Antony Blinken en Chine : malgré des « progrès positifs », Xi Jinping pointe « de nombreux problèmes » avec les Etats-Unis

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est en visite en Chine pour apaiser les différends entre les deux premières puissances mondiales. Lors d'une rencontre avec le président chinois ce dernier a appelé à « des efforts supplémentaires » pour apaiser les tensions, notamment commerciales, qui demeurent, estimant que « la Terre est suffisamment grande pour que la Chine et les Etats-Unis puissent chacun se développer et prospérer ».
Cette visite en Chine est la deuxième en moins d’un an pour le ministre américain des affaires étrangères Antony Blinken (photo d'archive).
Cette visite en Chine est la deuxième en moins d’un an pour le ministre américain des affaires étrangères Antony Blinken (photo d'archive). (Crédits : Michael McCoy)

Si les relations entre États-Unis et Chine tendent à s'apaiser ces derniers mois, rien n'est encore gagné. C'est en substance le message que le président chinois a fait passer, ce vendredi, lors de sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.

Xi Jinping a, ainsi, déclaré que les deux pays avaient « réalisé des progrès positifs » depuis la fin 2023, mais que « de nombreux problèmes doivent encore être résolus et des efforts supplémentaires sont encore possibles », selon la télévision publique CCTV.

« J'ai proposé trois grands principes: le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant », a ajouté le président chinois à propos des relations bilatérales entre les deux puissances pendant cet entretien qui s'est tenu au Palais du Peuple à Pékin.

Et d'ajouter : « Je l'ai déjà dit à maintes reprises: la Terre est suffisamment grande pour que la Chine et les Etats-Unis puissent chacun se développer et prospérer ».

« La Chine serait heureuse de voir des Etats-Unis confiants, ouverts, prospères et qui se développent », a encore assuré Xi Jinping à son interlocuteur, ajoutant : « nous espérons que les Etats-Unis pourront aussi adopter une vision positive du développement de la Chine ». « Quand ce problème fondamental sera résolu (...) les relations pourront véritablement se stabiliser, s'améliorer et avancer », a-t-il conclu.

Des propos qui font écho aux tensions commerciales, entre la Chine et les Etats-Unis. Ces derniers ont notamment entrepris d'instaurer des restrictions sur les exportations vers Pékin de technologies avancées, dont les semi-conducteurs. Washington dénonce, en effet, les pratiques commerciales de la Chine, jugées anticoncurrentielles. Une question essentielle pour le président Joe Biden en cette année électorale.

Persistance d'« éléments négatifs »

Ce sujet a également été abordé par le secrétaire d'Etat américain avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi qu'il a rencontré durant cette visite de trois jours en Chine, durant laquelle il s'est aussi entretenu avec des chefs d'entreprises américains et leur a affirmé que les deux pays avaient besoin d'une « relation économique qui fonctionne comme il se doit, dans l'intérêt des deux parties ». Les deux hommes ont échangé pendant plus de cinq heures et demie, les conversations ayant été qualifiées d'« approfondies et constructives ». De son côté, Antony Blinken n'a eu de cesse, depuis son arrivée, d'afficher une volonté de dialogue : « Je pense qu'il est important de souligner la valeur - même la nécessité - d'un engagement direct, de se parler, d'exposer nos différences, qui sont réelles, et de chercher à les surmonter », a-t-il ainsi souligné jeudi.

Comme le président chinois, Wang Yi a salué des relations qui « commencent à se stabiliser », mais il a mis en garde son homologue américain contre la persistance d'« éléments négatifs »« Les relations sont confrontées à toutes sortes de difficultés. Les droits légitimes de la Chine en matière de développement ont été indûment opprimés et nos intérêts fondamentaux sont remis en question », a déclaré le ministre chinois.

« La Chine et les États-Unis doivent-ils continuer à aller dans la bonne direction, celle de la stabilité, ou retourner dans celle d'une détérioration ? », a-t-il feint de s'interroger.

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La géopolitique au cœur des discussions

Au-delà des différends qui demeurent dans les relations commerciales entre les deux puissances, des tensions diplomatiques ternissent également leurs liens. Parmi elles : Taïwan. La Chine considère l'île comme l'une de ses provinces, bien qu'elle n'exerce aucune souveraineté sur ce territoire insulaire de 23 millions d'habitants et ses îles adjacentes, et veut en prendre le contrôle un jour, par la force si nécessaire. Or, Pékin reproche aux États-Unis de s'immiscer dans ses relations avec Taïwan. Car, si les Américains ne réclament pas son indépendance, ils lui fournissent un appui militaire et s'opposent à tout changement du statu quo par la force. Sans compter que, mardi dernier, le Congrès américain a donné son feu vert à une enveloppe de 8 milliards de dollars pour tenir tête à la Chine sur le plan militaire en investissant dans les sous-marins, et venir en aide à Taipei.

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Le secrétaire d'Etat américain a également évoqué ses préoccupations concernant le présumé soutien de la Chine « à la base industrielle de défense russe », a indiqué le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller. Les États-Unis ont accusé Pékin ces dernières semaines de livrer du matériel et des technologies à double usage à Moscou, ce qui faciliterait son effort de réarmement.

« Si la Chine veut avoir d'un côté des relations amicales avec l'Europe et d'autres pays, elle ne peut pas alimenter d'un autre côté ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide », avait déjà prévenu Antony Blinken vendredi dernier à l'issue d'une réunion du G7 en Italie.

Cette visite intervient, en outre, en plein milieu d'une autre source de friction entre les deux pays : dans la nouvelle loi votée mardi par le Congrès américain, il est aussi exigé que la très populaire application TikTok soit cédée par sa société mère chinoise ByteDance, sous peine d'être exclue du marché américain. Cette dernière a pour le moment indiqué s'y refuser.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 26/04/2024 à 11:10
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ça suffit ! il faut que les occidentaux comme Btuxelles arrêtent d'être naïfs avec la chine nationaliste et autocratique copier_coller de Poutine !

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