Sommet Tech for Good : les annonces de IBM, Uber, Microsoft, Google...

Par Anaïs Cherif  |   |  999  mots
Le président de la République, Emmanuel Macron, entouré de Ginni Rometty, Pdg de IBM (à gauche) et du président Rwandais Paul Kagame et du Pdg de Facebook, Mark Zuckerberg (à droite) - Elysée, Paris, le 23 mai 2018, Sommet Tech for good. (Crédits : Reuters/Charles Platiau)
Google, Facebook, Uber, Microsoft... Une soixantaine d'acteurs de la tech sont réunis ce mercredi à l'Elysée pour le sommet "Tech for Good", consacré à la technologie au service du bien commun. Le président Emmanuel Macron a lancé un appel à engagements. Retour sur les principales annonces.

[Publié le 23/05 à 15h30, mis à jour à 16h52]

Le gratin de la tech est réuni ce mercredi à l'Elysée pour le sommet "Tech for Good". L'événement est consacré à l'impact des nouvelles technologies sur la société et à leur contribution au bien commun. Parmi les soixantaine d'acteurs présents, figurent les géants du Net américains (Facebook, Uber, Microsoft, Google, Salesforce, Palantir, Deliveroo, Apple, Slack...) et asiatiques (Samsung), mais aussi des grands groupes français (Axa, BNP Paribas, Thales, L'Oréal, Sanofi, La Poste, RATP...) et internationaux (United Bank of Africa, McKinsey, l'indien Bharti Enterprises, les fonds Atomico et Balderton Capital...). Retour sur les principales annonces.

■ IBM veut créer 1.800 emplois en France... après des plans sociaux en cascade

Le géant de l'informatique a ouvert le bal des annonces ce mercredi, en prévoyant la création de 1.800 emplois en France au cours des deux prochaines années. Ces nouveaux postes seront dédiés aux domaines de l'intelligence artificielle, la "blockchain", le "cloud computing" et l'internet des objets (IoT). Parmi ces recrutements, 400 avaient déjà été annoncés au début de l'année.

En parallèle, IBM prévoit d'étendre ses programmes de formation, grâce à la création d'une "IBM France Academy", basée à Paris. Ce centre sera dédié à la formation des employés du groupe, des clients et des partenaires aux compétences requises à l'ère de l'intelligence artificielle.

Depuis 2012, le groupe informatique a opéré en France des plans sociaux en cascade. Une suppression de 360 postes a été actée en 2016. Dernier exemple en date : fin février, IBM a annoncé une rupture conventionnelle collective, permise par les ordonnances Macron. L'entreprise américaine tablait sur la suppression de 94 postes sur un effectif de 7.500 salariés en France. Tous les métiers (ingénieurs, commerciaux, fonctions support) étaient concernés. La direction d'IBM France avait expliqué ce projet par le "besoin d'adapter" les compétences - en promettant des embauches dans les domaines de la cybersécurité, de la production de services et de l'intelligence artificielle.

■ Uber renforce la couverture assurance des chauffeurs

L'entreprise de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) a annoncé le renforcement de la couverture d'assurance de ses chauffeurs en France et en Europe. Jusqu'ici, Uber proposait en France une couverture uniquement pour les accidents. Le dispositif va désormais être élargi pour inclure des protections en dehors des courses, en cas d'arrêt de travail lié à une blessure, une maladie, ou en cas d'événements de la vie comme une naissance.

Gratuit et financé par Uber, ce dispositif sera étendu début juin à 21 pays en Europe pour concerner au total quelque 150.000 indépendants, dont 35.000 en France sous certaines conditions. L'entreprise américaine n'a pas précisé le coût de cette nouvelle couverture conclue avec l'assureur français Axa, indiquant seulement qu'il s'agissait d'un investissement "significatif". A titre de comparaison, la couverture aux Etats-Unis est optionnelle, payante, et n'inclut pas la protection en dehors des courses.

Uber a été largement critiqué l'année dernière pour des accusations de harcèlement sexuel, une culture d'entreprise toxique pour les femmes, ou encore des conditions de travail précaires. Pour autant, le Pdg d'Uber, Dara Khosrowshahi, présidait cet après-midi l'atelier intitulé "tech for work" sur les mutations de l'emploi, aux côtés de la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

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■ Un plan d'investissement de 100 millions d'euros pour Deliveroo

La société spécialisée dans la livraison de repas à domicile a annoncé un plan d'investissement de 100 millions d'euros "au cours des prochaines années" en France, selon Reuters. Implanté dans l'Hexagone depuis 2015, Deliveroo souhaite augmenter le nombre de villes où elle est présente.

En France, l'entreprise britannique propose à ses coursiers depuis septembre dernier une assurance santé gratuite. Deliveroo a annoncé son extension à ses coursiers dans le monde entier, représentant un montant de 10 millions d'euros.

■ Microsoft veut recruter 100 "experts en IA"

Le géant des logiciels annonce la création d'un programme « Innovation IA » pour lequel une centaine d'experts vont être recrutés. Ils devront mettre en place des projets autour de l'intelligence artificielle dans cinq domaines "à forts enjeux économiques et sociétaux", à savoir la santé, l'environnement et l'énergie, les transports, les services financiers et l'agroalimentaire.

■ Google.org promet un don de 100 millions de dollars

Alphabet était représenté par sa fondation, Google.org. Cette dernière a promis un don de 100 millions de dollars sur cinq ans "pour soutenir les organisations en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique qui développent des solutions technologiques permettant aux personnes d'acquérir de nouvelles compétences, pour trouver plus facilement un emploi dans une économie de plus en plus numérique" assure dans un communiqué de presse Jacquelline Fuller, présidente de Google.org.

La fondation souhaite également former au numérique 1 million de personnes en Europe d'ici 2020. L'année dernière, le géant américain a revendiqué la formation de 70.000 personnes rien qu'en France. La firme de Mountain View est actuellement critiquée en Europe, notamment pour ses abus de position dominante et ses pratiques d'optimisation fiscales.

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■ Accenture veut former 150.000 personnes en France d'ici 2020

Accenture a annoncé la formation de 150.000 personnes en France d'ici 2020 pour les aider à "trouver un emploi ou devenir entrepreneur". Cette opération sera réalisée via son programme "Skills to succeed". Lancé en 2010, ce programme a formé 2,2 millions de personnes dans le monde - dont 100.000 en France. La formation dans l'Hexagone s'appuie sur une trentaine de partenaires, dont la Fondation Simplon ou encore, Mozaïk RH.

Au niveau mondial, "l'objectif est d'accompagner 3 millions de personnes éloignées de l'emploi d'ici 2020", d'après le communiqué de presse. Toujours à l'international, Accenture compte investir 200 millions de dollars sur 3 ans dans des "initiatives d'éducation et de formation destinées aux personnes éloignées de l'emploi".

(avec agences)