Les dix startups bordelaises qui bâtissent la ville de demain

Chacune à sa façon, elles contribuent par leurs idées, leurs initiatives, à faire émerger une ville plus intelligente, plus agréable, plus responsable, plus durable. Tour d'horizon des startups de la métropole bordelaise engagées dans la construction de la smart city.

CFORGOOD pour une consommation positive

CforGood vise à redonner le pouvoir d'agir dans le bon sens en connectant les citoyens aux acteurs positifs du territoire. La startup fondée par Allan Floury ambitionne de créer des écosystèmes en remettant localement en coopération commerces responsables, associations, ONG et citoyens autour d'une dynamique qui profite à tous. Son constat :

« Aujourd'hui, nous manquons davantage d'outils pour agir que de moyens pour s'informer. Pourtant, 91% des Français seraient prêts à changer de commerçants pour d'autres, plus engagés, s'ils en avaient connaissance. »

CforGood permet de trouver les commerces locaux et responsables autour de soi, mais également de bénéficier de bons plans (et de réductions) chez chacun d'entre eux, en montrant simplement sa carte de membre via l'application mobile. Cette carte est accessible grâce à une cotisation d'adhésion de 5 euros par mois, destinée à soutenir l'association de son choix. CforGood est actuellement incubée à l'Auberge numérique de Bordeaux. Après avoir été finaliste de la Social Cup et avoir participé à Ticket for Change 2015, la jeune pousse lance sa plateforme dans la métropole bordelaise et table sur un rapide maillage national.

KEYCLIC, où comment aider sa ville en temps réel

Fondée en 2014 par le serial entrepreneur Julien Boyé et Baptiste Yvenat, Keyclic ambitionne de démocratiser, par la simplicité d'utilisation, l'analyse d'informations géolocalisées au travers d'une application clés en main, dédiée aux organisations de toutes tailles et de tous secteurs. La société a déjà convaincu plusieurs collectivités locales d'utiliser son application Jaidemaville, dont la ville de Talence dans la métropole bordelaise, qui permet ainsi à ses habitants de signaler directement aux services techniques de la Ville des dysfonctionnements ou problèmes concernant l'espace public (encombrants sur les trottoirs, tags, dégradations...).

L'interface permet de prendre une photo et de décrire le problème rencontré. La mairie peut, de son côté, répondre à ses citoyens.

Keyclic veut d'ailleurs désormais adresser le marché des professionnels qui ont besoin de faire remonter les dysfonctionnements sur le terrain. Des discussions sont en cours avec les musées, bailleurs sociaux, stations de ski, professionnels du BTP ou de la grande distribution. Premier pas en ce sens, Keyclic a été retenue à l'issue d'un concours par Vinci Autoroutes pour sa solution permettant aux utilisateurs d'une infrastructure de signaler une anomalie, un dysfonctionnement ou de remonter une suggestion d'amélioration, toujours de façon géolocalisée et en temps réel. Keyclic envisage une levée de fonds supérieure à 500.000 euros cette année.

EA4T simplifie l'accés à l'information

Lauréate du concours French IoT initié par le Groupe La Poste, la toute jeune société Ea4T, installée à Talence, travaille sur un projet innovant à destination des institutions et des entreprises, plus précisément un service disruptif de communication fondé sur le langage naturel et l'analyse sémantique. Objectif : permettre à la fois de diffuser, de rechercher et de collecter tout type d'information et de document sur un domaine particulier.

« Depuis quelques années, différents services et plateformes proposent d'exploiter des informations qui arrivent en masse dans des formats hétérogènes et de façon exponentielle, analysent les fondateurs d'Ea4t, Philippe Lebas et Antoine Sottiau. Tous ces nouveaux services, toutes ces nouvelles applications nous obligent toutefois à utiliser des terminaux numériques mobiles et/ou à passer par un clavier pour interagir. Nous pensons que ce mode de conception n'est pas adapté au plus grand nombre et qu'il écarte de trop nombreuses personnes à la recherche de simplification. »

Pour éviter ces écueils, Ea4t utilise ce que nous avons de plus inné pour échanger et communiquer : la voix - et l'écrit, en réponse aux questions. Sa technologie comprend donc ce que lui demandent les utilisateurs grâce à la reconnaissance de langage naturel et leur apporte une véritable réponse, construite, immédiatement. « Les réponses textuelles que nous construisons en temps réel nous différencient des assistants personnels qui fonctionnent plus comme des moteurs de recherche traditionnels », précisent les fondateurs.

