Privatisations : la CFE-CGC d'Orange monte au créneau

Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, la CFE-CGC et l’ADEAS (Association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés) de l’opérateur historique s’inquiètent de la possibilité d’une cession des 23% de l’Etat au capital du groupe.
Pierre Manière
D’après la CFE-CGC et l’ADEAS, la possibilité d’un désengagement de l’Etat au capital d’Orange inquiète les collaborateurs du groupe. Si cela devait arriver, « qu’adviendra-t-il en cas d’OPA d’une entreprise étrangère sur Orange », demandent-ils notamment.

Ils veulent des éclaircissements. Et ce, sans traîner. Dans une lettre ouverte, la CFE-CGC et l'ADEAS (Association pour la défense de l'épargne et de l'actionnariat des salariés) d'Orange appellent le Premier ministre Edouard Philippe à se prononcer sur la possible cession des 23% du capital de l'Etat dans l'opérateur historique. Conscients que le gouvernement veut récupérer des fonds en vendant certains bijoux de famille jugés « non stratégiques », la CFE-CGC et l'ADEAS n'ignorent pas que pendant la campagne, Emmanuel Macron a classé Orange dans cette catégorie... En se gardant bien de le rappeler, la CFE-CGC et l'ADEAS assurent qu'au contraire, Orange est « une entreprise pleinement stratégique pour les intérêts français », puisqu'elle constitue « un acteur clef de la souveraineté numérique de la France ».

Pour justifier cette affirmation, les représentants arguent notamment que l'opérateur historique est « le premier investisseur dans les réseaux de télécommunications français », « un acteur incontournable de l'aménagement du territoire », et « une vitrine de la puissance économique et technologique de la France par sa dimension internationale ». Avant de rappeler qu'Orange dispose de câbles sous-marins, actifs hautement stratégiques, à travers le monde. Ou encore que l'opérateur est un gros investisseur en Afrique, où il déploie des réseaux dans 21 pays.

« Qu'adviendra-t-il en cas d'OPA? »

D'après la CFE-CGC et l'ADEAS, la possibilité d'un désengagement de l'Etat au capital d'Orange inquiète les collaborateurs du groupe. Si cela devait arriver, « qu'adviendra-t-il en cas d'OPA d'une entreprise étrangère sur Orange », demandent-ils notamment. « La puissance publique aura-t-elle les moyens de garantir que les actifs stratégiques d'Orange dans les réseaux de télécommunications français resteront bien au service de notre souveraineté numérique ? », poursuivent-ils.

In fine, la CFE-CGC invite Edouard Philippe à « confirmer publiquement la position du gouvernement en ce qui concerne le caractère stratégique d'Orange [...], et de faire très rapidement cesser les rumeurs de cessions qui portent préjudice à [l']entreprise ».

Pierre Manière

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