Taxe professionnelle : Nicolas Sarkozy s'est expliqué devant des centaines de maires

Nicolas Sarkozy s'est employé ce vendredi à calmer la fronde des maires contre la réforme des collectivités territoriales et la fin de la taxe professionnelle. Il a également annoncé la tenue d'une conférence nationale sur le déficit.
Nicolas Sarkozy.

Afin de répondre à la colère des maires au sujet de la disparition de la taxe professionnelle (TP) - principale ressource financières des collectivités territoriales -, le président Nicolas Sarkozy a reçu plusieurs centaines d'entre eux ce vendredi. Les élus du Parti socialiste, qui étaient invités, ont décliné l'invitation.

Cet échange inédit, qui s'est déroulé sans heurt, intervient donc trois jours après le face à face difficile du Premier ministre François Fillon avec les élus locaux, sur cette même question, lors du congrès de l'Association des maires de France (AMF). Nicolas Sarkozy a d'ailleurs accusé le le PS, qualifié de "mouvement sectaire et politicien" pour avoir organisé la bronca contre son Premier ministre. 

Sur le fond, le chef de l'Etat a justifié l'ardente nécessité de sa réforme et martelé sa volonté de "créer un climat de confiance" avec les élus. "On sera à votre écoute, on est prêt à amender notre projet mais on ne renoncera pas à notre projet", a-t-il répété.

Le président a réaffirmé que tous ses engagements seraient tenus, notamment la "compensation intégrale" des recettes jusque-là procurées par la TP. Pour "toutes [les communes] qui le voudront, on réexaminera leur situation dans le courant de l'année 2010", a-t-il promis aux maires, dont la plupart sont en pleine préparation budgétaire, non sans leur rappeler les "chiffres effrayants de la crise", qui a fait perdre à l'Etat "25% de ses recettes fiscales en un an".

Une conférence nationale sur le déficit

Nicolas Sarkozy a aussi longuement justifié l'allègement du "mille-feuilles" des collectivités locales, dénonçant le "pouvoir de blocage de ceux qui crient le plus fort" et la "folie fiscale qui s'est emparée d'un certain nombre de régions". Une pique supplémentaire en direction de l'opposition socialiste, qui détient toutes les régions de France, sauf l'Alsace et la Corse, et qui annonce la bataille des prochaines élections régionales, prévues les 14 et 21 mars 2010.

"Il faut faire attention quand même, parce que c'est la compétitivité de la France qui est en jeu", a-t-il lancé, annonçant au passage l'organisation, à une date non précisée, d'une "conférence nationale pour parler du déficit de la France" réunissant l'Etat, la Sécurité sociale et les collectivités.

"Il faudra bien que les responsables de la Sécurité sociale, ceux des collectivités locales et ceux de l'Etat parlent ensemble [..], moi, j'ai promis que je ne remplacerai pas un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite mais si vous, les collectivités locales, vous en créez un de plus sur deux, comment on peut s'en sortir, c'est le même pays", a-t-il estimé.
"Il y a un moment donné où il va bien falloir qu'on se retrouve tous parce que le contribuable, c'est le même", a insisté le chef de l'Etat.

Largement convaincus par les propos présidentiels, les maires se sont limités à contester la "méthode" employée pour la mise en place de la réforme des collectivités territoriales et la fin de la taxe professionnelle, et ont demandé "un peu de respect". "Les élus ont été profondément choqués avec la réforme de la carte judiciaire, ça laisse des traces", a rappelé le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) Vanik Berberian.

 

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