64% des Français ne voient pas de sortie de crise en 2010

Selon le sondage BVA-Avanquest pour La Tribune et BFM, les sondés expriment leur manque de confiance face à la situation économique. Le gouvernement se situe, lui, dans une perspective de reprise.

Comment le gouvernement peut-il gérer la situation d'entre-deux dans laquelle se trouve l'économie française ? Plus vraiment dans la crise, pas encore en phase de véritable reprise. Le risque est grand de voir s'approfondir le hiatus entre la perception, encore pessimiste, des Français, et une action gouvernementale qui se situe d'ores et déjà dans l'après crise. A la question "pensez-vous que la France sortira de la crise en 2010", 64% des Français répondent par la négative, selon un sondage réalisé par BVA-Avanquest, pour "La Tribune" et BFM.

Les sympathisants de gauche se montrent nettement plus pessimistes (76% ne voient pas le bout du tunnel) que ceux de droite (52%). Au même moment, les experts du gouvernement se veulent plus optimistes : "nous sommes dans la sortie de crise, l'activité s'est redressée, ça repart doucement", résume l'un d'entre eux. De cette analyse, découle une politique économique qui repose désormais sur deux piliers, sur lesquels travaille le gouvernement : d'une part, le renforcement de la compétitivité, via l'investissement, soutenu par le grand emprunt - dont Nicolas Sarkozy annoncera mardi les modalités - d'autre part, la réduction des déficits publics, bien sûr défendue par Eric Woerth, ministre du Budget. En janvier, le gouvernement précisera sa stratégie à cet égard.

Le hic, c'est que les Français restent plutôt demandeurs de mesures de soutien de l'activité à court terme. L'abandon de cette perspective, dans un contexte conjoncturel plus qu'hésitant - indicateurs d'activité cessant de progresser, chômage en forte hausse au mois d'octobre - contribue à un certain pessimisme. "C'est l'hiver", résume Bruno Vanryb, PDG d'Avanquest, commentant le fait que 64% des Français se disent "depuis ces dernières semaines, plutôt moins confiants concernant l'avenir de la situation économique en France".

Impact électoral

Gaël Sliman, directeur de BVA Opinion, souligne la prudence du discours de Nicolas Sarkozy sur l'économie, qui évite les désillusions à venir. Il n'empêche : la conjoncture pèsera sur les élections régionales du mois de mars. "Il y a un décalage de trois à six mois entre la publication d'indicateurs et leur appropriation par les électeurs." Autrement dit, même si la croissance grimpait sensiblement au cours des prochains mois, cela interviendrait trop tard pour améliorer les scores électoraux de l'UMP.

Dans le baromètre TNS Sofres Logica à paraître samedi dans Le Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy et François Fillon perdent chacun trois points de confiance, à respectivement, 34% et 36% d'opinions favorables. 63% des sondés ne font pas confiance au chef de l'Etat, contre 60% le mois précédent.

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