Seb compte sur son vélo et des signes positifs pour bien finir 2020

En juillet dernier, le géant français du petit électroménager annonçait une perte de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires au premier semestre. Le rebond de consommation de l’été et les perspectives des mois à venir lancent des signaux positifs pour sauver cette année 2020. À commencer par l’assemblage de vélos électriques dans les usines d’Is-sur-Tille, au nord de Dijon.
Après la domotique dans les années 1980, et même une console de jeu dans les années 1970, Seb se lance dans la mobilité durable avec un vélo intelligent.
Après la domotique dans les années 1980, et même une console de jeu dans les années 1970, Seb se lance dans la mobilité durable avec un vélo intelligent. (Crédits : Groupe SEB)

Entreprise emblématique de Côte-d'Or, la Société d'Emboutissage de Bourgogne, mondialement connue sous le nom de SEB, n'en est pas à son premier coup d'essai en termes d'innovation. Après la domotique dans les années 1980, et même une console de jeu dans les années 1970, Seb se lance dans la mobilité durable avec un vélo intelligent. « Nous avons saisi cette opportunité en partenariat avec l'entreprise Angell qui développe le soft. Dans ce projet, Seb a démontré son savoir-faire industriel avec une réelle expertise dans l'assemblage des produits technologiques et techniques complexes et dans sa capacité à produire en grande série de manière efficace et fiable », souligne Sandrine Vannet, directrice générale de SAS SEB.

Présenté en novembre 2019, ce vélo électrique était déjà disponible en précommande dès le début de l'année. La période du confinement correspondait au réaménagement du site de production d'Is-sur-Tille, au nord de Dijon. « Nous avons réussi à faire travailler les prestataires. Certes, de manière plus espacée afin de respecter les mesures sanitaires, mais nous avons pu respecter les délais. La partie industrialisation a continué d'avancer en télétravail pour être opérationnel au moment de la reprise », confie Sandrine Vannet. L'usine a été l'une des premières à rouvrir le 6 avril dernier, avec seulement 20% des effectifs. La fabrication de ce Smart Bikes a démarré en septembre. « C'est une activité complémentaire sur laquelle nous montons en cadence progressivementNotre priorité est la polyvalence des salariés sur les différentes lignes de production. Certains techniciens sont passés de l'Actifry au vélo », constate-t-elle. Côté chiffre d'affaires, la directrice générale qui gère les deux usines bourguignonnes espère récupérer sur la fin de l'année le chiffre d'affaires perdu au premier semestre : « Tout dépend des sites mais nous devrions rééquilibrer nos comptes pour sauver l'année ».

Le Smart Bikes assemblé dans l'usine SEB d'Is-sur-Tille

Le cookware sort la tête du panier

La perte de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires annoncée en juillet dernier pour le premier semestre a touché tous les marchés et tous les pays où Seb est présent (Chine, États-Unis, Amérique du Sud, Europe, etc.). « Toutes les catégories de produits ont été impactées même si le cookware - ustensiles de cuisines en français - a été moins touché. Cela s'explique surement par le fait que, confinés, les gens ont davantage cuisiné à la maison », remarque Dan Abergel, DRH France du groupe SEB. « Pour le second semestre, nous avons pu constater un vrai rebond de la consommation en juin et juillet mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur la fin d'année, surtout avec des incertitudes de confinement partiel au niveau national et international. Ce qui pèse sur la décision d'achat des ménages », poursuit-il.

Rumilly (Haute-Savoie) où seb fabrique notamment les poêles et casseroles TEFAL

Pas de plan de restructuration en France, ni à l'étranger

En juillet dernier, le géant français du petit électroménager cédait son activité périphérique Jardin en Allemagne à Poétic SAS, acteur français du marché des jardinières. « C'est une activité qui n'a pas d'impact en France car elle représentait 20 millions d'euros de chiffre d'affaires sur les 7,4 milliards que nous avons réalisé en 2019 », note Dan Abergel. « Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une stratégie qui consiste à revoir si nécessaire notre portefeuille d'activités et à nous concentrer sur notre cœur de métier », précise-t-il.

Durant le confinement, les mesures prises au sein du bassin de Bourgogne ont été identiques sur tout le territoire et dans les pays étrangers, même si quelques détails diffèrent en fonction de la législation locale. Avec déjà 1.000 salariés en télétravail depuis 2016, les services informatiques du groupe SEB ont été rapidement opérationnel pour gérer le reste des effectifs à distance. « Notre politique interne s'appuie sur deux priorités : préserver la santé de nos collaborateurs et mettre en place une solidarité collective », explique Dan Abergel. En effet, l'Allemagne et la France sont bien lotis avec la mise en place du chômage partiel à 84% du net, mais ce n'est pas le cas dans tous les pays. Le groupe SEB a géré ces disparités de salaires par des mesures solidaires (primes de reconnaissance pour ceux qui sont venus travailler en usine, prise en charge de la part santé de la mutuelle, abondements intéressants, etc..). « Nous n'avons pas prévu de plan de restructuration ni en France, ni à l'étranger. Notre dynamique actuelle vise à faire progresser notre chiffre d'affaires pour rebondir et reprendre une activité qui soit assez solide. Pour l'instant, les signaux sont plutôt positifs », assure Dan Abergel.

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