Les prochaines sanctions que l'Union européenne (UE) imposera à la Russie viseront les banques, en particulier Sberbank, ainsi que le pétrole, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à un journal allemand.
"Nous nous penchons davantage sur le secteur bancaire, notamment sur Sberbank qui représente 37% du secteur bancaire russe. Il y a également les question énergétiques", a déclaré Ursula von der Leyen au journal dominical Bild am Sonntag, qui lui demandait de détailler les points clés des nouvelles sanctions.
L'UE a, pour l'instant, épargné la plus grande banque de Russie car elle représente, avec Gazprombank, l'un des principaux canaux de paiement du pétrole et du gaz russes, que les pays du bloc achètent malgré le conflit en Ukraine.
Sberbank et une autre grande banque russe, VTB Bank, avaient déjà fait l'objet dès février de lourdes sanctions américaines, visant à limiter largement leurs transactions internationales. Les filiales européennes de Sberbank ont déjà connu des déboires.
Des "mécanismes intelligents" contre les revenus du pétrole
La présidente de la Commission européenne a ajouté que l'UE développait des "mécanismes intelligents" pour que le pétrole soit également inclus dans les nouvelles sanctions.
"Poutine ne devrait pas pouvoir percevoir sur d'autres marchés des prix encore plus élevés pour des réserves qui seraient normalement destinées à l'UE", a déclaré Ursula von der Leyen. "La priorité est de réduire les revenus de Poutine", a-t-elle ajouté.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à tous ses interlocuteurs européens "l'adoption de sanctions puissantes". Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).
25% à 30% des importations pétrolières de l'Europe
Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, le Kremlin a engrangé 27,3 milliards de dollars avec les achats de pétrole, gaz et charbon de l'UE, selon Velina Tchakarova, directrice de l'Institut autrichien pour l'Europe et la politique de sécurité (AIES).
En 2020-2021, 45% de ses importations de gaz, 47% de celles de charbon, et de 25% à 30% de celles de pétrole venaient de Russie.
L'UE a décrété un embargo sur les achats de charbon mais leur montant est très inférieur à ceux de gaz et pétrole.
Le mois dernier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estimait que les sanctions contre la Russie pourraient provoquer un « choc » de l'offre pétrolière mondiale. Or les pays de l'OCDE craignent une flambée des cours du brut, alors que l'inflation atteint déjà des niveaux inédits depuis des décennies.