Usine Molex de Villemur-sur-Tarn : l'épreuve de force se poursuit

Ce jeudi matin, la direction de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn, vouée à la fermeture, demandait devant la justice la levée du blocage du site par les salariés. Cet après-midi, les salariés, qui ont voté la fin de la grève, ont fait constater par huissier que leur direction empêchait leur retour au travail.

Situation tendue ou simplement ubuesque ? Assignés ce matin à comparaître en justice par leur direction pour le blocage de leur usine, les salariés de Molex à Villemur-sur-Tarn ont fait constater cet après-midi par huissier que c'est désormais la direction qui leur bloque l'accès au site.

Les salariés en grève de l'entreprise américaine de connectique automobile Molex de Villemur-sur-Tarn, près de Toulouse, dont la fermeture définitive est programmé en octobre, ont en effet voté ce jeudi après-midi pour la reprise du travail. La production était paralysée depuis le 7 juillet.

Une nouvelle dont s'est immédiatement félicité le suractif ministre de l'Industrie Christian Estrosi. "Les activités de l'entreprise peuvent ainsi, et doivent, reprendre. [Les salariés] viennent de donner ainsi le signe qu'ils sont résolument prêts à donner toutes ses chances au dialogue", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mais, fait plutôt inhabituel, les salariés ont été empêchés de reprendre le travail par leur propre direction, a fait savoir l'AFP, l'Agence France Presse. Ils ont notamment fait constater par huissier que l'entrée du personnel et des élus du comité d'entreprise était interdite par des vigiles placés devant l'entreprise par la direction de Molex.

Comble de l'ironie, le matin même, quatre salariés, dont le secrétaire du comité d'entreprise (CE), comparaissaient devant le juge des référés à l'initiative de la direction de l'entreprise qui demandait la levée du blocage de l'usine par les salariés.

"Il faut qu'on vote la reprise du travail pour prouver qu'on veut travailler et qu'on ne peut pas. Le jour où ils auront débloqué le site, on pourra se remettre en grève", avait déclaré le secrétaire du comité d'entreprise, Denis Parise (CGT), avant le vote des salariés.

L'usine dorénavant gérée depuis les Etats-Unis

Mardi dernier, les salariés ont été informés que les négociations entre la direction et un hypothétique repreneur avaient été rompues, faisant monter la tension d'un cran. Dès mercredi soir, le site a été fermé par la direction au motif de "garantir la sécurité des employés [administratifs non grévistes] et des vigiles" après "un incident violent sur le site". Une version des faits que les syndicats contestent.

Par ailleurs, l'usine sera désormais gérée depuis le siège de Molex aux Etats-Unis, a annoncé en fin d'après-midi à l'AFP Marcus Kerriou, qui a démissionné de son poste de co-gérant du site.

En avril, plusieurs dirigeants de l'usine avaient été retenus de force par les salariés, puis libérés. A l'époque, la fermeture de l'usine était annoncée pour le mois de juin.

(retrouvez le communiqué d'Estrosi).

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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demander la réouverture pour pouvoir faire de nouveau grèvre, bravo...qu'elle bande de naz

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Au lieu de magouilles ou de manoeuvres stupides, ne pourrait-on pas agir pour sauver ce qui peut être sauvé ? Pour celà première idée : ne pas faire peur aux clients !

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