Son procès américain pourrait coûter 800 millions d'euros à Vivendi

Jean-René Fourtou a précisé aux actionnaires réunis en assemblée générale que les frais de procédure devraient leur coûter 250 millions d'euros, auxquels s'ajouterait en cas de condamnation une indemnité calculée à partir la provision de 550 millions passée dans les comptes du quatrième trimestre 2009.

Une condamnation dans le procès engagé contre Vivendi aux Etats-Unis pourrait coûter au groupe 800 millions d'euros, a déclaré jeudi le président de son conseil de surveillance Jean-René Fourtou, tout en réaffirmant sa confiance dans l'issue des poursuites. Un tribunal américain a jugé le 29 janvier le groupe de télécommunications et de médias coupable d'avoir induit en erreur ses actionnaires entre octobre 2000 et août 2002.

Jean-René Fourtou a précisé aux actionnaires réunis en assemblée générale que les frais de procédure devraient leur coûter 250 millions d'euros, auxquels s'ajouterait en cas de condamnation une indemnité calculée à partir la provision de 550 millions passée dans les comptes du quatrième trimestre 2009. "Imaginons qu'à la fin des fins nous soyons condamnés, cela aurait coûté en tout à la société 800 millions", a-t-il poursuivi, rappelant que la procédure pourrait encore durer deux à trois ans et que Vivendi espère bien ne pas avoir à payer d'indemnités au final.

Le groupe a déjà annoncé son intention de faire appel de la décision définitive de la justice américaine, attendue dans plusieurs mois, critiquant le verdict provisoire du 29 janvier qui exonère les dirigeants de l'époque, le PDG Jean-Marie Messier et le directeur financier Guillaume Hannezo.

PREMIER TRIMESTRE CONFORME AUX ATTENTES

Ces déclarations interviennent au lendemain du rejet par la cour d'appel de Paris d'une demande de Vivendi visant à empêcher plusieurs actionnaires français de participer à l'action collective en justice.

"Je regrette infiniment que dans cette affaire Vivendi ait choisi de faire la guerre et d'attaquer en justice les victimes et ceux qui les défendent plutôt que d'attaquer les véritables responsables, ceux qui ont fait perdre des milliards d'euros aux actionnaires des années 2000", a lancé Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam).

Jean-René Fourtou a souligné que Vivendi s'était constitué partie civile dans le procès qui doit s'ouvrir en juin devant le tribunal correctionnel de Paris contre Jean-Marie Messier et six autres ex-responsables du groupe. "La gestion catastrophique n'est pas un délit, c'est ça le problème", a-t-il observé.

Le président du directoire, Jean-Bernard Lévy, a dit espérer la sortie "dans les mois qui viennent" d'un autre imbroglio juridique, celui qui oppose depuis dix ans en Pologne le groupe à Deutsche Telekom et au conglomérat local Elektrim pour le contrôle de l'opérateur mobile PTC.

Vivendi, dont les résultats trimestriels seront publiés le 11 mai, a dit que les trois premiers mois de l'année avaient été conformes à ses attentes et a confirmé viser une "légère" croissance de son résultat opérationnel ajusté (Ebita) en 2010, après celle de 8,8% à 5,39 milliards d'euros engrangée en 2009 grâce aux jeux vidéo.

Il prévoit de verser au titre de 2009 un dividende de 1,40 euro par action, stable par rapport à 2008, et a ajouté qu'il disposait à la fin mars de 5,7 milliards d'euros de lignes de crédit non tirées.

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