En plein Covid, la blockchain d’O°Code profite du besoin d'authentification

La start-up nantaise a développé une solution d'identification et de protection numérique des biens, des documents et des personnes pour permettre une authentification irréfutable. Sa blockchain privée permet une consultation et une contribution fluide et sécurisée entre différents acteurs.
Pour O°Code devenue un tiers de confiance, entrée à la Fédération Nationale des Tiers de Confiance (FNTC), qui a sécurisé la gestion d'un parc de tablettes de la SNCF et le plan Vélo du gouvernement, la crise sanitaire a été un accélérateur des technologies d'authentification et de sécurisation des biens et des documents, et a montré la nécessité de pouvoir travailler à distance en toute confiance.
Pour O°Code devenue un tiers de confiance, entrée à la Fédération Nationale des Tiers de Confiance (FNTC), qui a sécurisé la gestion d'un parc de tablettes de la SNCF et le plan "Vélo" du gouvernement, "la crise sanitaire a été un accélérateur des technologies d'authentification et de sécurisation des biens et des documents, et a montré la nécessité de pouvoir travailler à distance en toute confiance." (Crédits : Reuters)

Sollicitée au printemps dernier par le Ministère de la transition écologique et la Fédération des Usagers de la Bicyclette, pour déployer et sécuriser la plateforme « Coupdepoucevelo.fr » lancée par le gouvernement, la start-up nantaise O°Code vient d'intégrer la Fédération des Tiers de Confiance du Numérique (FNTC). Une adhésion auscultée à la loupe où le caractère innovant de la blockchain privée a convaincu. « C'est le fruit d'un audit mené à l'issue d'un long parcours de normalisation de la technologie et une reconnaissance, en tant que nouvel acteur, que d'intégrer un cercle d'une cinquantaine d'entreprises où figurent YouSign, Voxaly, Docaposte, l'Imprimerie Nationale, la Chambre Nationale des Commissaires de Justice, ou encore de certaines banques. Mais ce n'est qu'une étape... », précise Vincent Roux, co-fondateur d'O°Code, à l'origine d'une solution d'identification et de protection numérique des biens, des documents et des personnes pour permettre une authentification irréfutable, une traçabilité collaborative associées à une haute sécurité des données.

Cette solution repose sur un système de marquage digital et physique unitaire inviolable et inaltérable, et un accès selon des droits à une base de données distribuée sous blockchain pour permettre une consultation et une contribution fluide et sécurisée entre différents acteurs. La finalité, c'est la lutte contre la fraude documentaire, l'usurpation d'identité, l'exploitation abusive de données personnelles, la contrefaçon ou le recel de biens, l'accès à la mémoire d'un produit, la gestion d'une flotte ou d'un parc d'actifs, la fluidification de la gestion collaborative de maintenance de matériels, la dématérialisation et authentification des documents, la gestion de la traçabilité des biens ou des documents, ou encore la constitution d'un registre de preuve pour prévenir les risque de litiges. De l'une à l'autre, les cas d'usages sont légion.

Une capacité à gérer de gros volumes

A travers cette blockchain privée, O°Code a, depuis le 11 mai dernier, géré 6.000 à 10.000 transactions par jour dans le cadre de la sécurisation de l'aide d'Etat (50 euros) pour la réparation des vélos.

« Pour nous, la Covid aura été un super accélérateur. La crise sanitaire a montré la nécessité de pouvoir travailler à distance en toute confiance », observe Vincent Roux dont le protocole d'identification et de sécurisation devrait atteindre le million de transactions d'ici la fin de l'année 2020.

Lancée en 2019 après trois années de R&D, une période d'accélération accompagnée par Novapuls (Sodero Gestion) et une levée de fonds de 1,7 million d'euros, O°Code table sur un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros. « Et nous sommes rentables dès le premier exercice », souligne Vincent Roux. Un gage d'autant plus important quand on vend de la confiance. Déployée à la SNCF pour gérer le parc et l'affectation de tablettes auprès du personnel ferroviaire ou chez l'éditeur de logiciel Stampyt, spécialisé dans la digitalisation des concessions, pour certifier les interventions ou les cartes grises, O°Code poursuit le déploiement opérationnel de sa blockchain privée. « Nous finalisons la contractualisation de trois autres gros dossiers qui nous permettront de multiplier par dix ou par cent le nombre de nos transactions », assure Vincent Roux. Face à la logique concurrente des serveurs centralisés, considérés comme couteux, énergivores, moins fluides et moins sécurisés, la blockchain privée d'O°Code défend sa simplicité de fonctionnement. « Nous avons énormément simplifié le process. Notre système n'implique aucun déploiement lourd chez nos clients. C'est aussi simple que de connecter une clé USB. Il nous a fallu trois semaines pour le déployer pour le plan vélo et cinq semaines à la SNCF, sans friction, sans avoir à engager des opérations de conduite du changement. Si ces acteurs viennent vers nous, c'est que l'on a fait la preuve de notre capacité à gérer des volumes imposants», atteste le co-fondateur d'O°Code, dont plusieurs projets seraient en gestation dans les domaines bancaire, de la mobilité, de l'immobilier et de l'économie circulaire.

Un consortium pour aller plus loin dans la confiance

Pour accroître son capital confiance et lever les freins psychologiques envers ce type de technologie, O°Code s'apprête à monter un consortium réunissant une douzaine de grandes entreprises françaises et organismes dont certains bancaires et officiers ministériels, qui font autorité dans leur domaine. « Cette gouvernance partagée où chacun des membres du consortium disposera d'une copie de la base de registre constituera une clé de sécurité supplémentaire. Cette garantie devrait nous permettre de pouvoir prendre pied sur des dossiers régaliens et d'élargir nos applications sur différents cas d'usages », affirme le dirigeant d'O°Code. L'autre objectif des dix-huit prochains mois est d'obtenir des certifications supplémentaires telles que l'Iso 27001, relatives aux systèmes de management de la sécurité des informations, et celle concernant le règlement eIDAS, relatif aux organismes du secteur public et les prestataires de services de confiance établis sur le territoire de l'Union Européenne. De quoi accompagner la croissance de l'entreprise nantaise qui cherchent à recruter immédiatement cinq développeurs et désigner. L'effectif d'O°Code passera alors de 12 à 17 personnes d'ici la fin de l'année.

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Commentaire 1
à écrit le 30/10/2020 à 13:39
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Comment se fait-il dans ce cas pour que la même blockchain permette la spéculation effrénée sur la monnaie transférée ?

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