Guillaume Nedelec propose une appli pour la planète foot

Après avoir créé Maya Press, agence de brand content (contenu de marque) pour les entreprises, Guillaume Nedelec, 37 ans, vient de lancer We Love Football, une application mobile qu'il rêve de transformer en véritable réseau social des aficionados du ballon rond.

Guillaume Nedelec est né dans une famille de journalistes.

Il aurait dû logiquement atterrir dans la rédaction d'un quotidien ou d'un magazine, comme son père, passé par Nice-Matin et La Provence, ou sa soeur, rédactrice en chef du service culture et politique à Gala. Malgré son diplôme de l'EJCM (École de journalisme et de communication de Marseille), il a préféré l'aventure entrepreneuriale à l'écriture. Après avoir fait quelques piges pour des sites Web, La Provence ou encore le groupe NRJ, le jeune journaliste entrevoit avec dix ans d'avance le potentiel de la rédaction de contenus ad hoc pour les entreprises.

« À 23 ans, j'ai décidé de voler de mes propres ailes et j'ai créé en 2002 ma première société, Maya Press, qui produit du contenu pour des marques telles que La Poste, Crédit Mutuel ou l'Office de tourisme de Paris », évoque le trentenaire qui partage son temps entre Marseille et Paris.

En 2015, il imagine de développer « un média social autour d'une passion populaire, et de le dupliquer en cas de succès ».

Son choix se porte très vite sur le football, sport roi et gros générateur de commentaires sur les réseaux sociaux.

« Le problème, c'est que les messages sur Facebook, Twitter ou les autres médias sociaux sont vite dilués dans la masse. Pas facile de retrouver la vidéo du but exceptionnel d'un obscur joueur mexicain sans le bon hashtag ou le bon mot-clé », explique le mari de la chanteuse China Moses, fille de la diva jazz américaine Dee Dee Bridgewater.

En 2016, il crée la société We Love Group avec quatre associés, puis dépose la marque We Love Football. Cette application mobile gratuite, disponible sur l'Apple Store et Google Play, a pour but de mettre en relation les amateurs du ballon rond via une plateforme d'échange de vidéos d'une quinzaine de secondes. Mais « de façon funky », en utilisant le fameux swipe, cette action de balayer une photo de gauche à droite pour la valider, ou de droite à gauche pour la rejeter, un geste rendu célèbre par le site de rencontres Tinder.

2017, ouverture de la plateforme à tous les utilisateurs

Autre originalité de l'appli : les internautes qui postent des petits films peuvent gagner des points, échangeables ensuite contre des cadeaux comme des ballons de foot, mais également des consoles de jeux PlayStation de Sony ou des Xbox de Microsoft.

Bien sûr, il faut accumuler beaucoup de points pour décrocher ces gros lots. Guillaume Nedelec avoue « avoir été bluffé par les vidéos époustouflantes postées par des free stylers (adeptes des sports extrêmes) qui ont été "lovés" des milliers de fois, ce qui leur a permis de gagner ces consoles dans un délai très court, l'appli étant disponible depuis trois semaines seulement ».

Une date de lancement, fin septembre, qui peut sembler étonnante. En effet, l'Euro de football s'est déroulé dans l'Hexagone en juin et juillet derniers. Pourquoi ne pas avoir profité de cette formidable opportunité pour diffuser l'application pendant une compétition suivie par des dizaines de millions de téléspectateurs en France, et des centaines de millions dans le monde ?

« Évidemment, nous pensions sortir l'appli avant ou pendant l'Euro. Mais plusieurs bogues sont apparus durant le développement en juillet, et cela nous a pris plus d'un mois pour les éliminer », avoue Guillaume Nedelec.

Mais grâce au relais de médias comme TF1, qui a présenté We Love Football dans l'émission Téléfoot, l'appli mobile a déjà séduit plus de 20 000 utilisateurs.

« C'est exceptionnel, on ne pensait pas que ça irait aussi vite » se réjouit le créateur de Maya Press.

We Love Group vient de boucler une première levée de fonds de 500.000 euros en love money (capitaux apportés par la famille et les amis). Une somme qui va servir à réaliser des campagnes de notoriété sur le Web et à structurer l'entreprise en embauchant développeurs et community managers, indispensables pour animer la communauté des « football lovers ».

Le modèle économique est double : diffusion de publicités en mode programmatique (avec création d'une régie à partir de 500.000 utilisateurs), et mise en place d'opérations spéciales en publicité native (native advertising) pour les marques. Prochaines étapes : décliner l'appli sur le basket et les sports extrêmes, et diffuser We Love Football à l'international. Une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions d'euros est envisagée début 2017 pour ouvrir la plateforme à tous les utilisateurs, le réseau étant pour l'instant réservé aux abonnés de Facebook. « Cela nous permettra de constituer une base de données conséquente et d'attaquer le marché chinois, où Facebook n'est pas présent » ajoute Guillaume Nedelec, qui espère conquérir rapidement toute la planète football.

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TIMELINE

  • 1979 Naissance à Gassin (Var)
  • 1999 Diplômé de l'EJCM, devenue en 2012 EJCAM (École de journalisme et de communication d'Aix-Marseille)
  • 2002 Création de sa première entreprise Maya Press à Aix-en-Provence
  • 2007 Naissance de son fils Charlie
  • 2010 Installation de Maya Press à Paris
  • 2012 Mariage avec la chanteuse China Moses
  • 2016 Création de la société We Love Group
  • Septembre 2016 Lancement de l'application mobile We Love Football
  • Octobre 2016 Premier tour de table et levée de fonds

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