PARKING FACILE : accéder aux places privées

Parking Facile est née du constat que les places de stationnement sont rares et chères, alors qu'elles existent en abondance dans le privé (résidences, bureaux, entreprises), et sont souvent sous-utilisées. La startup cherche donc à optimiser ces places privées en les rendant accessibles au public. La technologie de Parking Facile permet d'ouvrir les portails avec un simple téléphone via son application mobile.

Avantages : ne pas nécessiter de remise de clé ; créer un réseau de parkings privés accessibles à tous les clients Parking Facile, et libérer ainsi les propriétaires des contraintes de gestion, tout en réduisant les émissions de CO2 générées par les automobilistes tournant en rond. Parking Facile équipe le parking, commercialise les places, met en place un cadre juridique et assurantiel pour toutes les parties, effectue le service après-vente et toute la gestion administrative. Une levée de fonds d'1,5 million d'euros est en cours. Couvée par le Crédit Agricole et La Poste notamment, la startup a déjà remporté de nombreux prix, parmi lesquels le Trophée du développement durable, décerné par la CGPME.

GAZELLE TECH : rouler léger et durable

Cette startup créée en 2014 développe des véhicules sur la base de sa technologie brevetée Aerocell de châssis en matériaux composites. Cette dernière permet de réduire de moitié la consommation d'énergie grâce à son faible poids, mais aussi de produire localement les véhicules dans des micro-usines d'assemblage situées au plus proche des clients.

« Notre premier véhicule, la Gazelle électrique, est destiné aux professionnels souhaitant offrir un service de mobilité responsable et qualitatif à leurs équipes ou à leurs clients. Nos cibles prioritaires sont les collectivités territoriales, les flottes d'entreprises privées et les acteurs du tourisme », susceptibles d'être intéressés par le design néo-rétro, les quatre places et la vitesse maximale de 100 km/h de l'engin, parfaitement adapté aux déplacements locaux en zone touristique ou urbaine.

gazelle

Gazelle Tech souhaite se développer sous forme de franchise, avec transfert progressif de technologie vers les différentes unités de production leur permettant de monter en compétences afin d'adapter le véhicule à leurs usages spécifiques : équipements, design, sourcing local de pièces. La startup est également impliquée dans le développement d'Ampool, projet de véhicule électrique aux données en accès libre (open source) et que les plus bricoleurs pourront donc réaliser eux-mêmes. Présentée lors du congrès mondial des Transports intelligents en octobre dernier à Bordeaux, l'automobile Ampool pourrait être commercialisée début 2017 à un prix inférieur à 20.000 euros.

PACK'N DRIVE vous livre des colis de proximité

Fondée il y a moins de un an, Pack'n Drive propose une plateforme collaborative de livraison de colis en zones urbaines et sur le dernier kilomètre. Elle privilégie les modes de transport légers et la multimodalité. La traçabilité est assurée par des objets et voitures connectés. La startup cible les particuliers actifs sur les sites collaboratifs, ayant besoin d'expédier ou de recevoir des colis, les commerces à la recherche d'un service de livraison à la demande et de proximité, les e-commerçants ou distributeurs en recherche de solutions sur le dernier kilomètre. Pack'n Drive a été lauréate du hackathon Mobile Banking Factory 2 en obtenant le premier prix de Crédit Agricole Store.

PACK'N DRIVE

METAPOLIS pousse la libération des données

C'est la petite dernière de la bande. Fondée en début d'année par le Bordelais Fabien Cauchi, ex-cadre de la SSII CGI, Metapolis entend contribuer à la démarche d'ouverture et de libération des territoires numériques en accompagnant les territoires et les opérateurs publics et privés de réseaux publics dans la construction de leur feuille de route « smart ». Metapolis développe des solutions numériques ouvertes (open source), réplicables, pour gérer les données et les services urbains, anime un réseau de contributeurs et opère les services de données pour le compte des territoires. La startup commence dès à présent à conseiller des villes (Bordeaux, Paris et Bruxelles, notamment) et avance parallèlement sur le socle technologique des standards évoqués précédemment.

