Medesis Pharma crée un produit contre les contaminations radioactives

La biotech vient de signer un contrat avec le CEA pour finaliser et commercialiser dès 2017 un produit visant à extraire le plutonium des personnes contaminées. La création de stocks mondiaux préventifs pourrait générer des centaines de millions d’euros de chiffre d'affaires.
Medesis Pharma est spécialisée dans l'administration d'ions métalliques à visée thérapeutique. © Medesis Pharma

Créée en 2003 à Baillargues (Hérault), Medesis Pharma est une société biopharmaceutique développant une nanotechnologie pour administrer des traitements destinés à la décorporation (l'élimination) des métaux toxiques ou radioactifs ingérés par l'organisme. Après un brevet international déposé en copropriété avec le CEA le 18 février, Medesis Pharma a signé, mercredi 26 mars, un contrat d'exploitation exclusive de tous les produits issus de leur collaboration sur cette problématique.

Usage civil et militaire

Le premier produit à entrer en phase de développement clinique et préclinique est destiné à la décorporation du plutonium, dans les cas de contamination accidentelle dans le nucléaire civil (accidents de type Fukushima) et d'absorption involontaire sur le marché militaire (armes nucléaires classiques ou « sales », actes terroristes). L'enregistrement du médicament est programmé pour 2016, et la mise en marché est prévue dès 2017.

Protéger les populations

Medesis Pharma cible désormais le marché des États, qui doivent en principe constituer des stocks de médicaments (renouvelables tous les 18 mois selon la pratique internationale) pour protéger les populations civiles vivant à proximité des centrales nucléaires. La valeur d'un million de doses s'élevant à 60 M€ environ, la société anticipe une très forte hausse de son chiffre d'affaires, estimé à « plusieurs centaines de millions d'euros » sur les deux premières années de commercialisation de ce produit, selon Jean-Claude Maurel, fondateur de Medesis Pharma. La société a prévu de lever 3 M€ en mai 2014 pour lancer le développement pharmaceutique de ce produit.

Décorporation du plutonium, du césium et de l'uranium

« Ce produit, qui existait déjà, était utilisé par traitement intraveineux mais était réduit à une utilisation en milieu médical et limité à une contamination de quelques personnes seulement, détaille Jean-Claude Maurel. Nous serons les premiers à lancer un produit de type spray individuel pour la décorporation du plutonium et du césium, mais aussi de l'uranium, pour lequel aucun traitement n'existait à ce jour ».

Utilisable hors milieu médical

« Ce produit, poursuit-il, sera utilisable hors milieu médical sur un rayon de 30 km autour d'une centrale, ce qui correspond à la zone d'évacuation d'urgence en cas d'accident. À titre d'exemple, cette zone autour de la centrale du Bugey englobe 700 000 personnes… Même si, bien sûr, il faut garder à l'esprit que ce type de produit ne devrait jamais servir ! »

Forts développements anticipés

Medesis Pharma, sur l'autre volet de son activité (la délivrance dans les tissus de métaux thérapeutiques à doses très basses), anticipe également de forts développements.

Sa nanotechnologie d'administration d'ions métalliques permettra de lancer en fin d'année 2014 la phase 2 de développement clinique d'un produit à base de lithium, utilisé notamment pour le traitement des malades bipolaires. « Un marché de plusieurs centaines de millions d'euros lui aussi », selon Jean-Claude Maurel.

Effectifs doublés d'ici fin 2014

Medesis Pharma emploie une quinzaine de chercheurs sur ses sites de Baillargues (produits pour la décorporation) et de Montréal, au Canada (produits de délivrance d'ions métalliques). La société prévoit de doubler cet effectif d'ici fin 2014.

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Commentaires 7
à écrit le 29/03/2014 à 11:18
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Et bien voila on peux relancer les centrale nucléaire a plein régime... Et vendre l'électricité aux pays voisin. Une pilule tous les jour pour ceux qui seront sur les décharge et même plus besoin d'enterrer les déchets... Et je suppose que pour ceux ...

le 17/04/2014 à 15:02
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Oui mais on peut toujours rien faire contre les commentaires pourris

à écrit le 27/03/2014 à 16:56
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Formidable ! Mon troisième bras m'en tombe.

à écrit le 27/03/2014 à 15:04
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Formidable ! Mon troisième bras m'en tombe !

à écrit le 27/03/2014 à 12:40
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Cool ! un bon point pour la France, la recherche et le nucléaire !

à écrit le 27/03/2014 à 12:31
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Il est évident que les produits radioactifs n'appartenant pas à la personne touchée, elle se doit de les rendre.

à écrit le 27/03/2014 à 12:03
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Geni.....aaaaal. Qui aurait cru a une methode de degurgitation des substances radioactives ! Avis aux capital risqueurs.

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