Comment bien gérer votre patrimoine sur le long terme ?

Nous venons de traverser une décennie exceptionnellement dense en évènements historiques. Voici dix questions à vous poser pour bien configurer votre patrimoine pour l'avenir ... et les réponses à mettre en œuvre, dès cette nouvelle année.

1. La création de l?euro. Notre monnaie est devenue la deuxième du monde. Pourtant l?affaiblissement des devises occidentales, du fait du doublement de nos déficits publics est un risque à prendre en considération. Comment protéger son patrimoine de ce risque, pour les années à venir ?

2. Les pays émergents comme la Chine, l?Inde, représentent 40% de la population mondiale. La dernière décennie a été celle de leur émergence sur la scène économique mondiale. La prochaine décennie connaîtra très probablement le glissement du leadership économique occidental vers ces pays orientaux. La question de savoir comment l?on peut intégrer cette donnée fondamentale dans nos décisions de placement se pose ?

3. Les délocalisations partielles ou totales ont touché près de 80% des plus grandes entreprises françaises (celles du CAC 40). Pour l?avenir, les concentrations et surtout les délocalisations représentent-elles toujours un thème porteur pour investir ?

4. Les crises boursières. Dans un contexte général de croissance économique, les actionnaires de la décennie dernière n?ont pas été récompensés (les cours sont en moyenne au même niveau qu?il y a dix ans). Les marchés financiers sauront-ils mieux récompenser ceux qui prennent le risque de l?entreprise, dans les années à venir ?

5. L?immobilier s?est apprécié en moyenne de 140% durant ces dix dernières années. La tendance haussière peut-elle continuer ? Quel type d?immobilier faut-il désormais choisir ?

6. Les prix des matières premières sont globalement au même niveau qu?au début des années 2000 (l?énergie est quant à elle devenue plus chère : le prix du pétrole a doublé). La raréfaction des matières premières, des produits agricoles et de l?énergie implique-t-elle une progression inéluctable de leur prix ? Faut-il poser une partie de son patrimoine sur ces thèmes ?

7. Les problèmes écologiques sont désormais inscrits dans les consciences et peuvent même être considérés comme le moteur d?un nouvel axe de croissance économique : le développement durable. L?embryon d?activité autour de l?économie verte et responsable a-t-il effectivement de l?avenir et comment intégrer cet espoir dans les décisions patrimoniales ?

8. La crise économique actuelle est née d?une crise de l?endettement de tous les acteurs (ménages, entreprises, Etats). Cette situation comparable à la fameuse crise de 1929 nous a fait craindre le pire. A priori, nous l?avons évitée, par des mesures qui ont principalement consisté à transformer l?endettement privé en dette publique (creusant le déficit budgétaire des Etats à des niveaux jamais atteints : 12% aux Etats-Unis, 7% en Europe), partant du principe que l?on peut donner plus de temps à ce type de surendettement. Les Etats ont donc acheté du temps. Mais qui payera au bout du compte ? Certainement les ménages car pour résorber la dette publique, il n?existe que trois solutions : la croissance (pour les années à venir, en Europe, les prévisions sont modestes), l?impôt (le contribuable est déjà très sollicité laissant peu de marge d?augmentation), l?inflation (5% d?inflation correspond à une baisse de la dette de 5% ; on pourrait alors réduire la dette publique de 25 % en cinq ans dans cet exemple). Le risque inflationniste ne peut donc pas être écarté. Quelles sont alors les décisions à prendre pour protéger son patrimoine de ce risque inflationniste à venir ?

9. Les placements de taux. Ils ont peu changé en dix ans, sauf actuellement où ils sont au plus bas historique du fait de la crise. Ainsi, dans l?avenir, les taux ne peuvent que monter, pour la plus grande satisfaction des détenteurs de sicav monétaires ; en revanche, ceux qui possèdent des obligations (ou des sicav obligataires) encours le risque de voir leurs actifs se déprécier fortement (c?est ce qui s?est passé entre les années 60 et 80). Comment protéger son patrimoine de l?inéluctable hausse des taux à venir ?

10. L?or a multiplié son cours par 4 en dix ans. C?est clairement l?un des meilleurs placements de la dernière décennie. Cela tient principalement à la thésaurisation des investisseurs et surtout des banques centrales (1.000 milliards de dollars). Faut-il craindre l?éclatement de cette bulle ou au contraire, peut-on toujours en conserver ou même en acheter, dans une optique long terme, notamment comme moyen de protection face à la hausse des taux programmés ?

On peut tenter de dessiner des réponses, si l?on considère que l?avenir est le prolongement du passé.

? Pour les portefeuilles d?actions, il semblera prudent d?éviter les valeurs boursières négativement sensibles à l?inflation, à la remontée des taux, à l?augmentation des matières premières et de l?énergie, ainsi que les secteurs trop dépendants des finances des Etats. En revanche, il semblera logique d?avoir des positions sur certains pays émergents et de privilégier les entreprises pour lesquelles un environnement inflationniste est profitable. Les entreprises tournées vers l?économie verte devraient également prendre de l?essor.

? Pour l?immobilier, après la période de forte hausse des prix que nous avons connu, il semble préférable de favoriser les biens de rendement et bénéficiant de baux protecteurs contre l?inflation. L?investissement aidé fiscalement (c?est-à-dire permettant l?obtention d?avantages fiscaux) est aussi une solution, dès lors que le prix d?achat est convenable.

? L?idée d?avoir de l?or, pour diversifier son patrimoine et comme assurance en période annoncée de hausse de taux, semble pouvoir être retenue surtout si une correction à la baisse se produisait, ce qui constituerait une opportunité d?achat.

? Pour les placements de taux, les détenteurs d?obligations ont certainement intérêt à commencer à désensibiliser leurs positions (diminuer la durée et utiliser les marchés de couverture de risque de taux). Pendant la période de hausse des taux à venir, les actifs monétaires reprendront de l?intérêt ; les obligations indexées à l?inflation pourraient aussi être une solution, si l?on est sélectif. Une fois la hausse stabilisée, le retour sur les actifs obligataires traditionnels pourrait être envisagé.

Dans la décennie qui vient de s?écouler, la réactivité était de toute évidence un atout, dans un environnement fourmillant d?évènements. Il y a fort à parier que la prochaine décennie ne sera pas plus calme : le bon sens, la prudence et la réactivité seront des qualités déterminantes pour ceux qui veulent développer leur patrimoine, ou même simplement le protéger.

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