Quand Help ! décide de participer à Performance Globale, programme d'accompagnement à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) concoctée par l'union patronale des Alpes-Maritimes (UPE 06), elle n'imagine pas que cela va lui permettre de créer un nouveau business. Car c'est bien au détour d'une simple question posée par le cabinet d'accompagnement que Laurent Baile, le patron de Help !, va définir une nouvelle activité pour son entreprise, jusque là spécialisée dans le transport de véhicules et le dépannage-remorquage de véhicules en panne ou accidentés.
"Lorsque l'on m'a demandé quelles méthodes nous employions pour gérer les pollutions de chaussée auxquelles nous étions confrontés, j'ai décidé d'approfondir le sujet", raconte Laurent Baile. Jusqu'alors, la seule solution utilisée afin d'absorber les déversements d'huile, de gasoil ou de liquide de refroidissement, consistait à répandre de l'absorbant.
Inconvénient, explique le dirigeant de Help ! : « Ce sable granuleux n'a pas de pouvoir d'absorption suffisant pour pomper l'ensemble des polluants. La porosité de l'asphalte fait que, dès qu'il pleut, le gras qui s'est infiltré dans le sol remonte à la surface, créant le phénomène de route grasse ou de verglas d'été". D'où des sur-accidents, parfois mortels selon les statistiques de la Sécurité routière.

Un service apporté aux collectivités locales

Help ! (CA 3,3 millions d'euros, 19 salariés) met alors au point une solution consistant à employer des dépolluants utilisés lors des marées noires. « Avec une multitude d'enzymes, ces dispersants vont "manger" les hydrocarbures », explique le PDG. Associés à un aspirateur industriel de grande puissance, ses dépolluants permettent ainsi de collecter les liquides déversés, puis de les orienter ensuite vers des centres de traitement agréés, grâce à des camions-ateliers.
Afin de développer cette activité, une filiale baptisée Help Environnement (2 salariés, 800 000 euros de CA attendu en fin d'exercice) a été créée en février dernier. "Nous apportons également un service aux collectivités qui supportent le coût financier de la dépollution, souligne Laurent Baile. Lorsque la responsabilité d'un véhicule est établie, nous facturons directement à l'assurance, sur le principe du pollueur-payeur".