"Nous sommes dans une logique de créativité pour que la démarche régionale soit intégrée en raison des spécificités de chacune. Or, pour l'instant on ignore quel sera l'articulation du national et du régional. La loi reste extrêmement vague sur ce qui va exister en région", indique Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire qui redoute "d'être à la remorque de décisions nationales".
Sans attendre la publication des décrets d'application, les élus régionaux ont donc convié les partenaires sociaux, les acteurs du monde économique (entrepreneurs, pôle de compétitivité, Oseo, Caisse des dépôts et consignation, CESER, etc.), financier (Nantes Atlantique Place Financière, Banque de France, etc.) et consulaire (CRCI) à définir la feuille de route de ce que pourrait être la future "plateforme unique". "Pour que l'on soit tous bien d'accord sur ce que l'on attend", précise Christophe Clergeau, vice-président de la région. Pour l'instant, la mission dévolue consistant à donner son avis est un peu court... Le rôle de la région doit quasiment être celui d'un conseil de surveillance pouvant intervenir dans la doctrine, demander des comptes ou lancer de nouveaux produits".
Et ce que les partenaires sociaux attendent, c'est principalement que soient comblées les insuffisances du financement actuel des TPE-PME et des ETI qui peinent à trouver des fonds pour assurer leur développement. Et ils y ajoutent tout naturellement le soutien aux PMI et aus entreprises en difficulté passagère dont les fondamentaux sont sains, sans oublier les filières pouvant faire jouer les synergies. Tout un programme !
Prendre davantage de risques qu'Oseo et la CDC
Pour les élus régionaux, la BPI doit prendre davantage de risques qu'Oseo et la CDC. A leurs yeux, en Pays de la Loire, il faudrait passer de 1,5 milliards d'euros de prêts et garanties par an à 3 milliards d'euros. Outre ces moyens supplémentaires, la région demande un renforcement des niveaux d'engagements en fonds propres de manière à pouvoir soutenir des dossiers de 10 à 20 millions d'euros permettant de développer des projets structurants. La région qui a déjà mis en ?uvre un certain nombre d'outils se dit prête à les transférer à la BPI. " A condition qu'elle respecte nos directions stratégiques", estiment les élus régionaux, arguant de deux emprunts mis en place en 2009 et 2012 qui ont rencontré un succès populaire dans la région. Le dernier emprunt a notamment permis de collecter 115 millions d'euros pouvant générer 500 millions de prêts. Un argument que les élus de la région mettent dans la balance. "Sans quoi, nous garderons notre autonomie financière", préviennent-ils.
Sujets les + commentés