregistré une croissance à deux chiffres. L'avenir des drones s'éclaircit. De nombreux secteurs sont porteurs et demandeurs : la sécurité, l'inspection industrielle, l'environnement, l'agriculture, la communication et les médias (drones pour émissions). « Le meilleur est à venir, la question, c'est quand ? ».
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.