Huawei poursuit son offensive en France

Le géant chinois des télécommunications veut étoffer son portefeuille de sous-traitants et de fournisseurs dans l’Hexagone, qui en compte déjà 500. Il cible notamment les PME et les ETI innovantes. Via le Comité Richelieu, qui les lui a sélectionnées, il a rencontré quelque 70 nouvelles entreprises et a signé avec plusieurs d'entre elles.
Pierre Manière
Ce mardi, Huawei a signé plusieurs entreprises françaises, parmi lesquelles le fabricant semi-conducteurs Ommic, le concepteur de connecteurs Radiall, et le spécialiste en maintenance des serveurs IB-Remarketing.

Huawei fait son marché, et espère bien ramener quelques pépites dans son cabas. Le géant chinois des télécoms organisait ce mardi sa « conférence des fournisseurs ». L'objectif ? Rencontrer ses partenaires dans l'Hexagone - le groupe en compte près de 500 -, et surtout étoffer ce portefeuille.

Pour ce faire, le mastodonte de Shenzhen, présent dans les smartphones, l'électronique, les semi-conducteurs et les équipements télécoms, s'est allié avec le Comité Richelieu. Cette association française des entreprises innovantes a sélectionné avec lui quelque 70 entreprises parmi les 4.000 startups, PME et ETI innovantes de son carnet d'adresses.

Présentes lors de la conférence des investisseurs, ces 70 entreprises avaient donc l'opportunité de rencontrer des cadres et experts du géant chinois. Et pourquoi pas, signer « des accords de coopération » pour des projets communs.

Lors de cette conférence, Huawei a signé plusieurs entreprises françaises, parmi lesquelles le fabricant semi-conducteurs Ommic, le concepteur de connecteurs Radiall, et le spécialiste en maintenance des serveurs IB-Remarketing.

Directeur de Huawei France, Karl Song explique que l'Hexagone constitue une priorité pour le groupe chinois.

« En 2013 et en 2014, on a investi respectivement 160 et 244 millions d'euros, souligne-t-il à La Tribune. Et cette année, on passera au moins le cap des 300 millions d'euros. »

Même si, en termes de chiffre d'affaires, la France se situe encore loin derrière l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne ou l'Italie, Karl Song souligne qu'elle affiche « la plus forte croissance » de son groupe au niveau européen.

Une rampe de lancement pour les PME

D'après lui, Huawei a tout à gagner à y étoffer son éventail de fournisseurs. D'une part, « la France est en pointe dans de nombreux secteurs, comme l'Internet des objets, et dispose de nombreux chercheurs compétents ». En témoigne, par exemple, la présence d'une de ses unités de recherche dédiée à la 5G et basée dans son siège de Boulogne Billancourt.

D'autre part, le pays constitue un marché attractif pour ses produits et solutions. Karl Song évoque ainsi les « 20 millions de smartphones [20,5 millions d'après les prévisions de l'institut GfK, Ndlr] » qui devraient être achetés par les Français en 2015. Ou encore les opérateurs télécoms - dont Orange, Numericable-SFR, Bouygues Telecom et Free -, qui comptent parmi ses gros clients.

Après avoir fait son nid dans en France en 2003, Huawei, qui compte 700 employés, avait dévoilé en septembre 2014 un plan d'investissement de 1,5 milliards d'euros, couplé au recrutement de 650 collaborateurs supplémentaires.

Pour Jean Delalandre, délégué général du Comité Richelieu, cette conférence des fournisseurs, avec son volet « business dating », constitue une opportunité de choix pour les entreprises d'entrer en contact avec Huawei.

« Pour les startups et les PME, ce n'est jamais simple de trouver le bon interlocuteur auprès des très grands groupes », constate-t-il.

Surtout, il voit dans cette initiative une rampe de lancement vers l'international pour les entreprises, sachant que Huawei est présent dans 170 pays à travers le monde.

Pierre Manière

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