L'accord conclu à Bruxelles sur un fonds de relance européen doté de 750 milliards d'euros pour soutenir les économies les plus durement touchées par la pandémie liée au coronavirus "aurait pu être meilleur", avec une plus grande proportion de subventions par rapport aux prêts, a déclaré mercredi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
"Cela aurait pu être mieux mais c'est un projet très ambitieux", a déclaré Christine Lagarde au cours d'une interview diffusée en direct par le Washington Post.
Première femme à diriger l'institution européenne, Christine Lagarde a par ailleurs estimé que les femmes politiques avaient mieux géré la crise du nouveau coronavirus dans leur pays respectif que leurs homologues masculins.
C'est assez fascinant, en fait, quand vous regardez ces pays qui ont été dirigés par des femmes, le chemin qu'elles ont pris, les politiques qu'elles ont adoptées et le style de communication qui était en jeu était assez étonnant", a affirmé au Washington Post la Française qui a pris ses fonctions à l'automne 2019 succédant à Mario Draghi.
"J'ai appris que les femmes ont tendance à faire un meilleur travail", a-t-elle ajouté.
Mme Lagarde a ainsi pris pour exemple la chancelière allemande Angela Merkel dont le pays, avec à peine plus de 9.000 décès, a été l'un des moins touchés en Europe et où la crise a été gérée de manière efficace.
Mme Merkel "a partagé de manière très transparente les chiffres des données, les victimes, le taux de contamination, etc. et c'est devenu très rapidement, une sorte de lingua franca commune permettant aux gens de comprendre les éléments scientifiques et pourquoi certaines mesures restrictives étaient nécessaires comme le port des masques, le confinement et le respect des distances sociales", a-t-elle déclaré.
Et d'ajouter au sujet de l'Allemagne: "cela semble avoir bien fonctionné" en comparaison d'autres pays européens.
Elle a également loué la gestion des dirigeantes de Taïwan (et sa présidente Tsai Ing-wen), de Nouvelle-Zélande (avec sa Première ministre Jacinda Ardern) et de Belgique (et sa Première ministre Sophie Wilmès), qui ont "bien communiqué" durant la crise.
"Diriger, c'est inspirer. Il s'agit d'être à la fois responsable et redevable. Il s'agit aussi de se soucier des autres. Je pense que la dimension de la bienveillance est quelque chose qu'elles ont réussi à bien exprimer", a ajouté Mme Lagarde.