Deux terminaux de stockage de céréales ont été frappés par des bombardements russes mercredi dans la ville portuaire de Mykolaïv, en Ukraine. Le terminal portuaire d'Evri, dédié aux huiles végétales, a été touché par un missile qui a incendié deux silos et endommagé un troisième capable de stocker 160.000 tonnes et fait un blessé. Dans l'autre terminal de Bunge, l'ampleur des destructions n'est pas connue. Le terminal était fermé depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
Les infrastructures de production, de stockage et d'exportations de céréales de l'Ukraine sont prises pour cible par la Russie depuis le début du conflit. Un terminal céréalier avait déjà été détruit par un tir de missile dans la nuit du 5 au 6 juin à Mykolaïv. Kiev accuse les forces d'occupation russes d'avoir sur son sol « pillé environ 500 000 tonnes de céréales d'une valeur de 100 millions de dollars ».
La FAO parle de 700 000 tonnes confisquées. Les ports de Mykolaïv et d'Odessa subissent un blocus depuis le début du conflit, ce qui paralyse le transport maritime des matières premières agricoles, principale voie d'exportation pour l'Ukraine jusque-là. L'Union européenne a qualifié la stratégie russe de destruction et de blocage des céréales de « crime de guerre » par la voie du chef de sa diplomatie Josep Borrell.
Concernant le blocus des ports ukrainiens sur la mer Noire, les discussions existent entre Russie et Turquie pour aménager des voies maritimes afin d'acheminer les navires de transport de céréales et de matières premières depuis l'Ukraine. Le trafic maritime en mer Noire se trouve toujours paralysé par la présence de mines. Ankara affirme qu'un navire marchand turc a pu quitter mercredi le port ukrainien de Marioupol (sud-est), désormais sous contrôle russe, en mer d'Azov.
Le conflit russo-ukrainien oppose deux géants de la production de céréales - la Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé. La crise provoqué une flambée inédite des cours des céréales et des huiles, dépassant même les niveaux atteint lors des printemps arabes de 2011 et les « émeutes de la faim » de 2008.
(Avec AFP)