Aux États-Unis, Ericsson et Nokia comptent profiter des sanctions contre leurs rivaux chinois

Pour les équipementiers télécoms européens, les sanctions de Washington à l'encontre de leurs concurrents chinois, notamment Huawei et ZTE, constituent une opportunité de se relancer.
Pierre Manière
Sur le long terme, il y a peut-être des opportunités principalement dans le domaine de la sécurité mobile et le secteur optique, a indiqué Rajeev Suri, le Pdg de Nokia, en commentant les sanctions américaines à l'égard de ses concurrents chinois.
"Sur le long terme, il y a peut-être des opportunités principalement dans le domaine de la sécurité mobile et le secteur optique", a indiqué Rajeev Suri, le Pdg de Nokia, en commentant les sanctions américaines à l'égard de ses concurrents chinois. (Crédits : Reuters)

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine constituent, pour eux, une opportunité. Pour les équipementiers télécoms européens Ericsson et Nokia, ce bras de fer s'apparente à une belle occasion de se relancer face à leurs rivaux. À l'instar de Huawei ou de ZTE, deux de leurs principaux concurrents chinois, qui essuient aujourd'hui les foudres de Washington.

En fin de semaine dernière, avec des années de revers commerciaux, Huawei a indiqué qu'il ne misait plus sur le marché américain pour se développer. En outre, le géant chinois des télécoms fait l'objet d'une enquête du département de la Justice, qui cherche à savoir s'il a enfreint les sanctions américaines à l'égard de l'Iran. Sachant que récemment, ZTE s'est vu privé de composants électroniques américains, à la suite d'une affaire de violation de l'embargo contre l'Iran et la Corée du Nord. Une situation qui pourrait profiter à Nokia comme à Ericsson.

"La 5G arrive plus vite que prévu"

Certes, Nokia a été chahuté en Bourse ce jeudi. Les investisseurs ont visiblement été déçu par un bénéfice trimestriel en baisse et largement inférieur aux attentes des analystes. En outre, ses ventes ont chuté de 9%, à 4,9 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. La faute, notamment, à un taux de change défavorable. Pour autant, l'état-major du groupe s'est montré optimiste. Et ce, notamment pour deux raisons. La première, c'est que les déploiements de la 5G, la prochaine génération de communication mobile, devraient arriver plus rapidement que prévu.

"Nous avons une visibilité claire sur les opérations 5G pour les déploiements commerciaux à grande échelle aux États-Unis au cours du second semestre de l'année", s'est réjoui Rajeev Suri, le Pdg de Nokia, dans un communiqué.

Selon Mikael Rautanen, analyste chez Inderes cité par l'AFP, "la 5G arrive plus vite que prévu, les prévisions pour les réseaux ont été revues à la hausse, et Nokia considère que sa croissance va être plus importante que celle du marché".

"Des opportunités dans la sécurité mobile"

La seconde raison de l'optimisme du géant finlandais, elle, se trouve dans les sanctions américaine à l'encontre de ses concurrents chinois Huawei et ZTE. "Sur le long terme, il y a peut-être des opportunités principalement dans le domaine de la sécurité mobile et le secteur optique", a indiqué Rajeev Suri.

Pour Ericsson, ce contexte apparaît tout aussi favorable. L'équipementier suédois a, en outre, publié des résultats trimestriels encourageants : s'il a de nouveau enregistré une perte, celle-ci - qui s'élève à 300 millions de couronnes (près de 29 millions d'euros) -, s'est fortement réduite, par rapport à la perte de 11,3 milliards de couronnes (1,1 milliard d'euros) essuyée à la même période l'an dernier. Ce qui laisse penser que le groupe, après des années de baisses des coûts et d'énormes réductions d'effectifs, est peut-être en train de se refaire une santé.

(avec AFP et Reuters)

Pierre Manière

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