Aux Transports, Frédéric Cuvillier, un expert du maritime

Le député-maire de Boulogne-sur-Mer, proche de François Hollande, a été nommé ministre délégué de la ministre de l'Ecologie et du développement durable.
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C'est donc Frédéric Cuvillier, 43 ans, député-maire de Boulogne, qui remplacera Thierry Mariani aux Transports. Ministre délégué auprès de la ministre de l'Ecologie et du développement durable, il sera chargé des Transports et de l'économie maritime. A lui donc de gérer les grèves des cheminots, des aiguilleurs du ciel, des navigants des compagnies aériennes, des marins, des dockers, des routiers, mais aussi les intempéries hivernales qui bloquent les TGV et l'aéroport de Roissy. Et il n'est à l'abri non plus d'une éruption volcanique à l'autre coin de l'Europe qui bloque tout le trafic aérien, ou d'un accident de train ou d'avions ce fut le cas pour Gilles de Robien en 2004 ou Dominique Bussereau en 2009.

La SNCM, un dossier explosif

Frédéric Cuvillier va devoir entrer très vite dans le vif du sujet avec deux dossiers chauds, celui d'Air France et de la SNCM. Il faudra toute son expertise dans le domaine maritime (il était le conseiller de François Hollande pendant la campagne sur les questions maritimes et littorales) pour gérer le dossier SNCM. La société maritime, dans laquelle l'Etat possède 25 % du capital aux côtés de Veolia et des salariés, va affronter au cours des prochains mois toute une série de vents contraires, avec une nouvelle restructuration à la clé.

La Commission européenne tranchera cet été sur la question des fonds versés par l'Etat à la SNCM entre 1990 et 2006. S'ils sont assimilés à une aide d'état, la société de ferries devra rembourser entre 30 et 50 millions d'euros. Problème, elle ne les a pas en caisse. Une recapitalisation serait inévitable. A ce problème avec Bruxelles, se pose la question plus générale de la desserte de la Corse. La réduction probable de la délégation de service public dont la SNCM bénéficie sur le trafic entre le continent et la Corse pourrait entraîner la perte de 800 emplois, soit la moitié des effectifs de l'entreprise.

Air France, l'autre dossier chaud de l'été

Autre dossier chaud pour ce proche de François Hollande, celui d'Air France, filiale d'Air France-KLM dont l'Etat possède 15 % du capital. La compagnie, qui multiplie les pertes depuis quatre ans, compte, selon nos informations, annoncer fin juin-début juillet l'ampleur du sureffectif qui va découler des mesures de hausse de productivité et de flexibilité en négociations avec les syndicats jusqu'au 30 juin. Dans le même temps, la direction annoncera les mesures prises pour l'absorber. A condition bien entendu que toutes les catégories de personnels signent un accord d'ici au 30 juin. Ce qui est loin d'être gagné.

Les syndicats craignent des suppressions de postes, certains parlent de 2.000, d'autres de 10.000. L'Unsa prédit un plan social sans précédent. Reste à savoir deux choses. Si les départs seront contraints (peu probable) et quelle sera l'ampleur des départs. Au-delà d'Air France, Frédéric Cuvillier devra répondre aux attentes des compagnies aériennes qui toutes, pour la plupart, dans une situation très difficile (Air Austral, Corsair) ne veulent pas, disent-elles, que le pavillon français disparaisse comme dans le maritime.

Réforme du ferroviaire

Au-delà de ces deux dossiers à court terme, Frédéric Cuvillier trouve sur sa table le dossier de la réforme de la gouvernance du système ferroviaire français entre Réseau Ferré de France (RFF) et la SNCF. A l'issue des Assises du ferroviaire fin 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) s'était dite favorable au regroupement des fonctions de gestion des infrastructures du réseau exercées par RFF, la direction des chemins de fer (DCF) et SNCF infra.

 

 

Commentaires 5
à écrit le 17/05/2012 à 13:17
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Première mission: réguler le trafic des pédalos !

à écrit le 17/05/2012 à 10:40
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Les syndicats doivent être contents.

à écrit le 17/05/2012 à 10:39
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C'est marrant de nommer un soi-disant expert du maritime alors que tout a été fait pour favoriser les pavillons étrangers

à écrit le 17/05/2012 à 10:25
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L'article aurait aussi mérité de citer le canal Seine-Nord Europe : plusieurs milliards certes, mais que d'emplois, quel enjeu de développement pour la Seine et la France au nord de Paris, et quelle motivation pour les 5000 agents des voies navigable...

à écrit le 16/05/2012 à 23:08
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Et Hollande va t-il remettre en cause l'encadrement du droit de grève des pilotes, arrêter de défendre Airbus dans le dossier des quotas de CO2 avec la Chine...?

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