Immobilier : ces agences qui font fuir les locataires

Selon la CLCV, nombre d'administrateurs de biens ont tendance à surfacturer les locataires. En réaction, nombre d'entre eux préfèrent arrêter de payer.
Infographie La Tribune

Sur les 3,5 millions de propriétaires bailleurs que compte le pays, seulement 1,5 millions font appel à un professionnel (administrateur de bien, cabinet de gestion, agent immobilier...). Moyennant une commission, de 5 à 10 % du loyer perçu, le propriétaire leur délègue totalement la gestion du bien. L'avantage, c'est qu'il n'a plus, dès lors, à s'en soucier. Mais les abus dont sont victimes les locataires sont légion, d'après un rapport accablant que vient de publier l'association de consommateurs CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie).

D'après ses relevés, les agences font bien souvent preuve d'autorité pour facturer certaines prestations, auxquelles leur mandat les oblige. A commencer par l'envoi de la quittance de loyer qui, au lieu de coûter le prix du timbre (0,53 euros), va chercher dans les 2 voire 3 euros. Certains vont même jusqu'à réclamer des honoraires, jusqu'à 95 euros, pour le renouvellement du bail, quand bien même aucune modification n'a été apportée. D'autres facturent l'état des lieux d'entrée et de sortie entre 40 et 100 euros. « Or, cet acte ne peut être facturé que s'il résulte d'un litige entre les deux parties qui a nécessité l'intervention d'un huissier » souligne-t-on à la CLCV.

Outre le loyer et les charges, seule « la clause pénale » figure parmi les obligations financières du locataire. Il s'agit d'une majoration du loyer de 10 % en cas de retard de paiement, à titre de dédommagement. Au regard de la loi, cette clause est réciproque : le locataire est en droit d'exiger du bailleur une remise de 10 % sur son loyer si celui ci ne remplit pas ses obligations concernant l'entretien du bien par exemple. « Inutile de dire que cette clause n'est jamais respectée ! » soupire David Rodriguez de la CLCV.

Face à ces pratiques, pouvant représenter jusqu'à 580 euros en 5 ans, selon la CLCV (voir illustration), les locataires excédés risquent de s'en aller, ou pire, de cesser de payer. Dans les deux cas, c'est le propriétaire qui subira le manque à gagner. Il peut toutefois se retourner contre son gestionnaire de biens peu scrupuleux... à condition d'avoir eu vent de ses agissements. « Avant d'en arriver là, il peut brandir la menace d'un courrier mettant en doute le sérieux du professionnel auprès de son organisme de rattachement, ou de sa caisse de garantie (CGAIM ou SOCAF) », conseille Richard Deray, fondateur du site GeranceCenter.com.

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