« Avec la loi NOTRe portant sur la nouvelle organisation territoriale et la loi Lemaire, les gros acteurs des réseaux ont pris conscience qu'ils vont devoir s'intégrer dans des systèmes qui ne seront pas pilotés par eux-mêmes, estime Fabien Cauchi. La donne est la même dans les collectivités locales où les postes de responsable numérique (chief digital officer) se multiplient mais où l'ensemble du personnel, comme de la population, n'a pas encore de recul ni suffisamment d'informations pour intégrer ces chamboulements. Toute organisation humaine met du temps à changer. Le cap psychologique est important et le chemin très long, mais cet état d'esprit se diffuse progressivement. »

IQSPOT pour bien vivre dans les bâtiments intelligents

iQSpot est une startup oeuvrant à la conception et au développement d'une plateforme logicielle innovante dédiée aux bâtiments intelligents. En octobre 2015, elle a réalisé sa première levée de fonds, à hauteur de 300.000 euros, auprès d'IT-Translation, investisseur spécialisé dans les startups techno-numériques issues de la recherche publique ou privée. iQSpot propose une solution légère et simple d'installation, sur tous les bâtiments, permettant aux entreprises et collectivités de comprendre et de maîtriser leurs factures énergétiques (eau, électricité, gaz), tout en impliquant et en sensibilisant les collaborateurs à l'écoresponsabilité au travail. C'est d'ailleurs ce qui fait toute sa spécificité :

« Cette implication peut diminuer de 15% les consommations et donc la facture énergétique », indiquent les fondateurs, Julien Bruneau et Quentin Enard.

La société vise plus particulièrement les PME et les collectivités locales et propose un abonnement en fonction du nombre de bureaux, incluant la location des capteurs, l'accès aux différents tableaux de bord, une application mobile et un courriel hebdomadaire individualisé.

QUORUM IMPACT épaule les citoyens engagés

Si elle n'est pas exclusivement impliquée dans la smart city, Quorum Impact en est pourtant une composante à part entière. La startup fait partie de la mouvance des civictechs, ces entreprises cherchant à développer des technologies qui ont un impact social. Son coeur de métier : les applications qui outillent ONG, associations, équipes de campagne, citoyens pour mobiliser et amplifier leur mouvement sur le terrain en utilisant les mégadonnées. Les possibilités sont multiples :

« Organiser ses équipes, définir les zones prioritaires à cibler, délivrer le bon message, simplifier l'accès au bénévolat, à la donation, au soutien, mobiliser pour créer du mouvement en utilisant le numérique et la data », énumère l'un des trois cofondateurs, Florent Barre.

Qui martèle : « Les technologies sont un moyen de changer les manières de s'engager, de porter son message et sa relation au citoyen. Dès que nous en avons l'occasion, nous menons des projets smart city. Ce fut le cas notamment avec l'opération panneaux-election.fr, site Internet qui permettait de faciliter le travail des militants en charge des tournées d'affichage en leur proposant un itinéraire optimal. »

Sur le terrain, ce fut un plébiscite.

QUCIT : améliorer la mobilité et le stationnement

Plus smart, on ne fait pas. Qucit (pour « Quantified Cities ») est une jeune entreprise innovante créée en mai 2014, domiciliée à Bègles (33) et spécialisée dans l'analyse prédictive de données urbaines. Elle compte parmi ses clients et partenaires des opérateurs majeurs du transport public (Keolis, Transport for London) et du stationnement (Parcub, Urbis Park Services, Zenpark).

La mission de Qucit est de réduire la pollution et le gaspillage de ressources naturelles en développant des solutions pour fluidifier la mobilité urbaine, solutions fondées sur l'analyse d'un grand nombre de sources de données. Elle édite ainsi le premier moteur prédictif pour la disponibilité des vélos en libre-service et une application, BikePredict, disponible aujourd'hui dans 30 villes. Par ailleurs, Qucit travaille avec les exploitants afin d'améliorer la disponibilité et la qualité des vélos en libre-service en optimisant la logistique d'équilibrage des stations et en accélérant la détection des bornes et des vélos défectueux par des méthodes statistiques. Autre volet développé par Qucit :

CityPark, une application d'aide au stationnement automobile. Les algorithmes prédictifs déterminent le temps nécessaire à trouver une place de stationnement en voirie, en fonction du lieu et de l'heure choisie, ainsi que du contexte urbain. Le conducteur est alors dirigé vers la solution optimale selon des critères personnels, réduisant de facto le trafic et le temps nécessaire à la recherche d'une place de stationnement. La startup, coutumière des récompenses, a ajouté à sa collection le challenge #datacity, organisé par l'accélérateur Le Numa, en février 2016.

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