Herman Van Rompuy, président d'une Europe en crise

Le Président du Conseil européen a été reconduit pour deux ans et demi, alors que l'Union européenne tente difficilement de concilier austérité et restauration de la croissance. Un article de notre partenaire L'Echo.
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Cela n'aura pas pris plus de temps qu'en novembre 2009: les chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union européenne ont reconduit jeudi soir Herman Van Rompuy à la tête du Conseil européen pour un nouveau mandat de deux ans et demi.?Une décision qui n'a pas été très difficile à prendre: l'ancien Premier ministre belge était en effet seul en lice, aucune capitale n'ayant proposé d'autre candidat.?Agé de 64 ans, Van Rompuy a en outre été nommé président des sommets de la zone euro, ces réunions à 17 que la France et l'Allemagne voient comme l'embryon du gouvernement économique dont l'Union monétaire aurait tant besoin.?"C'est avec plaisir que j'accepte un second mandat.?C'est un privilège de servir l'Europe dans des périodes si décives. C'est aussi une grande responsabilité", a commenté l'intéressé sur son compte twitter.

Un véritable handicap

Sa reconduction acquise, le Président du Conseil européen a remis d'emblée les mains dans le cambuis en orchestrant la discussion sur la situation économique. Lorsqu'il a pris ses fonctions fin 2009, il s'agissait de sauver la seule Grèce.?Près de deux ans et demi plus tard, c'est toute l'économie européenne qui est engluée dans une profonde crise économique, sans qu'entretemps Athènes ait pu être sortie de l'ornière. Longtemps attendue, une décision sur le renforcement des capacités du futur Mécanisme européen de stabilité (MES) n'interviendra en effet pas cette semaine, de même que le feu vert final sur ledeuxième plan d'aide à la Grèce, qui devra attendre la mi-mars.?

Comment créer les bases d'un retour de la croissance?

A côté de ces retards qui inquiètent ses partenaires internationaux, l'Union européenne peine toujours à trouver la bonne formule afin d'associer austérité budgétaire et soutien de l'activité économique. La zone euro devrait connaître en 2012 sa seconde récession en trois ans. Or, un retournement de tendance est une condition sine qua non à une extinction de la crise de la dette qui dure depuis 2010. Mais comment créer les bases d'un retour de la croissance ??Il n'y a pas d'unanimité à ce sujet. L'Union européenne a certes mis en place des nouvelles procédures qui vont donner aux institutions européennesdavantage de pouvoirs d'impulsion et de contrôle dans le domaine économique. A cet égard, Herman Van Rompuy et José-Manuel Barroso, son alter égo de la Commission, ont mis sur la table jeudi soir, dans le cadre de la procédure du "semestre européen" un rapport faisant état des faiblesses des différents pays européens en matière de compétitivité.?La Belgique y est -à nouveau- épinglée notamment pour ce que l'Europe considère comme un véritable handicap: son système d'indexation automatique des salaires.

Pas de stratégie

Mais au-delà des intrusions de plus en forte de l'UE dans la détertmination de certaines politiques économiques des Etats membres, les Vint-sept n'ont guère de stratégie d'envergure coordonnée.?Lors de la discussion, le Premier ministre britannique David Cameron a regretté que les conclusions du sommet, qui se contentent de reservir de vieilles recettes, ne prennent pas assez en compte le document qu'il a publié avec 11 autres pays.?Cette lettre, qui réclame une nouvelle impulsion susceptible de doper l'économie européenne, contient des pistes qui sont loin de faire l'unanimité, comme un assouplissement du marché du travail ou la libéralisation totale du secteur de l'énergie. "Certains pensent qu'il suffit de libéraliser pour s'en sortir. Je ne le crois pas", a objecté le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, en arrivant au Sommet.

Commentaires 3
à écrit le 02/03/2012 à 19:19
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Collabo du système bancaire, le fascisme en cravate, dehors

à écrit le 02/03/2012 à 12:25
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Quel charisme!

à écrit le 02/03/2012 à 10:25
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Sérieusement : il sert à quoi ?

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