
"La France est plus que jamais ouverte à la Chine, à ses investisseurs, à ses étudiants et à ses touristes".
C'est en ces termes que Manuel Valls, interviewé par l'agence Chine Nouvelle, a débuté son opération séduction auprès des acteurs économiques chinois : le Premier ministre a atterri, jeudi 29 janvier, à Tianjin, quatrième ville du pays située à une centaine de kilomètres de la capitale, pour une visite officielle de trois jours. Le but: montrer que la France est ouverte aux investisseurs chinois et rapprocher Pékin de la signature d'un accord mondial sur le climat à Paris en fin d'année.
Ce déplacement, programmé à l'occasion de la clôture des célébrations du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, va donner l'occasion à Manuel Valls de promouvoir la compétitivité des entreprises françaises. Dès son arrivée, il a par ailleurs appelé à davantage de "réciprocité" dans les échanges commerciaux franco-chinois, qui doivent être "rééquilibrés" en faveur de la France. Une délégation de patrons du CAC 40 l'accompagne également : parmi eux, les nouveaux patrons d'EDF, Thales, Areva, et les dirigeants de la SNCF, GDF Suez ou bien Schneider.
- Etape 1 : renforcer le partenariat avec Airbus
Pour cette première journée, le Premier ministre et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius se sont immédiatement rendus à l'usine d'Airbus ouverte il y a dix ans, à Tianjin. Cette usine d'assemblage d'A320 "illustre parfaitement le dynamisme de notre relation", a lancé Manuel Valls: un quart des avions vendus par Airbus vont en effet vers le marché chinois. La France, qui "accueille tous les investisseurs, Chinois en tête", est "déterminée à renforcer ce partenariat de long terme", a-t-il ajouté.
- Etape 2 : remédier au déséquilibre des échanges commerciaux
Manuel Valls a notamment appelé à "remédier au déséquilibre" des échanges commerciaux France-Chine: les exportations de la Chine vers la France sont ainsi 2,5 fois plus élevées que celles de la France vers la Chine. Et les investissements chinois en France sont eux aussi bien inférieurs. Pour réduire l'écart, le Premier ministre a fait valoir "les réformes ambitieuses" et les "orientations très claires" prises par son gouvernement pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises. Manuel Valls a toutefois souligné:
"Mais la question du rééquilibrage des échanges - il faut également le dire - dépendra d'une plus grande réciprocité dans nos échanges commerciaux". Cette réciprocité devra reposer "sur la confiance et la connaissance mutuelle de nos atouts".
- Etape 3 : convaincre Pékin d'être plus écolo
Sa visite en Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, vise aussi à rapprocher Pékin de la signature d'un accord mondial sur le climat à Paris en décembre 2015. Avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, Manuel Valls tiendra une conférence de presse commune, un exercice qui reste exceptionnel pour le pouvoir chinois. A cette occasion, une quinzaine d'accords divers doivent être signés, mais Matignon n'a pas laissé entendre qu'il y aurait un contrat commercial majeur.
GDF Suez annonce deux nouveaux contrats en Chine
Par ailleurs, à l'occasion de la visite du Premier ministre dans le pays, GDF Suez a annoncé deux nouveaux contrats en Chine, dont la création d'une coentreprise pour des projets d'énergie décentralisée au Sichuan.
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