Quand Skype (Microsoft) rêve de devenir un traducteur universel

Par Marina Torre  |   |  493  mots
"C'est le plus humain des objets technologiques", vante Satya Nadella, patron de Microsoft.
Le nouveau PDG de Microsoft, Satya Nadella, présentait cette semaine un système de traduction de conversations en temps réel développé pour Skype.

Oublier Babel. Ce rêve, les géants du web croient pouvoir le réaliser. Déjà, Google pour les pages web, sa filiale YouTube qui traduit des vidéos, et désormais Microsoft avec le nouveau service de Skype, parviennent à lever, même grossièrement, la barrière de la langue. 

"le plus humain des objets technologiques"

"C'est le plus humain des objets technologiques", vante Satya Nadella, patron de Microsoft depuis février, qui présentait le 26 mai, lors d'une conférence organisée par le site spécialisé Re/Code, la dernière innovation développée pour la société acquise en 2010. Celle-ci devrait être disponible à la fin de l'année et proposera dans un premier temps des traductions dans une dizaine de langues. 

Au cours de cette démonstration, Gurdeep Singh Pall, le vice-président de la filiale spécialisée dans les communications vidéo via internet a tenté de converser en anglais avec une collaboratrice, qui elle, parlait allemand. 

(Vidéo en anglais, via re/code)

Force est de constater que, globalement, la machine se débrouille plutôt bien dans la langue de Shakespeare, tout comme dans celle de Goethe. Même si quelques maladresses font sourire le public. 

 "I take the opportunity to see her fiancé my" ( "ce sera l'occasion de voir son fiancé ma" ), lance ainsi la voix métallique de la traductrice automatique. Le logiciel devra en outre parfaire sa connaissance de la grammaire. Ainsi, en allemand, tous les mots sont bien là mais pas forcément dans le bon ordre dans la phrase "Hallo Diana, wie dir es geht?" qui en français donnerait par exemple "Bonjour Diana, va toi comment?" (pour se faire une idée de l'effet produit). 

"Il apprend le mandarin mais il s'améliore en anglais"

Or, justement, la machine serait bel et bien capable de faire des progrès. De quelle manière? C'est "magique" clame Satya Nadella: 

"Vous lui apprenez l'anglais, il apprend l'anglais. Puis vous lui enseignez le mandarin, il apprend le mandarin mais il s'améliore en anglais. Puis vous lui apprenez l'espagnol, il apprend l'espagnol mais devient excellent à la fois en anglais et en mandarin." 

 D'un point de vue technique, les équipes de Microsoft qui développent ce traducteur depuis 15 ans utilisent la reconnaissance automatique de la parole pour transcrire à l'écrit les signaux acoustiques produits par les mots prononcés. En clair: la personne qui parle "dicte", et l'ordinateur écrit. Ensuite la synthèse vocale prend le relais pour traduire en sons ces mots traduits dans une autre langue. C'est en utilisant les milliards de minutes de conversations via Skype que les performances linguistiques du système s'affineraient. 

De là à atteindre le niveau du "traducteur universel" de Star Trek, il faudra sans doute laisser encore quelques années aux linguistes et aux informaticiens pour y parvenir, comme le reconnait le groupe américain sur son blog.