La macroéconomie reprend ses droits sur les marchés

L'indice CAC 40 affiche un bilan légèrement positif à l'issue d'une semaine marquée à nouveau par le dossier irlandais. Le resserrement monétaire en Asie est aussi source d'inquiétudes.
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La question irlandaise aura de nouveau animé les marchés cette semaine. De fait, l'indice CAC 40 n'a pu rattraper sa correction de la semaine précédente (-2%) et affiche seulement un léger gain hebdomadaire de 0,76%.

L'indice phare de la Bourse de Paris a même rechuté un temps sous les 3.800 points, un seuil qu'il n'avait pas franchi à la baisse depuis le 13 octobre dernier. En cause, une forte correction mardi (-2,63 %) alors même que les craintes entourant la situation de l'Irlande atteignaient leur paroxysme.

Finalement, la semaine s'est terminée sur un climat beaucoup plus serein à la faveur d'un fort rebond lors de la séance de jeudi (+2%) suivi d'un léger mouvement de consolidation. A la clôture vendredi soir, le CAC 40 s'affichait à 3.860,16 points.

Il aura fallu pour apaiser les craintes des investisseurs des engagements de la part de l'Irlande pour trouver des solutions avec ses partenaires européens. Dublin a accepté de collaborer avec la mission conjointe de l'Union européenne et du FMI afin d'établir des mesures d'urgence pour restaurer son système bancaire. Celles-ci pourraient se traduire par un prêt de "plusieurs dizaines de milliards d'euros", selon le gouverneur de la banque centrale d'Irlande.

Les discussions, qui doivent se poursuivre encore ce week-end, laissent présager d'un risque politique encore bien présent sur les indices boursiers lors des prochaines séances. Et ce d'autant plus que les craintes d'une contagion aux autres pays dits "périphériques" de la zone euro, notamment l'Espagne et le Portugal sont loin d'être écartées.

Resserrement monétaire

En outre, l'Europe n'est pas le seul sujet d'inquiétudes. En Asie, le resserrement monétaire de la Chine n'est pas sans réveiller les craintes inflationistes en Asie. Dans le sillage du relèvement mardi des taux directeurs de la Corée du Sud, la Chine a augmenté vendredi le taux des réserves obligatoires des banques pour la deuxième fois en deux semaines pour le porter au niveau record de 18,5%.

"Aux Etats-Unis, la remontée des stocks inquiètent également", souligne par ailleurs Roland Fernet, directeur de KBL Richelieu Gestion. Lundi, les dernières données du département américain du Commerce ont fait ressortir une progression plus importante que prévu (0,9%) des stocks des entreprises en septembre. Ils retrouvent leurs niveaux de mars 2009, au plus fort de la crise.

Avec la fin des publications des entreprises, les marchés d'actions sont désormais pilotés uniquement par les annonces macroéconomiques. Or, de ce côté, les nouvelles sont beaucoup plus mitigées. Du coup, le gérant ne croit pas en un rally de fin d'année. Selon Roland Fernet, "le marché devrait rester nerveux, sans embellie particulière mais sans non plus d'effondrement car les niveaux de valorisation restent intéressants".

Palmarès

Au palmarès de cette semaine, Schneider Electric tient la vedette avec un bond de 7,1%. Le titre a touché de nouveaux plus hauts historiques vendredi à 111 euros, profitant de notes positives d'analystes après la réunion investisseurs qui s'est tenue mercredi.

Le secteur automobile a, lui, tiré profit du retour en fanfare jeudi en Bourse de l'ancien numéro un mondial des constructeurs General Motors. Peugeot a grimpé sur la semaine de 6,3% et Renault de 4,1%. Les équipementiers Valeo (+6,5%) et Faurecia ( +2,9%) ne sont pas en reste.

La semaine a aussi été favorable à STMicroelectronics (+5%). La valeur a profité de plusieurs annonces positives dont les bons résultats de son concurrent allemand Infineon et la confirmation de sa note de crédit par Fitch. La direction s'est également montrée confiante sur ses prévisions et sur le retour en forme de sa filiale ST Ericsson, en pleine restructuration.

A l'inverse, les banques ont à nouveau fait les frais des inquiétudes autour de l'Irlande et de la situation des banques irlandaises. Lanterne rouge du CAC 40 sur la semaine, Natixis recule de 5,2%. La valeur est suivie par Crédit Agricole (-5,1%) et Société Générale (-1,3%). Seule BNP Paribas parvient à afficher un bilan hebdomadaire légèrement positif (+0,6%).

Hors CAC 40, Ubisoft a vécu une semaine boursière cauchemardesque qu'il termine sur un plongeon de 16,5%. L'éditeur de jeux vidéos a été lourdement sanctionnés après la publication de pertes plus importantes que prévu au premier semestre de l'exerice décalé 2010-2011.

Enfin, Zodiac s'est replié de 6,1% alors que la prime à la spéculation s'est dégonflée autour d'un rapprochement avec Safran (+6,2%). Ce dernier a abandonné, pour au moins six mois, toute velléité d'offre de rachat.

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