Dix choses à savoir sur Nicolas Mayer Rossignol, maire et président de la métropole de Rouen

Beaucoup de français l’ont découvert, il y a peu, lorsqu’il a proposé de remplacer une statue de Napoléon par une autre de Gisèle Halimi. Mais on aurait tort de voir en lui un polémiste. Entré en politique grâce à Laurent Fabius, ce quadra à la tête bien faite mise sur le care et le vert pour que Rouen, qui vit cachée dans l’ombre portée de Paris, le dispute à Rennes ou Nantes sur la scène nationale. Et il ne lambine pas.
Nicolas Mayer Rossignol.
Nicolas Mayer Rossignol. (Crédits : Mairie de Rouen)

" Nous avons monté l'événement en un mois, là où il nous aurait fallu un an habituellement." Les yeux de ce cadre de la Métropole Rouen Normandie (MRN) sont cernés, ce matin là. Depuis la fin août, les équipes de la MRN sont sur le pont pour assurer l'intendance du forum "Rouen, capitale du monde d'après", une semaine marathon de débats et d'ateliers voulue par le président.

Nicolas Mayer Rossignol a placé son administration en tension pour réussir l'événement qui doit marquer sa rentrée politique, après un été largement oblitéré par la gestion de la crise sanitaire. Parmi les invités du forum, des personnalités inspirantes comme les aime ce sur-diplômé, ingénieur des Mines et normalien passé par Stanford : Nicolas Hulot, Pascal Canfin, Laurence Tubiana, Audrey Pulvar, Nicolas Dufourcq de la BPI ou encore Ambroise Fayolle, président de la Banque européenne d'investissement (BEI) et ami proche du maire de Rouen, lui-même ancien fonctionnaire européen.

La social-écologie en étendard

Hulot et Dufourcq, le décor est planté. NMR comme l'appelle son entourage n'opposera pas le capital et la biodiversité. N'a-t-il pas pas débuté sa carrière dans le secteur privé, comme il le rappelle souvent. Lui se revendique de la "social-écologie ", un concept qu'il théorisait dès 2010 dans " La gauche après la crise " : un ouvrage co-signé avec Guillaume Bachelay, ex-plume de Laurent Fabius, dans lequel il appelait le PS à placer la sauvegarde de l'environnement à l'égal du progrès social.

Ce catéchisme plus que jamais d'actualité, l'ancien président de la Région Haute-Normandie (de 2014 à 2016) entend le mettre à l'épreuve à l'échelle de la ville et de la métropole où il dispose de tous les leviers de commande : une première dans la cité de Flaubert. "Je vais faire entendre Rouen dans le concert des villes qui s'engagent, ce sera un laboratoire", professe t-il.

Piétonisation des abords de plusieurs écoles, gratuité des transports le samedi, mise en place d'une seconde navette fluviale, moratoire sur un projet de déforestation, ouverture d'un parc urbain... Depuis son élection, l'amateur de tennis (il est classé 15) joue tous les coups. Il cherche à marquer les esprits autant qu'à mettre l'écosystème local en mouvement. 
L'accident de Lubrizol a entaché l'image de Rouen ? N'y voyons pas une fatalité, rétorque t-il : "Transformons cette faiblesse en opportunité. Devenons la référence en matière de dépollution des sols, d'amélioration de la qualité de l'air, de transition énergétique, de logistique durable et de valorisation des ressources".

 Avec Edouard Philippe, la Seine en partage mais pas que...

"Il a gagné en assurance, en charisme et en maturité, disent ses proches. Sa traversée du désert lui a fait du bien." Allusion à sa défaite face à Hervé Morin aux dernières régionales. A l'époque, le patron des Centristes l'avait battu de quelques milliers de voix dans la grande Normandie fraîchement réunifiée. Une amère déception pour le jeune fabiusien qui était ensuite parti ronger son frein au poste de numéro 2 du groupe normand Nutriset tout en restant conseiller municipal de Rouen. Aujourd'hui, les anciens adversaires, qui ne s'apprécient guère, se tiennent à une prudente distance l'un de l'autre ce qui augure de relations compliquées entre la Région, dont le siège est à Caen, et sa préfecture.

NMR, en revanche, affiche volontiers sa proximité avec son homologue havrais, Edouard Philippe. "Nous avons bien travaillé ensemble quand j'étais président de Région", rappelle t-il. Les deux hommes viennent d'ailleurs de co-signer un courrier à Jean Castex dans lequel ils lui expliquent être prêts à travailler de concert à la transition industrielle et écologique de la vallée de Seine dans le cadre du plan de relance. Ils y évoquent notamment les promesses de l'hydrogène, de la rénovation énergétique ou encore de l'économie circulaire et solidaire.
A notre connaissance, le Premier ministre n'a pas encore répondu à cet appel du pied.  A défaut, le maire de Rouen sait que son voisin jouit encore d'un solide réseau au sein de l'appareil d'Etat. "Il accroche son chariot à une étoile, c'est habile", salue un observateur politique local.

Du reste, le rapprochement pourrait être opportun. Si elles se sont longtemps ignorées, les deux plus grandes villes de la Normandie orientale ont beaucoup d'enjeux communs. Leurs ports (appelés à fusionner avec celui de Paris l'an prochain) sont en perte de vitesse de même que beaucoup de leurs sites industriels. Placées sur la même ligne de train à bout de souffle, elles aspirent aussi à être  reliées plus efficacement à la capitale. "Paris-Rouen-Le Havre : une seule ville dont la Seine est la grand rue", aurait dit Napoléon en 1802. Finalement, Nicolas Mayer Rossignol a peut être tort de vouloir le détrôner.

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Commentaire 1
à écrit le 04/10/2020 à 17:06
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moi j'ai encore mieux il faut remplacer les statues de napoleon par des statues de polpot et staline c'etaient des amis du genre humain bien tolerants, bien a gauche et on pourra aussi mettre des statues de maduro et chavez pour faire plaisir a me...

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