Pour sa deuxième étape, le Grand Tour Cité Verte a fait escale à Nice le 27 mai dernier. Plutôt associée aux activités balnéaires et aux loisir marins, la capitale de la Côte d'Azur n'en accorde pas moins une attention soutenue à sa tramer verte et à l'enrichissement de son patrimoine naturel urbain, par le biais de projets spectaculaires comme la "coulée verte", en voie de finition et qui dotera la ville d'une longue promenade conduisant du centre historique jusqu'à la promenade des Anglais.

Le jardin et la ville sont complémentaires

Au cours des débats qui ont animé cette étape du Grand Tour, tous les aspects du végétal en ville ont été abordés. Alain Philip, maire adjoint, délégué aux Transports, aux Travaux, à l'Urbanisme et à l'Aménagement du Territoire, a rappelé que l'on ne pouvait traiter la question du végétal en ville sans avoir une approche globale de l'aménagement de l'espace urbain. "L'urbain a souvent été opposé au jardin, mais en réalité, on ne peut plus concevoir la ville d'aujourd'hui sans une complémentarité de ces deux éléments , c'est devenu un sujet de société". Les bienfaits du végétal en ville sont certes généralement reconnus, mais ils restent néanmoins à être objectivés, à l'aide d'études scientifiques et d'indicateurs économiques, sociaux et de santé publique.

C'est de ce sujet qu'ont débattu Jérémy Grange, doctorant de l'université de Grenoble, qui travaille sur les bénéfices économiques et psycho-sociaux du végétal en ville, et Gilles Maignant, directeur de l'UFR Espaces et Cultures de l'Université de Nice, qui milite pour l'élaboration d'un scénario optimisé de la mise en scène du végétale en ville, sur la base d'éléments objectifs. Thierry Aubel, directeur de l'environnement et des espaces verts, a rappelé la stratégie globale de la ville de Nice, qui s'appuie sur un service de 300 personnes, mobilisés sur le développement des espaces verts, et les enjeux environnementaux et de développement durable. Jean-Michel Meuriot, directeur adjoint aux espaces verts a insisté sur l'importance des nouvelles technologies dans la protection et le développement des végétaux et notamment des arbres dans l'espace urbain.

Une allée de huit mètres de large

Quant aux projets et réalisations de la ville de Nice, ils ont été présentés et analysés par leurs concepteurs, comme Philippe le Maner pour le parc de la colline du Château, qui surplombe la ville de Nice, sur l'emplacement de l'ancien fort; et Michel Jaunâtre, qui a présenté la "coulée verte" ou "promenade du Paillon", illustration concrète du retour du végétal en ville, sous la forme d'une allée centrale de huit mètres de large, enrichie de végétaux organisés autour de plusieurs jardins mettant en scène des espèces provenant de diverses parties du monde et du miroir d'eau le plus étendu de France, le tout érigé en lieu et place d'un parking en étage et d'une gare routière.

Enfin, Daniel Veyssi, Président de l'Union nationale des entreprises du paysage Mediterranée, a conclu les débats en insistant sur l'importance des relations entre les professionnels du paysage, les services techniques des municipalités et les élus : " à la fin, nos réalisations communes sont avant tout de belles histoires humaines." Nice est également exemplaire dans la façon dont les professionnels de la filière paysage et les élus et techniciens de la ville travaillent ensemble. La mise en oeuvre de projets comme la Promenade du Paillon ou le Parc de la Colline n'est possible que grâce à la grande technicité des entreprises de la filière paysage et à leur professionnalisme.

Propos recueillis par François Roche pour La Tribune