Quatre salariés de Molex devant la justice

Quatre salariés de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn, dont la fermeture est programmée pour fin octobre, ont comparu ce jeudi matin devant le juge des référés, à la demande de la direction. Cette dernière exige la levée du blocage du site par les salariés. Verdict du juge mardi prochain, le 11 août.

Quatre salariés de l'équipementier automobile américain Molex de Villemur-sur-Tarn, près de Toulouse, dont le secrétaire du comité d'entreprise (CE), ont comparu ce jeudi matin devant le juge des référés, à la demande de la direction de l'entreprise, qui veut obtenir la levée du blocage de l'usine par ses salariés. Le juge a annoncé qu'il rendrait sa décision mardi prochain à 9 heures.

Me Laurent Ducharlet, l'un des avocats de la direction de Molex, a demandé au juge la levée du blocage de l'usine et "l'expulsion immédiate et sans délai de toute personne perturbant les entrées et sorties des bâtiments de l'établissement [...] sous astreinte de 2.000 euros par infraction constatée et par personne".

"Je demande que Molex soit débouté et condamné à verser 2.000 euros à chacun des salariés", a pour sa part demandé Me Jean-Marc Denjean, avocat du CE de l'entreprise. "Les 300 salariés sont d'un calme absolu. C'est une chance, compte tenu du mépris dans lequel vous les tenez. On a affaire à des gens responsables", a-t-il dit aux dirigeants de l'usine présents à l'audience.

L'usine fermée par la direction

A l'origine des tensions, la fermeture de l'usine, qui compte 283 emplois, prévue pour fin octobre, et la rupture des négociations entre la direction et un hypothétique repreneur, annoncée mardi aux salariés.

L'usine, dont la production est paralysée depuis le 7 juillet, a été fermée provisoirement mercredi soir, pour - selon la direction - "garantir la sécurité des employés (administratifs non grévistes) et des vigiles de l'usine après qu'un salarié et deux gardes eurent été blessés dans un incident violent sur le site". Selon les salariés, le directeur du développement Eric Doesburg a été bousculé mardi soir et des oeufs ont été lancés sur lui et ses gardes du corps. Un médecin lui a prescrit une ITT (interruption temporaire de travail) de 7 jours.

Le climat social est tendu depuis plusieurs mois sur le site. En avril, plusieurs dirigeants de l'équipementier automobile avaient été retenus de force par les salariés, puis libérés. Cette opération visait à réclamer le "rapatriement d'un stock", "constitué aux Pays-Bas pour nous contourner", avaient alors expliqué les syndicalistes. A l'époque, la fermeture de l'usine était annoncée pour le mois de juin. Ce dossier fait partie des nombreux sujets sur lesquels est intervenu cet été le nouveau ministre de l'industrie, Christian Estrosi.

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