« Vache folle » : les syndicats minoritaires mobilisent

La Coordination rurale, proche de Philippe de Villiers, indique avoir porté plainte contre la Commission européenne après avoir eu connaissance d'une note de celle-ci datant d'octobre 1990 et demandant de « minimiser » l'affaire de la « vache folle ». La note de Bruxelles avait été publiée en février 1991 par le magazine Que choisir, mais cette information n'avait pas été reprise par le reste des médias. Le document fait état de déclarations entendues au comité vétérinaire permanent des 9 et 10 octobre 1990. Le représentant de la Commission est cité comme ayant déclaré qu'il « faut avoir une attitude froide pour ne pas provoquer de réactions défavorables sur le marché ». Puis, ce représentant aurait ajouté : « Nous allons demander officiellement au Royaume-Uni de ne plus publier les résultats de leurs recherches ». Jacques Delors, président à l'époque de la Commission européenne, affirme dans le Journal du dimanche d'hier n'avoir « jamais eu connaissance de cette note », ajoutant que la note évoquée « ne constitue ni une décision ni une position de la Commission ». Une agriculture paysanne proche des consommateurs Par ailleurs, s'agissant des farines animales, la Coordination a décidé de déposer des plaintes contre X pour « incorporation d'éléments frelatés dans l'alimentation animale ». La Confédération paysanne, proche du Parti socialiste, entend faire de même. Dénonçant l'agriculture « productiviste », des militants de la Confédération ont manifesté vendredi devant les mairies de trois ministres, Philippe Vasseur (Agriculture), Jean Arthuis (Economie et Finances) et Jacques Barrot (Travail), pour réclamer un soutien accru aux éleveurs de bovins sinistrés par la crise de la « vache folle ». Syndicat minoritaire (20 % des voix aux chambres d'agriculture), la Confédération plaide pour un « changement radical des modes d'élevage et de la politique agricole, afin de favoriser une agriculture paysanne proche des consommateurs ». De son côté, Philippe Vasseur, venu assister, dans son fief du Pas-de-Calais, à l'assemblée générale départementale du syndicat majoritaire FNSEA, a déclaré qu'il réunira demain les « grandes enseignes » de la grande distribution pour les inciter à des « accords de partenariat » avec les producteurs de viande bovine. Des initiatives ont déjà été prises en ce sens par les groupes Carrefour et Auchan, le premier dans une opération avec les producteurs de la filière normande, le second avec un projet, soumis au ministère, d'un prix minimal pour les producteurs assorti d'une baisse du prix au consommateur. M. D.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.