Business angels : leurs investissements atteignent un record... à la baisse

Après les fonds de capital-risque, c’est au tour des business angels français de se montrer moins prodigues à l’égard des start-up. L’an dernier, les investissements de ces particuliers - souvent fortunés - dans de très jeunes pousses ont chuté de 9,6%, à 40 millions d’euros, selon France Angels. Jamais, depuis sa création il y a douze ans, cette association chargée de représenter les business angels de France n’avait recensé de baisse de leurs investissements. Après un bond de 44% en 2009, ceux-ci avaient certes connu un passage à vide en 2010, avec une progression limitée à 2,5%, mais l’année 2011 s’était soldée par une très honorable croissance de 11,3%. « Le montant des investissements est redescendu au niveau de 2010, alors même que le nombre de business angels a augmenté de 600, au cours des deux dernières années », soupire France Angels.L’instabilité fiscale pointée du doigtSi les quelque 4.000 business angels français investissent moins que par le passé, c’est en partie à cause de la crise économique, qui n’incite guère à prendre des paris audacieux. Il faut en effet savoir que la moitié des business angels ne retrouve jamais sa mise, le taux de mortalité des start-up étant très élevé. Mais les business angels pointent du doigt également - et même surtout –  l’instabilité de la fiscalité. Le projet de loi de finances pour 2013 a alourdi la taxation des plus-values de cession mobilières, la portant de 34,5% (prélèvement forfaitaire de 19% et 15,5% de prélèvements sociaux) à 64,5%. Et si ce projet, qui avait provoqué la fameuse révolte des « pigeons », à l’automne dernier, a été assoupli pour les entrepreneurs, cela n’a en revanche pas été le cas pour les business angels.Ces derniers ont eu de plus la mauvaise surprise de voir le dispositif Madelin intégré dans le plafond global des niches fiscales, fixé à 10.000 euros pour 2013. Pour mémoire, ce dispositif permet aux personnes redevables de l’impôt sur le revenu de déduire de celui-ci 18% du montant de leur investissement dans une PME.2.600 emplois directs créés en 2012Des initiatives jugées regrettables par les business angels qui représentent, pour les start-up, une alternative à un capital-risque qui n’a plus les moyens de prendre des risques, justement. Alors que le « venture capital » délaisse l’amorçage pour se concentrer sur le financement de jeunes pousses déjà rentables, les business angels, eux, allouent les trois quarts de leurs investissements à de premiers tours de table de moins de 500.000 euros. Des investissements qui ont contribué à la création de près de 2.600 emplois directs, en 2012, souligne France Angels. 
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