« La crise sanitaire a accéléré le go to market pour les deeptechs », Anne-Sophie Carrese, Elaia Partners

Depuis sa création en 2002, Elaia Partners s’est imposé comme l’un des principaux acteurs européens du capital-risque. Avec 650 millions d’euros d’actifs sous-gestion, il investit dans la technologie et la deeptech à un stade précoce. Elaia définit la Deeptech comme des projets qui ont des liens avec le monde de la recherche universitaire. Anne Sophie Carrese revient sur la philosophie et la stratégie d’investissement de cette société de gestion dans laquelle elle occupe le poste de partner. Interview.
(Crédits : DR)

Pourquoi et comment collaborez-vous avec des organismes de transfert de technologies (OTT) ?

Dès sa fondation, notre équipe a regroupé des chercheurs, des docteurs et d'anciens entrepreneurs de la tech. Nous disposons donc de liens naturels avec de nombreux laboratoires de recherche en France, qui nous soumettent régulièrement des dossiers de projets technologiques. Depuis 20 ans, nous investissons très tôt dans des start-ups tech et deeptech, qui émanent souvent d'un spin-off (scission) d'un laboratoire de recherche.

Pouvez-vous revenir sur votre partenariat avec l'Université PSL ?

En 2017, PSL a décidé de se doter d'un fonds d'investissement et de confier sa gestion à des spécialistes en lançant un appel d'offres que nous avons remporté. Ensuite, nous avons effectué la levée de fonds qui visait 50 millions d'euros et a abouti à 75 millions d'euros. À ce jour, il est investi dans 20 sociétés ayant des liens académiques avec les établissements regroupés dans PSL. Près de 4 ans après sa création, plusieurs sociétés du fonds ont réussi à effectuer des refinancements à des niveaux remarquables auxquels nous avons pris part avec d'autres investisseurs. En amont, nous accompagnons les équipes de PSL pour aider à identifier des marchés avant la création juridique des entreprises. Nous sommes également présents lors des négociations pour les clauses de transfert des brevets et les recrutements des dirigeants.

Et avec l'Inria ?

L'Inria a énormément accéléré pour développer des activités entrepreneuriales issues de ses laboratoires. En 2011, il avait lancé un fonds d'investissement géré par une équipe interne. En 2020, à la suite d'un appel d'offre que nous avons gagné, nous avons intégré à nos activités cet ancien fonds, et lancé un nouveau fonds d'amorçage en lien avec Inria, baptisé Elaia Alpha II Fund. Il investit dans le digital, avec un focus sur quatre domaines d'excellence de l'Inria : la santé, le changement climatique, la transformation digitale et l'organisation du travail à distance (cybersécurité, cloud). Aujourd'hui, il est doté de 70 millions d'euros et a déjà financé 12 jeunes pousses.

Bpifrance est très engagé dans les deeptechs, comment qualifiez-vous son apport ?

Il apporte un soutien formidable en proposant d'accompagner les start-ups dès leurs premiers pas avec des aides et des financements (subventions, obligations convertibles, French Tech Seed...). Et son Plan Deeptech permet de renforcer les outils disponibles. Ces derniers servent ainsi de pont entre la création d'une jeune pousse et le moment où des équipes comme la nôtre peuvent investir dedans. D'ailleurs, une grande partie des sociétés de notre portefeuille sont financées par Bpifrance, avec une efficacité remarquable.

Quels sont vos prochains objectifs d'investissement sur les deeptech françaises ?

Nous constatons que la crise sanitaire a accéléré le go to market pour les deeptechs. L'année 2022 sera ainsi très riche.  De son côté, Alpha II en partenariat avec l'Inria sera très mobilisé et ciblera de prendre des participations à un stade précoce dans 12 à 15 jeunes pousses. Enfin, de nouvelles levées de capitaux de certaines entreprises déjà dans ce fonds ne sont pas à exclure.

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