Colt et TR services attaquent le cloud pour PME

Colt France vient de franchiser TR Services. La société parisienne et celle de Marne la Vallée vont s'épauler pour offrir aux PME toute la chaîne des produits permettant d'externaliser leurs technologies de l'information et de la communication. Michel Calmejane, le directeur général de Colt France, croit en effet beaucoup plus à ce marché qu'à celui des grandes entreprises qu'il connait parfaitement depuis longtemps. L'externalisation à la portée de toutes les bourses.
Michel Calmejane, directeur général de Colt France

Michel Calmejane est un imaginatif. Le directeur général de Colt Technology Services France ( filiale de Colt Technology qui réalise 1.5 milliard de chiffre d'affaires) aurait peut être pu prendre le contrôle de TR Services. La société de Lionel Smeers spécialisée dans la convergence télécoms/informatique (46 millions de chiffre d'affaires et 500 personnes) vient en effet de connaître un passage à vide financier, son titre retiré de la cotation et l'AMF lui avait fortement suggéré, en décembre dernier, de trouver un nouvel actionnaire. Finalement ni prise de contrôle, ni participation : les deux hommes ont mis en place un contrat de franchise sans aucun lien capitalistique ou le franchisé garde sa totale indépendance. «C'est la première fois que ce type de partenariat est déployé dans le monde BtoB de l'Information Technology, explique Michel Calmejane». D'ailleurs les quelques analystes financiers qui suivent le secteur pensent que ce modèle peut "taquiner" les opérateurs traditionnels.

Le Velib des TIC

«L'idée que nous avons développée avec Lionel Smeers, continue Michel Calmejane, au travers du contrat de franchise était de faire naître un nouveau type d'acteur qui, s'appuyant sur l'infrastructures et la marque Colt, deviendrait le "guichet unique" du système d'information des PME. Ceci veut dire que nous combinerons la partie traditionnelle Telecom-Voix (Traditionnelle / IP / Intelligent Network), la partie transferts de données (IP - Ethernet), Intégration (PABx / lan), le couplage Téléphonie Informatique (notamment pour les Call Centers) et le Cloud (Virtual machine, messagerie, communications unifiées de type Lync ou autres Pabx en mode Saas, Microsoft office, Storage, stockage et archivage sécurisé, back up de PC). Ce sera le service que nous offrirons aux PME. Colt assure le dur, TR Services démarche les PME qui louent les services qu'elles veulent au moment où elles le veulent. TR Service devient en quelque sorte le Velib des Technologies de l'Information et de la Communication en France».


La philosophie de Colt, son ADN, a toujours été d'épauler, pas de dominer. Le partenariat de franchise mis en place avec TR services, s'il fonctionne bien, en entraînera d'autres, sous forme de franchise ou de marque blanche. Colt qui travaille depuis longtemps comme opérateur et hébergeur avec les grandes entreprises à Paris et en Ile de France, se dote d'une tête chercheuse dans les PME, «pour les acteurs de taille moyenne, pour qui le soutien d'une marque forte est gage de croissance». Et là l'innovation doit être la règle. Colt développe ainsi, c'est l'un de ses nouveaux challenges européens, les solutions Smart Office, en quelques sorte l'APPs store du BtoB (Colt share, Colt safe ou Colt interactiv ) : le même principe que pour les particuliers, un magasin numérique ou l'on vend toutes les applications possibles pour smartphones ou tablettes, mais adapté aux besoins professionnels des entreprises. Partout en Europe. Lorsqu'une application est au point elle est automatiquement proposée dans toutes les métropoles européennes (Colt est spécialisé dans les entreprises donc implanté dans les grandes métropoles essentiellement) .

Le nuage pour tous

Le pari sous jacent est que les véritables développements, en particulier le Cloud computing, se feront avec les PME plus qu'avec les grandes entreprises. Colt qui est actuellement le numéro 2 européen du Iass, infrastructure en mode Cloud (loin derrière Amazon, mais devant Orange, British Telecom, Verizon ou NTT) a compris que les grandes entreprises n'étaient pas celles qui avaient le plus besoin de ce service. Les économies sont minimes pour elles et les risques peut être plus grands qu'avec des serveurs dédiés. Seules les banques espagnoles à la recherche d'économies drastiques sont en train de se ruer massivement sur le cloud. Pour le reste, le véritable marché c'est l'externalisation dans les PME. Pour elles le cloud est source d'économie est beaucoup moins cher qu'un serveur et il existe énormément de solutions qu'elles n'ont pas le luxe ni le temps de déployer que ce soit des logiciels professionnels, professionnels de gestion clients, de SAV ou de e-commerce, jusqu'aux solutions de gestion en ressources humaines .

C'est peut être pour cela que Michel Calmejane estime que ses véritables concurrents ne sont pas les gros du secteur (rien ne l'énerve plus que les deux méga projets de cloud à la française , «un éléphant blanc totalement inadapté à la réalité et un plan calcul du cloud» ) mais (hormis bien sur Amazon qui peut développer ses offres cloud en toute tranquillité fiscale!), les PME du Cloud : OVH, Ikoula, Linkbynet. Et, à titre personnel, Michel Calmejane est «heureux que soit associé dans un même ministère, PME, Innovation et redressement productif. Le numérique est une véritable industrie, fortement créatrice d'emplois. Nos Data Centre sont de véritables usines, avec une contrainte non négligeable : le Zero défaut est la règle. Nous ne pouvons jamais mettre au rebut une pièce fabriquée. Toutes les communications doivent arriver, aucune plateforme hébergée ne peut s'arrêter».

 

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