A Nantes, la soufflerie Jules-Verne fait la pluie et le beau temps sur les technos de demain

Spécialisée depuis vingt-cinq ans dans l’étude des conséquences climatiques sur les équipements, la soufflerie Jules-Verne vient d’être modernisée pour satisfaire aux enjeux des transitions écologique et énergétique et des aménagements urbains.
La soufflerie Jules-Vernes peut reproduire un grand froid (- 32 degré Celcius) ou une chaleur extrême (+55 degré Celcius), la neige, la pluie, le verglas, le brouillard, un vent de sable et même un cyclone pouvant atteindre 300 km/h.
La soufflerie Jules-Vernes peut reproduire un grand froid (- 32 degré Celcius) ou une chaleur extrême (+55 degré Celcius), la neige, la pluie, le verglas, le brouillard, un vent de sable et même un cyclone pouvant atteindre 300 km/h. (Crédits : DR)

« Plus qu'une soufflerie, c'est un simulateur de climats », précise Pierre Pallier, directeur adjoint de la direction opérationnelle Cape (Climatologie, aérodynamique, pollution, épuration) du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) à Nantes. Ici, sur 6.000 mètres carrés, peuvent se succéder des conditions de vie dantesques : des pluies tropicales diluviennes, des tempêtes de sable, de neige, du verglas, des vents cycloniques... Un lieu où les industriels du transport, de l'automobile, du ferroviaire, de la défense, du bâtiment... viennent tester et valider la normalité de leurs équipements et le comportement de certains ouvrages.

« Nous sommes le seul site au monde à réunir l'ensemble de ces conditions atmosphérique, météorologique, thermique, acoustique... », assure Pierre Pallier. Construit en 1990, cet outil inédit vient d'être agrandi et rénové pour répondre aux nouveaux enjeux liés aux transitions écologique et énergétique, à l'essor de l'éolien et à l'aménagement des quartiers. 8,5 millions d'euros ont été investis dans cette opération financée à 50 % en fonds propres par le CSTB, soutenu par la région des Pays de la Loire, le fonds européens (Feder) et Nantes Métropole.

Une visualisation en réalité augmentée

Redimensionnées et modernisées, les cinq veines (thermique, atmosphérique, aéroacoustique, aéraulique, aérodynamique) du bâtiment vont pouvoir accueillir des pièces de trois à quatre mètres de diamètre à l'échelle 1. La structure sera diversifiée vers l'éolien et l'aménagement urbain, et se renforcera sur le ferroviaire grâce à sa capacité à produire un vent relatif qui simule le déplacement de véhicules. La veine atmosphérique permettra, par exemple, d'étudier des systèmes de ventilation naturelle ou hybride pour améliorer le confort des bâtiments, de mieux construire pour économiser l'énergie.

« Le mix énergétique impose d'économiser avant de produire », souligne Pierre Pallier. Les investissements réalisés ont aussi permis de lancer des travaux de recherche pour coupler les données numériques et expérimentales. Une visualisation en réalité augmentée ou virtuelle, et en temps réel, pour mieux faire comprendre l'impact des conditions atmosphériques ou météorologiques sur un équipement, la résistance d'un pont ou la compression de la façade d'une tour de grande hauteur.

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