Viticulture : les vins bio tiennent salon dans une ambiance euphorique

La 20ème édition de Millésime Bio, le salon mondial des vins bio, se tient du 28 au 30 janvier au parc des expositions de Montpellier, devenu pour la circonstance la « plus grande cave bio du monde ». Plus de 700 exposants accourus de toute la planète proposent leurs productions à 3 500 visiteurs professionnels. L'engouement des consommateurs ne cesse de grandir pour ces vins.
En 2012, le salon Millésime Bio avait accueilli 586 exposants. En 2013, pour la 20ème édition, ils sont plus de 700. © Nelson Goutorbe.

La vigne bio gagne du terrain. Inexorablement. Au fil des ans, les pratiques respectueuses de l'environnement, dûment certifiées, s'imposent. L'offensive est soutenue. En France, en quatre récoltes, la superficie bio a été multipliée par trois pour atteindre 61 055 hectares en 2011 (50 268 ha sur 2010). Le pays est aujourd'hui en deuxième position mondiale derrière l'Espagne avec l'opportunité de virer en tête d'ici deux ans.
La performance est due à la montée en puissance des certifications bio dans les régions Languedoc-Roussillon (19 907 ha, + 21% ), Paca (13788 ha, + 23 %) et Aquitaine (9498 ha, + 23 %) dans un contexte de marché favorable. En 2011, la filière viti-bio a réalisé 359 millions d'euros de chiffre d'affaires (+11%) dont 40 % à l'export. « Nous sommes aujourd'hui sur un marché mature. Jusqu'à ces dernières années la demande était plus importante que l'offre, soit une situation déséquilibrée. Avec la certification de nouveaux vignobles, nous pouvions redouter une baisse des prix. Mais ce n'est pas le cas. Les cours se maintiennent » observe Thierry Julien, président de SudVinBio et pionnier-fondateur du salon.

Des prix 25 % plus chers

De fait, les vins bio, se vendent, en moyenne, 25 % plus cher au départ de la propriété. La différence est plus nette encore pour le « vrac », qui reflète parfaitement la tendance du marché : + 30 %. Sur les vins de qualité supérieure, l'écart s'estompe, jusqu'à disparaitre sur les grandes bouteilles qui se passent de la certification.
« Ces bons prix payés au producteur ne sont pas simplement dus à des mécanismes du marché. Ils couvrent le surcoût lié au cahier des charges très contraignant de l'exploitation en bio : désherbage mécanique ou manuel et plus faible rendement, notamment », explique Thierry Julien qui exploite le Mas Janiny à Saint Bauzille de la Silve (Hérault). Le vituculteur se dit confiant sur le développement de la filière, tant en France qu'à l'étranger.

Un taux de satisfaction de 89 %

Selon une récente étude CHD Expert, 74 % des restaurants gastronomiques français proposent déjà des vins bio à la carte avec un taux de satisfaction flatteur : 89 %. Selon un sondage IPSOS, 1 Français sur 3 consomme régulièrement du vin bio. Il dépense en moyenne 10,60 euros pour l'achat d'une bouteille bio, contre 6,20 euros pour un vin traditionnel de consommation courante et 17 euros pour des occasions festives.
« Les nouveaux consommateurs de vin, notamment les jeunes, vont majoritairement vers le bio. C'est un mouvement qui n'a pas échappé aux gestionnaires de la grande distribution désireux de relancer une dynamique dans les linéaires de vins », note encore Thierry Julien. Le récoltant attend à présent des retombées marketing supplémentaires avec le nouveau label publié en août dernier par la Commission européenne. Désormais on peut afficher l'étiquette Vin Bio sur la bouteille. C'est net et précis. Et plus vendeur.
 

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Commentaire 1
à écrit le 29/01/2013 à 20:20
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Comment peut on écrire cela quand on connait les faibles rotations des vins Bio et la baisse des achats !

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