Aujourd'hui, j'ai appris quelque chose sur moi : pensant chausser du 39 depuis l'âge adulte, j'ai découvert avec stupeur que mes pieds n'étaient non seulement pas de la même taille... mais que mon pied gauche chaussait du 38 tandis que mon pied droit fait du 37 !

Un grand merci à Décathlon, enseigne nordiste d'articles de sport et de loisirs, puisque c'est dans le tout nouveau magasin version DX que j'ai fait cette découverte... Ce « magasin du futur » propose en grandeur nature une nouvelle expérience client, dédiée pour cette première session, aux pieds des enfants (la typologie de produits proposée étant amenée à changer régulièrement dans le futur).

Au centre de l'espace de vente, entre les rayonnages de chaussures, trône le dispositif de la marque néerlandaise SafeSize qui permet de scanner les pieds en trois dimensions. Les mesures m'ont délivré d'ailleurs une autre info sur mes petits petons : ils sont creux (c'est le contraire des pieds plats), ce qui implique que certains modèles seront plus confortables que d'autres. Tout de suite, le vendeur actionne le logiciel et l'écran géant me propose alors les dizaines de chaussures correspondantes à la morphologie de mon pied. SafeSize se base aussi sur l'intelligence artificielle pour améliorer toujours plus ses recommandations.

Data client

J'ai la tentation de prendre une photo pour garder en mémoire ces précieuses dimensions mais le vendeur m'informe que je vais recevoir toutes ses informations sur mon mail, qui est rattaché au compte de « membre », que j'ai pu créer à mon arrivée depuis mon smartphone en photographiant le QR code présenté par l'agent d'accueil. Connaître la morphologie du pied de ses clients présente un sacré avantage pour limiter les retours des achats sur internet ou tout simplement pour proposer les produits les mieux adaptés en magasin.

Ces chaussures de skate présentées sur l'écran en face de moi m'ont finalement tapé dans l'œil. « C'est un peu le style des Stan Smith d'Adidas », détaille le vendeur. Je les essaie. Elles me vont effectivement parfaitement. J'aurais même pu faire confiance aveuglement à la machine puisqu'elle m'a dirigé tout de suite vers la bonne paire, sans que j'ai besoin d'un tester quatre ou cinq...

Au fond à gauche du magasin, des panneaux explicatifs ont appris pas mal de choses, en combattant des idées reçues. J'ai en effet toujours entendu dire que les grosses semelles pouvaient amortir les chocs sauf que les enfants ont des pieds cartilagineux qui s'ossifient progressivement avec le contact ! Idem pour les chaussures montantes, elles ne protègent pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, des foulures : « c'est comme apprendre à marcher avec une canne », souligne l'affiche.

Fabrication additive

Sur le côté droit, un étrange bras articulé s'affaire derrière une vitre, sous une enseigne indiquant « fabrication additive ». Le robot en question, dédié au départ à tester la résistance des produits en laboratoire, comme un système d'emboitement de ski, devrait pouvoir bientôt alimenter des imprimantes 3D pour fabriquer des petites séries de pièces détachées, pour replacer par exemple de plots de tables de tennis voire même pour procéder à de la personnalisation de certains objets (on pense tout de suite à du marquage mais les possibilités sont infinies).

Il est temps de payer ces fameuses paires de chaussures mais où sont les caisses ? Ici, pas de cash ni même de terminaux de paiement par carte bleue. J'ai simplement demandé au vendeur d'activer mes informations de paiement sur mon compte de membre. En passant sous le portique de sortie, une petite puce RFID va activer l'opération bancaire directement via mon appli. Bien évidemment, la petite puce est désactivée tout de suite après l'opération, qu'on ne me fasse pas repayer mes chaussures neuves lors de ma prochaine visite. A Décathlon DX, j'ai beaucoup appris, sur moi mais aussi sur ce qui nous attend en matière de nouvelles technologies.