Comment Facebook investit les télécoms

Même s’il se défend de vouloir concurrencer les opérateurs traditionnels, le réseau social multiplie les initiatives visant à apporter ou à améliorer la connectivité Internet.
Pierre Manière
Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. L'entreprise réfléchit à de nouvelles solutions pour développer le réseau internet.

Facebook n'est guère en odeur de sainteté auprès des opérateurs de télécommunications. Eux qui dépensent des milliards pour déployer leurs réseaux accusent régulièrement le réseau social de se montrer trop gourmand en bande passante. En outre, depuis quelques temps, beaucoup se méfient des initiatives du géant américain dans leur domaine : la connectivité Internet. Il faut dire que le géant américain multiplie les projets dans les réseaux sans fil. Son objectif affiché ? Améliorer la connectivité et l'apporter aux zones qui en sont dépourvues. Ce qui lui permettrait, in fine, de continuer à croître en dopant son nombre d'abonnés.

Ce mois-ci, Facebook a ainsi dévoilé pas moins de deux nouveaux projets lors de la conférence annuelle du groupe pour les développeurs à San Francisco. Le premier s'appelle Terragraph, une nouvelle forme d'Internet sans fil Wi-Fi à haut débit et bas coût. Destiné aux zones urbaines, ce projet est actuellement en phase de test. Il repose sur « un réseau de mini-antennes installées tous les 200 à 250 mètres sur des infrastructures publiques comme des réverbères, et utilise des fréquences radio non utilisées actuellement en raison de leur faible portée », rapporte l'AFP.

Des drones et des rayons lasers

L'autre projet se nomme ARIES (pour « Antenna Radio Integration for Efficiency in Spectrum »). Ici, le dispositif repose sur une station radio équipées de 96 antennes mobiles. Au contraire de Terragraph, celui-ci assure une grande couverture, et serait donc privilégié dans les zones rurales.

Mais ce n'est pas tout, puisque Facebook développe aussi des drones pour apporter de la connectivité. Dotés d'une envergure similaire à celle d'un Boeing 737 pour environ 400 kilos, son Aquila est conçu pour apporter Internet dans les endroits dépourvus de réseaux, grâce à une antenne greffée sur l'appareil. Alimentés par l'énergie solaire, ces drones pourront rester plusieurs mois en l'air. Et pour communiquer entre eux et avec la terre ferme, ils utiliseront des rayons lasers.

Un partenariat avec Eutelsat

Facebook est aussi présent sur un autre front : celui des satellites. L'an dernier, le réseau social a signé un partenariat avec l'opérateur européen Eutelsat. L'idée ? Proposer l'Internet haut débit en Afrique subsaharienne dès cette année grâce au satellite Amos-6. Dans un communiqué, Michel de Rosen, le patron d'Eutelsat, a ainsi déclaré : « Nous ferons en sorte d'offrir des solutions Internet fiables et à des prix avantageux, pour que davantage d'usagers puissent surfer et bénéficier ainsi de l'économie de la connaissance. »

-> Eutelsat et Facebook veulent connecter plus d'Africains à Internet

En parallèle, Facebook ne délaisse pas pour autant les infrastructures télécoms traditionnelles. En février dernier, au Mobile World Congress de Barcelone, le géant américain a dévoilé son Telecom Infrastructure Projet (TIP). Ici, Facebook veut regrouper les acteurs des télécoms pour partager et mettre en commun leurs solutions pour accélérer et baisser le coût des déploiements des réseaux. Plusieurs groupes, dont Intel, Nokia ou Deutsche Telekom ont déjà rejoint le projet.

Enfin, Facebook continue de déployer son service Internet maison, Free Basics. Lancé en 2013, ce service offre un accès gratuit mais très limité à l'internet mobile dans les pays en voie de développement. A ce jour, une trentaine d'entre eux proposent Free Basics, par le biais de partenariats avec des opérateurs mobiles locaux. Toutefois, ce service a subi des revers en Inde et en Egypte, ses détracteurs jugeant qu'il ne respecte pas la neutralité du Net.

-> Nouveau revers pour Free Basics, l'Internet gratuit de Facebook

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2016 à 8:56
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M. Manière n'a pas regardé mais trois sociétés françaises sont membres fondateurs de TIP :) Mais il a préféré citer celles données en exemple dans le communiqué de presse. Ces communiqués de presse copiés collés dans les articles abrutissent toujours...

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