Sans couverture 4G, point de salut !

Dans cette bataille commerciale sans merci entre opérateurs, il y a un argument qui l'emporte sur tous les autres, celui de la taille du réseau. Car en téléphonie mobile, quelle que soit la génération de technologie, du GSM à la 4G, le consommateur achète d'abord un accès, c'est-à-dire une couverture, et pas seulement une enveloppe, aussi généreuse soit-elle, de minutes ou de gigaoctets de données.
Delphine Cuny
La bataille des antennes 4G entre opérateurs fait rage / Reuters

La licence de Free Mobile prévoyait un droit à l'itinérance parce qu'il était impensable qu'un opérateur lance un service sans couverture nationale en 2012, dans un marché déjà mature. « Bouygues Telecom a mis dix ans à se défaire de son image d'opérateur ayant un piètre réseau », rappelle un analyste, qui ajoute « c'est la première fois qu'il est devant tous les autres et peut attirer les clients exigeants qui sont prêts à payer plus pour un bon réseau ».

À grand renfort de publicité, le numéro trois de la téléphonie mobile met donc en avant depuis le 1eroctobre son « réseau national 4G », revendiquant une couverture de 63% de la population, soit 40 millions de personnes, ce qui le place loin devant la concurrence. Orange devrait approcher de 50% à la fin du mois, SFR dépasser 40%. Quant à Free Mobile, il n'a communiqué que sur le nombre de communes, 1000, où son réseau 4G est « accessible » : sa couverture est estimée entre 15% et 20% de la population.

Couverture 4g

« Une couverture du simple au triple en 4G »

Les opérateurs font la course aux annonces et à la couverture depuis plusieurs mois. Mais le débat sur la couverture 4G réelle a éclaté le mois dernier, lorsque l'association UFC Que Choisir a effectué des mesures à Paris et attaqué en justice Orange et SFR pour « pratiques commerciales trompeuses », jugeant que leurs cartes n'étaient pas fidèles à « l'accessibilité effective » dans 20% à 25% de la capitale.

Free et ses 800 antennes 4G pour 1000 communes ont relancé la polémique. Au point que le gouvernement a décidé de réagir. La ministre chargée de l'Économie numérique, Fleur Pellerin, et Benoît Hamon, à la Consommation, invitent les Français « fortement sollicités pour renouveler leurs forfaits, à l'approche des fêtes de fin d'année » à consulter les « cartes de couverture des opérateurs avant de faire leur choix », dans un communiqué, insistant sur la couverture de la population en 4G qui « peut varier du simple au triple en fonction de l'opérateur », sans les citer.

La ministre a même déclaré : « Moi, je ne crois pas au Père Noël : une offre c'est non seulement un prix, mais c'est aussi une couverture et un débit », se défendant par la suite de viser uniquement Free.

Des cartes plus ou moins lisibles et non certifiées

Chacun publie des cartes plus ou moins claires et lisibles, parfois impossibles à « dézoomer » en dehors d'une zone précise. Elles sont issues d'une méthode prédictive par modélisation (combinant simulation de propagation des ondes électriques, topographie, paramètres des antennes) et sont ensuite certifiées par l'Arcep, le gendarme des télécoms, après enquêtes sur le terrain, ce qui n'a pas encore été le cas pour la 4G : elles le seront à l'été prochain.

Les opérateurs ne sont tenus de publier qu'une carte au 1er juillet de chaque année.

« Il en faudrait une par trimestre et différencier clairement chaque réseau 2G, 3G, 4G. Le gouvernement y travaille », confie un haut fonctionnaire.

En attendant, les seules données fiables, mais techniques, sont le nombre d'antennes en service publié chaque mois par l'Agence nationale des fréquences, qui a également créé une application mobile pour vérifier les antennes autour de soi.

Améliorer la couverture du réseau est d'ailleurs, avec la réduction de coûts, la principale motivation de l'accord de partage de réseaux que Bouygues Telecom et SFR négocient depuis plusieurs mois, « en réponse à l'alliance de Free et Orange », justifient-ils.

Les deux opérateurs veulent unir leurs efforts en mutualisant leurs antennes en dehors des grandes villes, sans aller jusqu'à une fusion ni même une mise en commun des fréquences, en se répartissant par plaques les zones de déploiement, pour aller plus vite, plus loin, pour moins cher. Free aussi aimerait bien mutualiser, ne pas déployer tout seul, et avoir un grand réseau 4G. Avec SFR et Bouygues, ou avec Orange.

Delphine Cuny

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Commentaires 2
à écrit le 21/12/2013 à 10:29
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San vouloir mettre les pieds dans le plat, j'attends encore le 1 G dans mon village de Haute Normandie ; alors la 4G .... :))

le 27/12/2013 à 15:53
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Même problème et ce sur les trois quart de la région centre... certaine zone (villes) ne peuvent même pas recevoir les appels téléphonique et sms. Alors la 4G pour moi c'est pareil...

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