Nyctale se met au service de la finance de demain

La start-up, grand prix du concours d’innovation i-Lab 2019, analyse l'activité des réseaux blockchain, ces nouveaux systèmes transactionnels ouverts et construits sur l'Internet. Le but de sa technologie, inspirée des dernières pratiques d'intelligence artificielle est de favoriser l'adoption de ces réseaux par l'industrie de la finance.
Pierre Colin et Blaise Cavalli, co-fondateurs et CEO de Nyctale.
Pierre Colin et Blaise Cavalli, co-fondateurs et CEO de Nyctale. (Crédits : DR)

« Durant ma formation, je me suis essayé à la création d'entreprise au travers de premiers projets d'étude », se souvient Blaise Cavalli, ingénieur généraliste de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne. Il s'intéresse à l'entrepreneuriat - et au monde de la finance. S'il prend un poste dans un cabinet de conseil après son diplôme, c'est pour aider des start-up dans leur stratégie de développement. Mais il insiste : « J'ai toujours eu envie de me lancer dans l'aventure entrepreneuriale, en particulier avec Pierre Colin, un ami de longue date, devenu data scientist, spécialiste en machine learning - et mon associé. Notre complémentarité est professionnelle et personnelle ». Les deux co-équipiers poursuivent leur carrière de salariés pendant plus de trois ans, Blaise Cavalli rejoignant même une start-up de la blockchain, iExec, basée à Lyon, dont l'objectif est de décentraliser le marché du cloud computing. Ils jettent dans le même temps les bases de leur propre concept. « La blockchain est une technologie complexe rayonnant sur l'économie et le monde de la finance actuelle, argumente l'ingénieur. C'est la prochaine révolution d'Internet. Et cela va générer de nombreuses opportunités ».

Ils « assemblent les blocs », comme il le dit, et développent les premiers algorithmes de leurs outils pour analyser l'activité des utilisateurs de ces systèmes. Et explorent le marché potentiel. Leur premier client sera... iExec, au printemps 2018. En novembre de la même année, les premiers retours positifs signent la validation de leur concept. « La valeur de notre approche a tout de suite été perçue », se félicite Blaise Cavalli. Les deux entrepreneurs publient alors un rapport en ligne sur leurs premières expérimentations, consulté « par plus de 2000 personnes ». De quoi confirmer l'intérêt...

i-Lab, une reconnaissance formidable

Ils profitent d'une bourse French Tech de Bpifrance, qui les aide à structurer la société, baptisée Nyctale. Et déploient une première version de leur produit en juin 2019. « Nous avions déjà trouvé de nouveaux clients sur la base de notre premier démonstrateur, indique le jeune homme. Et une version publique sera déployée au début 2020 ». Les 320 000 euros de subvention d'i-Lab, dans le sillage du succès au concours, « ont constitué un coup de pouce certain et une reconnaissance formidable de la part des pouvoirs publics, d'autant que la technologie blockchain est si complexe qu'elle rebute parfois les investisseurs privés. Avant i-Lab, en 2018, nous étions encore perçus comme des extra-terrestres ! », s'écrit-il. Un tournant décisif, donc, et qui incite Blaise Cavalli et Pierre Colin à solliciter des business angels dans les mois qui viennent afin de poursuivre la R&D et amorcer la distribution de leur produit auprès de nouveaux clients, tels que les institutions financières, « qui vont pouvoir utiliser nos outils pour l'analyse des risques et des opérations de contrôle sur ces nouveaux types de transactions financières », explique le co-fondateur de Nyctale. L'industrie de la finance est en effet une cible naturelle, puisque la technologie développée par la start-up comble un manque en matière de surveillance des opérations.

Objectif monde

A l'image du deuxième client de Nyctale, basé au Royaume-Uni,
« la grande majorité de nos clients potentiels sont à l'international, précise-t-il. Notre marché est global ». Le chemin sera long mais ces deux start-uppeurs, logés à Station F, et « produits des politiques publiques de soutien à l'innovation en France », comme ils n'hésitent pas à le dire, ont pour eux leur « envie d'entreprendre » et leur « capacité à faire ». Sans oublier leur volonté de construire l'avenir du monde de la finance et de participer au rayonnement de la France dans la deeptech à travers la planète.

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