Si le regain de pandémie provoqué par les variants Delta et Omicron ne viennent pas entraver la bonne marche de l'opération, les travaux de la future "Healthtech Station" de Tours doivent en principe démarrer au premier trimestre 2022 sous la conduite du promoteur immobilier de Blois, IDEC. Ainsi, la pose de la première pierre du bâtiment de quelque 9.500 m2, prévue le 14 décembre, a été reportée en janvier.
Opératrice du projet, la société Healthtech Network investira 30 millions d'euros dans le dispositif qui prendra place en 2023 dans d'anciennes casernes militaires. Positionnée sur les biotechnologies et les biomédicaments, la Healthtech Station proposera une centaine de places de laboratoires ainsi qu'un parc de machines et robots. Un centre de données informatiques propres aux biotechnologies complètera l'offre de services proposés.
Enfin, les startups candidates à l'implantation se verront mettre à disposition un back-office administratif, sous la forme de conseils juridiques, d'expertise comptable ou informatique. En contrepartie, Healthtech Network prendra une participation de 5 à 7% du capital de ces jeunes pousses, sélectionnées au terme d'un concours qui sera lancé courant 2022.
Ecosystème favorable du Centre-Val de Loire
En pleine réhabilitation, l'ilot de plusieurs hectares autrefois occupé par les casernes Beaumont-Chauveau et situé à un kilomètre du centre-ville de Tours, comporte déjà plusieurs équipements universitaires, tournés vers la santé. Outre la Faculté de médecine, il s'agit notamment du centre de formation en bioproduction l'Institut Bio3, et du laboratoire Use tech, spécialisé dans la recherche scientifique.
Cet écosystème local favorable a poussé Samuel Dominique et Gauthier Baijot, associés au sein d'Healthtech Network, à jeter leur dévolu sur la Touraine. La présence d'un puissante filière de santé en Centre-Val de Loire, la deuxième en taille de l'Hexagone, a également été déterminante.
Enfin l'accueil des collectivités a joué, avec une subvention d'un million d'euros au total, versée par la métropole de Tours et la région Centre-Val de Loire. La ville de Tours, sans s'impliquer financièrement, a quant à elle facilité l'obtention du permis de construire. A la clé, une installation escomptée de plusieurs dizaines de startups dans le futur bâtiment prévu pour contenir environ 700 collaborateurs.
Rares incubateurs de biotech
Les deux financiers quadragénaires, spécialistes des fusions acquisitions, tablent sur un retour sur investissement de 15 ans pour la Healthtech Station tourangelle. Un laps de temps qui ne rebute pas Samuel Dominique et Baptiste Baijot. Le premier, qui a fait fortune en revendant Esterel technologies à Ansys, et le second, ancien banquier chez Goldman Sachs, veulent au contraire s'inscrire comme des acteurs de premier plan de l'immobilier des biotechnologies.
Encore sous-dimensionnés en France, le parc d'accélérateurs de santé sur ce segment se réduit à quelques unités, comme Genepole à Evry dans l'Essonne. Un chiffre à comparer avec les 65 incubateurs de biotechnologies présents aux Etats-Unis. Dans ce contexte de rareté, Healthtech Network seraient sur le point de signer des accords pour bâtir d'autres stations dans deux métropoles du Sud et de l'Est.
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