
C'est une autre guerre et une autre course contre la montre. Spécialisé dans la détection et l'analyse de risques microbiologiques et chimiques dans l'alimentation et l'environnement, le groupe Eurofins Scientifics (un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros en 2019), engagé dans la mise au point des tests de détection du Covid-19 pour l'humain, lance, cette fois, la commercialisation de tests pour détecter la présence de virus SARS-CoV-2 sur des surfaces non alimentaires. Autrement dit des poignées de portes, de fenêtres, des objets de manutention...« Partout où les mains ont pu transmettre du virus. Sur du plastique, de l'acier, du verre, du carton... à partir du moment où la surface est rigide, des prélèvements peuvent être effectués», explique Paul Louis Cordier, responsable du pôle Audit & Consulting, en charge de la commercialisation de sa « Solution de détection du SARS-CoV-2 », au sein de la division Alimentaire d'Eurofins.
Une semaine après son lancement, le laboratoire aurait reçu des dizaines de demandes en provenance d'entreprises agroalimentaires, du secteur de l'hôtellerie, de la grande distribution, de chaines de restauration, des acteurs de la restauration collective, des collectivités qui veulent vérifier l'intégrité d'écoles ou de lycées... et gérer le risque Covid.
Un moyen de cartographier les zones à risques
A Nantes, sur l'un des trois sites français (Eurofins Laboratoire Cœur de France à Moulins sur Allier et Eurofins Laboratoire Central d'Analyses de Moselle à Metz - Woippy) du groupe, dédiés à la lutte contre le Covid-19, Eurofins Biologie Moléculaire France, plateforme analytique spécialisée en biologie moléculaire, est la première à avoir créé une unité (P2) de quinze personnes consacrée à l'analyse des prélèvements sur les surfaces non alimentaires. Les kits et la méthode ont été mis au point et validés par le centre de recherche allemand Eurofins Technologies. « Ils reposent sur des tests RT-PCR qui consistent à rechercher une séquence génétique dans l'ARN, un équivalent moins complexe que l'ADN, contenu dans les organismes vivants », précise Pierre Louis Cordier pour qui les techniques de prélèvements et les précautions dues aux transports imposent d'avoir recours au personnel d'Eurofins dument formés aux protocoles. « Au moins dans un premier temps pour éviter de passer à côté... », ajoute Pierre Louis Cordier. Les prélèvements sont effectués, in situ, sur des surfaces de 25 cm², à l'aide d'un écouvillon et sont analysés dans les locaux nantais. Les résultats sont communiqués sous vingt-quatre heures par mail. Chaque test est commercialisé 81,50 euros TTC. « C'est un moyen de contrôler la pertinence des protocoles de nettoyage et de pouvoir établir une cartographie des zones à risques », souligne-t-il.
Unique site français validé pour l'instant, la plateforme nantaise dispose d'une capacité de 100 tests par jour. Ces protocoles, destinés à être généralisés dans le monde entier où Eurofins Scientifics, leader mondial de son secteur, emploie 47.000 personnes, ont, d'ores et déjà, été déployés en Allemagne, en Hollande et au Danemark. Une autre course contre la montre où son principal concurrent vient lui aussi aboutir aux mêmes conclusions.
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