Alteo investit 25 millions pour réduire son empreinte environnementale d'ici 2015

Le groupe français, basé à Gardanne, revendique la première place mondiale de producteur d'alumines de spécialités en termes de volume. Parallèlement il est engagé dans un programme d'investissement en R&D d'un montant de 3 millions d'euros sur trois ans.
L'alumine entre dans la fabrication de verres spéciaux comme celui des tablettes © DR

Si l'entité Alteo n'existe sous cette dénomination que depuis le 1er août dernier, c'est qu'il a changé de propriétaire. Au cours de l'été, Rio Tinto a cédé l'usine au fonds d'investissements HIG Capital Europe. Un énième changement de mains pour la structure déjà passée entre celles de Pechiney, racheté par Alcan en 2003, lui-même absorbé par Rio Tinto en 2007. Nouveau nom mais une continuité de l'activité : cela fait 120 ans que l'alumine est exploitée à Gardanne et le groupe français revendique la première place mondiale de producteur d'alumines de spécialités en terme de volume. Il faut dire que 500.000 tonnes sortent annuellement de l'usine gardannaise quand les trois autres usines du groupe - installées en Savoie, dans les Hautes-Pyrénées et en Allemagne - produisent 25 000 tonnes chacune. Une production qui est vendue pour 25 % en France et pour 75 % à l'international (70 % en Europe et 30 % hors Union européenne).
En tout, les hydrates d'alumine, les alumines tabulaires, les corindons globulaires et corindrons bruns sont destinés à plus de 550 clients et permettent à Alteo d'être présent sur les marchés des céramiques (carrelages, supports électroniques), des réfractaires (fours industriels), des abrasifs, des verres spéciaux (notamment pour tout ce qui est écrans de smartphones et tablettes numériques mais aussi écrans LCD) et de l'ignifugation. Se disant très engagée dans la réduction de son empreinte environnementale, l'entreprise présidée par Frédéric Ramé a récemment annoncé un investissement de 13 à 14 millions d'euros dans la réalisation d'un filtre-presse sur son site de stockage de Bouc-bel-Air. Une somme qui s'inscrit dans le programme de 25 millions d'euros dédiés spécifiquement à un meilleur respect de l'environnement. 11 millions ont déjà été investis au cours des cinq dernières années, notamment dans la construction d'un premier filtre-presse ainsi que dans la filtration des fours.

La fin des rejets en mer

Mais si Alteo est aussi fermement engagé dans cette réduction d'impact environnemental, c'est que le groupe se doit d'anticiper la fin de l'autorisation (obtenue en 1966) qui lui permettait de rejeter en mer ses résidus de bauxite jusqu'à fin 2015. C'est ainsi qu'un troisième filtre sera réalisé entre 2014 et 2015, afin d'assurer à l'usine une totale capacité à traiter la bauxite. De forme liquide, celle-ci est donc récupérée et traitée afin de devenir un matériau sec, utilisable ensuite dans les travaux publics ou en couverture de centres d'enfouissements de déchets.
Parallèlement à cet investissement, Alteo est engagée dans un programme de financement de sa R&D. 3 millions seront consacrés dans les trois ans à des "investissements physiques et en matière grise, explique Frédéric Ramé. Notre R&D historique était très centrée sur le produit, mais petit à petit nous faisons évoluer notre approche pour travailler davantage sur de l'application. Pour cela nous avons recruté au cours des 18 derniers mois sept ingénieurs techniques. Ce qui nous offre la possibilité de mener des partenariats en co-développement avec certains de nos clients".

Chiffre d'affaires 2012 en légère hausse

Clairement, la volonté du président est le développement à l'international. Sont visés, l'Asie, le Moyen-Orient mais aussi les Etats-Unis et l'Inde tandis qu'en Amérique du Sud - marché où "nous ne sommes pas assez présents" - des actions ciblées sur le marché du réfractaire sont actuellement menées.
Alteo a réalisé un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros en 2011 et prévoit "une légère augmentation pour 2012", augmentation tirée par des prix plus élevés et davantage de volume. Cependant Frédéric Ramé reste circonspect. L'activité au second trimestre et encore davantage au dernier trimestre "a assez fortement ralenti". La visibilité sur les carnets de commande n'est que de quelques semaines. Alteo emploie 400 personnes à Gardanne, 150 personnes dans son usine de Savoie, 95 dans celle des Hautes-Pyrénées et 50 en Allemagne.
 

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